Déclaration sur la 2IEME réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la flambée de nouveau coronavirus 2019 (2019-nCoV)

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 04/02/2020 13:15:00


RAPPEL : La deuxième réunion du Comité d'urgence convoquée par le Directeur général de l'OMS au titre du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) pour examiner la flambée due au nouveau coronavirus 2019 en République populaire de Chine, qui a donné lieu à des exportations dans d'autres pays, s'est tenue le jeudi 30 janvier 2020, de 13 h 30 à 18 h 35 heure de Genève (HEC). Le Comité a pour rôle de donner son avis au Directeur général qui prend la décision finale sur la question de savoir si la flambée épidémique constitue ou non une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Le Comité fournit aussi des conseils en matière de santé publique ou suggère de manière formelle, selon les besoins, des recommandations temporaires.

Compte rendu de la réunion
Les membres et les conseillers du Comité d'urgence se sont réunis par téléconférence.

Le Directeur général a souhaité la bienvenue aux membres du Comité et les a remerciés de leur soutien. Il a ensuite donné la parole au Président, le Professeur Didier Houssin.

Le Professeur a aussi salué le Comité et a donné la parole au Secrétariat.

Un représentant du Département Conformité, gestion des risques et éthique a informé les membres du Comité de leur rôle et de leurs responsabilités.

Il a été rappelé aux membres du Comité qu'ils étaient tenus à la confidentialité et qu'il est de leur responsabilité de signaler tout lien personnel, financier ou professionnel susceptible d'être perçu comme constituant un conflit d'intérêts. Chaque membre présent a été interrogé et aucun conflit d'intérêts n'a été jugé pertinent pour la réunion. Il n'y a eu aucun changement par rapport à la réunion précédente.

Le Président a ensuite passé en revue l'ordre du jour puis il a présenté les intervenants.

Des représentants du Ministère de la santé de la République populaire de Chine ont fait rapport sur la situation actuelle et les mesures de santé publique qui ont été prises. On dénombre actuellement 7711 cas confirmés et 12167 cas suspects à travers le pays. Parmi les cas confirmés, 1370 sont des cas graves et 170 sont décédés. 124 personnes se sont rétablies et ont quitté l'hôpital.

Le Secrétariat de l'OMS a présenté une vue d'ensemble de la situation dans les autres pays. On dénombre actuellement 83 cas dans 18 pays. Parmi eux, seuls 7 ne se sont pas rendus en Chine. Une transmission interhumaine a été constatée dans 3 pays autres que la Chine. Un de ces cas est un cas grave ; il n'y a eu aucun décès.

À la première réunion, les membres du Comité ont exprimé des divergences sur la question de savoir si l'évènement constituait ou non une USPPI. L'avis émis par le Comité était alors que l'évènement ne constituait pas une USPPI, mais les membres du Comité sont convenus de l'urgence de la situation et ont suggéré de poursuivre leurs débats le lendemain, jour où le Comité est parvenu à la même conclusion.

Cette deuxième réunion est organisée compte tenu de l'augmentation importante du nombre de cas et du fait que de nouveaux pays rapportent des cas confirmés.

Conclusions et conseils
Le Comité a salué le leadership et l'engagement politique au plus haut niveau du Gouvernement chinois, son engagement en faveur de la transparence et les efforts déployés pour enquêter sur la flambée en cours et l'endiguer. La Chine a rapidement identifié le virus et communiqué sa séquence, de sorte que d'autres pays puissent le diagnostiquer rapidement et se protéger, ce qui a permis de mettre rapidement au point des outils de diagnostic.

Le pays a pris des mesures très fortes, notamment des échanges quotidiens avec l'OMS et des approches multisectorielles complètes pour éviter que le virus continue de se propager. Il a également pris des mesures de santé publique dans d'autres villes et provinces, il mène actuellement des études sur la gravité et la transmissibilité du virus, et partage des données et du matériel biologique. Le pays est également convenu de collaborer avec d'autres pays qui ont besoin de son appui. Les mesures prises par la Chine sont bonnes non seulement pour ce pays, mais aussi pour le reste du monde.

La Comité a reconnu le rôle moteur joué par l'OMS et ses partenaires.

Le Comité a également reconnu qu'il subsiste encore de nombreuses inconnues, que des cas ont désormais été signalés dans cinq Régions de l'OMS en un mois et qu'il y a eu une transmission interhumaine à l'extérieur de Wuhan et à l'extérieur même de la Chine.

Le Comité est d'avis qu'il est encore possible d'interrompre la propagation du virus, pour autant que les pays prennent des mesures fortes pour détecter rapidement la maladie, isoler et traiter les cas, rechercher les contacts et réduire les contacts sociaux dans une mesure adaptée au risque. Il est important de noter que les objectifs stratégiques aussi bien que les mesures de prévention et de réduction de la propagation de l'infection devront être adaptés à l'évolution de la situation.

Le Comité est convenu que la flambée épidémique remplit désormais les critères d'une USPPI et a proposé que les conseils suivants soient communiqués en tant que recommandations temporaires.
Le Comité est convenu que la flambée épidémique remplit désormais les critères d'une USPPI et a proposé que les conseils suivants soient communiqués en tant que recommandations temporaires.

Le Comité a souligné que cette déclaration d'USPPI doit être comprise dans un esprit de soutien et de reconnaissance envers la Chine, son peuple et les mesures que ce pays a engagées en première ligne pour combattre cette épidémie en toute transparence et, nous l'espérons, avec succès. Sachant combien la solidarité mondiale est nécessaire, le Comité a jugé qu'une action mondiale concertée doit être engagée pour améliorer la préparation dans les autres régions du monde qui pourraient avoir besoin d'un appui à cette fin.

Conseils à l'OMS
Le Comité s'est félicité qu'une mission technique pluridisciplinaire de l'OMS, à laquelle participeront des experts nationaux et locaux, ait bientôt lieu en Chine. Cette mission devrait passer en revue et soutenir les efforts déployés pour enquêter sur la source animale de la flambée, le spectre clinique de la maladie et sa gravité et l'ampleur de la transmission interhumaine dans la communauté et dans les établissements de soins, et les mesures prises pour endiguer la flambée. Elle fournira des informations à la communauté internationale afin de comprendre la situation et ses répercussions et de mettre en commun l'expérience acquise et les mesures les plus efficaces.

Le Comité a souhaité rappeler combien il est important d'étudier la source possible, afin de s'assurer qu'il n'y ait pas de transmission non détectée et de définir les mesures à prendre pour faire face au risque.

Le Comité a également souligné qu'il faut renforcer la surveillance dans les régions autres que Hubei, y compris le séquençage génomique de l'agent pathogène, afin de déterminer si des cycles locaux de transmission sont en cours.

L'OMS doit continuer d'utiliser ses réseaux d'experts techniques pour évaluer comment enrayer le plus efficacement cette flambée à l'échelle mondiale.

L'OMS doit intensifier son soutien à la préparation et à la riposte, en particulier dans les pays et les régions vulnérables.

Il convient d'élaborer des mesures visant à garantir un développement et un accès rapides aux vaccins potentiels, produits de diagnostic, médicaments antiviraux et autres produits thérapeutiques pour les pays à revenu faible ou intermédiaire.

L'OMS doit continuer à fournir tout l'appui technique et opérationnel nécessaire pour faire face à cette épidémie, y compris moyennant ses vastes réseaux de partenaires et d'institutions collaboratrices, afin de mettre en oeuvre une stratégie globale de communication sur les risques, et de permettre des progrès dans la recherche et des avancées scientifiques concernant ce nouveau coronavirus.

L'OMS doit également continuer à étudier l'opportunité de créer un niveau d'alerte intermédiaire entre la déclaration ou non d'une USPPI, d'une manière qui ne nécessite pas la réouverture des négociations sur le texte du RSI (2005).

L'OMS doit examiner la situation en temps utile avec transparence et actualiser ses recommandations fondées sur des bases factuelles.

Sur la base des informations actuellement disponibles, le Comité ne recommande pas de restreindre les voyages ou les échanges commerciaux.

Le Directeur général a déclaré que la flambée épidémique due au 2019-nCoV constitue une USPPI, a accepté l'avis du Comité et a émis cet avis en tant que recommandations temporaires au titre du RSI.

À l'intention de la République populaire de Chine
Continuer à :
Mettre en oeuvre une stratégie globale de communication sur les risques afin d'informer régulièrement la population sur l'évolution de la flambée, les mesures de prévention et de protection pour la population et les mesures de riposte prises pour l'endiguer.
Renforcer les mesures de santé publique visant à endiguer la flambée en cours.
Assurer la résilience du système de santé et protéger le personnel de santé.
Améliorer la surveillance et la recherche active des cas dans toute la Chine.
Collaborer avec l'OMS et ses partenaires pour mener des enquêtes afin de comprendre l'épidémiologie et l'évolution de cette flambée et les mesures à prendre pour la contenir.
Partager avec l'OMS les données pertinentes sur les cas humains.
Continuer à identifier la source zoonotique de la flambée, et en particulier le potentiel de circulation, et partager ces informations avec l'OMS dès qu'elles sont disponibles.
Effectuer des dépistages au départ dans les aéroports et les ports internationaux dans le but de détecter à un stade précoce les voyageurs présentant des symptômes en vue d'une évaluation plus approfondie et d'un traitement, tout en réduisant au minimum les perturbations du trafic international.

À l'intention de tous les pays
On peut s'attendre dans n'importe quel pays à l'apparition de nouveaux cas exportés de Chine. Par conséquent, tous les pays doivent être prêts à prendre des mesures pour endiguer l'épidémie, notamment par une surveillance active, un dépistage précoce, l'isolement et la prise en charge des cas, la recherche des contacts et la prévention de la poursuite de la propagation de l'infection par le 2019-nCoV, et à communiquer l'ensemble des données à l'OMS. Des conseils techniques sont disponibles sur le site Web de l'OMS.
Il est rappelé aux pays qu'ils sont légalement tenus de partager les informations avec l'OMS en vertu du RSI.

Toute infection par le 2019-nCoV détectée chez un animal doit être notifiée à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) comme maladie émergente. Les informations relatives à l'espèce et aux tests de diagnostic, ainsi que les informations épidémiologiques pertinentes doivent aussi être communiquées.

Les pays doivent prêter une attention particulière à la réduction de l'infection chez l'homme, à la prévention de la transmission secondaire et de la propagation internationale, et s'attacher à contribuer à la riposte internationale moyennant des efforts multisectoriels de communication et de collaboration et une participation active à l'amélioration des connaissances sur le virus et la maladie, ainsi qu'aux progrès de la recherche.

Sur la base des informations actuellement disponibles, le Comité ne recommande pas de restreindre les voyages ou les échanges commerciaux.

Les pays doivent informer l'OMS de toute mesure prise en matière de voyage, comme l'exige le RSI. Les pays sont mis en garde contre les mesures qui favorisent la stigmatisation ou la discrimination, conformément aux principes de l'article 3 du RSI (2005).

Le Comité a demandé au Directeur général de fournir des conseils supplémentaires sur ces questions et, si nécessaire, de faire de nouvelles recommandations au cas par cas, compte tenu de l'évolution rapide de la situation.

À l'intention de la communauté internationale
Étant donné qu'il s'agit d'un nouveau coronavirus, et qu'il s'est avéré par le passé que des coronavirus semblables nécessitaient des efforts importants de partage systématique des informations et de recherche, la communauté internationale doit continuer à faire preuve de solidarité et de coopération, conformément à l'article 44 du RSI (2005), ses membres s'épaulant mutuellement pour identifier la source de ce nouveau virus et son plein potentiel de transmission interhumaine, pour se préparer à l'éventuelle importation de cas, et mener les travaux de recherche visant à mettre au point le traitement nécessaire.

Il faut apporter un soutien aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour leur permettre de riposter à cet événement, ainsi que pour faciliter l'accès aux produits de diagnostic, aux vaccins potentiels et aux produits thérapeutiques.

En vertu de l'article 43 du RSI, les États Parties qui appliquent des mesures sanitaires supplémentaires entravant de manière significative le trafic international (refus d'entrée ou de sortie de voyageurs internationaux, de bagages, de cargaisons, de conteneurs, de moyens de transport, de marchandises et autres, ou mesure entraînant leur retard, pendant plus de 24 heures) sont tenus d'envoyer à l'OMS la justification et la raison de santé publique dans les 48 heures suivant leur application. L'OMS examinera la justification et pourra demander aux pays de reconsidérer leurs mesures. L'OMS est tenue de partager avec les autres États Parties les informations sur les mesures et les justifications reçues.

Le Comité d'urgence se réunira de nouveau dans un délai de trois mois ou plus tôt, à la discrétion du Directeur général.

Le Directeur général a remercié le Comité pour son travail.


23 janvier 2020 Déclaration précédente du 23 janvier 2020 Déclaration précédente du 23 janvier 2020

Déclaration sur la réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (RSI) concernant la flambée de nouveau coronavirus (2019-nCoV)

La réunion du Comité d'urgence convoquée par le Directeur général de l'OMS au titre du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) pour examiner la flambée de nouveau coronavirus 2019 en République populaire de Chine a eu lieu le mercredi 22 janvier 2020, de 12 heures à 16 heures 30, heure de Genève (HEC), et le jeudi 23 janvier 2020, de 12 heures à 15 heures 10. Le Comité a pour rôle de donner son avis au Directeur général qui prend la décision finale sur la question de savoir si la flambée constitue ou non une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Le Comité fournit aussi des conseils en matière de santé publique ou suggère de manière formelle, selon les besoins, des recommandations temporaires.

Compte rendu de la réunion
Les membres et les conseillers du Comité d'urgence se sont réunis par téléconférence.

Le Directeur général a souhaité la bienvenue aux membres du Comité et les a remerciés de leur soutien. Il a ensuite donné la parole au Président, le Professeur Didier Houssin.

Le Professeur a aussi salué le Comité et a donné la parole au Secrétariat.

Le 22 janvier, des représentants du Bureau du Conseiller juridique et du Département Conformité, gestion des risques et éthique de l'OMS ont informé les membres du Comité de leur rôle et de leurs responsabilités.

Il a été rappelé aux membres du Comité qu'ils étaient tenus à la confidentialité et qu'ils devaient signaler tout lien personnel, financier ou professionnel susceptible d'être perçu comme constituant un conflit d'intérêts. Chaque membre présent a été interrogé et aucun conflit d'intérêts n'a été jugé pertinent pour la réunion.

Le Président a ensuite passé en revue l'ordre du jour puis il a présenté les intervenants.

Le 23 janvier, les représentants des Ministères de la santé de la République populaire de Chine, du Japon, de la Thaïlande et de la République de Corée ont fourni au Comité les informations les plus récentes sur la situation dans leurs pays. Le nombre de cas signalés en Chine est en progression, avec 557 cas confirmés à ce jour.

Conclusions et conseils
Le 22 janvier, les membres du Comité d'urgence ont exprimé des vues divergentes sur la question de savoir si l'évènement constituait ou non une USPPI. L'avis émis par le Comité était alors que l'évènement ne constituait pas une USPPI, mais les membres du Comité sont convenus de l'urgence de la situation et ont suggéré que le Comité soit réuni à nouveau dans quelques jours pour examiner la situation plus avant.

Après l'annonce des nouvelles mesures de confinement prises à Wuhan le 22 janvier, le Directeur général a demandé au Comité d'urgence de se réunir à nouveau le 23 janvier pour examiner les informations fournies par les autorités chinoises sur l'évolution épidémiologique la plus récente et les mesures de gestion des risques prises.

Les autorités chinoises ont présenté de nouvelles informations épidémiologiques qui ont révélé une augmentation du nombre de cas, de cas présumés, de provinces touchées, et une proportion de décès parmi les cas signalés jusque-là de 4% (17 sur 557). Elles ont signalé des cas de quatrième génération à Wuhan et des cas secondaires hors de Wuhan, ainsi que quelques groupes de cas hors de la province du Hubei. Elles ont expliqué que des mesures de confinement rigoureuses (fermeture des réseaux de transport public dans la ville de Wuhan, ainsi que dans d'autres villes à proximité) avaient été prises. Après cet exposé, le Comité a été informé de l'évolution de la situation au Japon, en République de Corée et en Thaïlande, et de la possibilité qu'un nouveau cas ait été identifié à Singapour.

Le Comité a salué les efforts déployés par la Chine pour mener les investigations et maîtriser la flambée en cours.

Les éléments suivants ont été considérés comme étant d'importance majeure:

Il existe une transmission interhumaine du virus et, selon les estimations préliminaires, le taux de reproduction de base (RO) se situe entre 1,4 et 2,5. Une amplification de la transmission a eu lieu dans un établissement de santé. Sur les cas confirmés, 25% sont signalés comme étant sévères. La source reste inconnue (sans doute un réservoir animal) et l'étendue de la transmission interhumaine est encore peu claire.

Plusieurs membres du Comité ont considéré qu'il est encore trop tôt pour déclarer une USPPI, compte tenu de son caractère restrictif et binaire.

Sur la base de ces divergences de vue, le Comité d'urgence formule l'avis suivant:

À l'intention de l'OMS
Le Comité se tient prêt à une nouvelle convocation dans dix jours environ, ou plus tôt si le Directeur général le juge nécessaire.

Le Comité a appelé l'OMS à appuyer les efforts en cours moyennant une mission internationale multidisciplinaire, à laquelle participeraient des experts nationaux. Cette mission de l'OMS aurait pour objectif de passer en revue et d'appuyer les efforts visant à déterminer la source animale de la flambée et à évaluer l'ampleur de la transmission interhumaine, et de soutenir les efforts de dépistage dans les autres provinces de Chine, le renforcement de la surveillance des infections respiratoires aigües sévères dans ces régions, et les mesures de confinement et d'atténuation. Une telle mission permettrait de fournir des informations à la communauté internationale pour aider à comprendre la situation et son impact potentiel sur la santé publique.

Il convient que l'OMS continue à fournir tout l'appui technique et opérationnel nécessaire pour faire face à cette flambée, y compris moyennant ses vastes réseaux de partenaires et d'institutions collaboratrices, afin de mettre en oeuvre une stratégie globale de communication sur les risques, et de permettre des progrès dans la recherche et des avancées scientifiques concernant ce nouveau coronavirus.

Compte tenu du fait que la situation épidémiologique évolue et que déclarer ou non une USPPI présente un caractère binaire restrictif, l'OMS devrait envisager un système plus nuancé, qui permettrait un niveau d'alerte intermédiaire. Un tel système permettrait de mieux refléter la gravité d'une flambée, son impact, et les mesures requises; et d'améliorer la coordination internationale, y compris les efforts de recherche pour mettre au point des contre-mesures médicales.

À l'intention de la République populaire de Chine
Fournir davantage d'informations sur les mesures de gestion des risques prises par l'ensemble des instances gouvernementales, y compris les systèmes de gestion de la crise aux niveaux national, provincial et dans les villes, ainsi que sur les autres mesures internes.
Améliorer les mesures de santé publique rationnelles visant à endiguer et à atténuer la flambée en cours.
Améliorer la surveillance et la recherche active des cas dans toute la Chine, en particulier lors des célébrations du Nouvel an chinois.
Collaborer avec l'OMS et ses partenaires pour mener des investigations afin de comprendre l'épidémiologie et l'évolution de cette flambée, y compris des investigations spécifiques visant à comprendre quelle est la source du nouveau coronavirus, notamment le réservoir animal et les animaux impliqués dans la transmission zoonotique, et quel est son potentiel de transmission interhumaine, et le lieu de cette transmission; ainsi que les caractéristiques cliniques associées à l'infection, et le traitement requis pour réduire la morbidité et la mortalité.
Continuer à communiquer l'ensemble des données sur tous les cas à l'OMS, y compris les séquences génomiques, et les détails de toute infection chez des agents de santé ou de tout groupe de cas.
Effectuer des dépistages au départ dans les aéroports et les ports internationaux des provinces touchées, dans le but de détecter à un stade précoce les voyageurs présentant des symptômes en vue d'une évaluation plus approfondie et d'un traitement, tout en réduisant au minimum les perturbations du trafic international.
Encourager le dépistage dans les aéroports nationaux, les gares de chemin de fer, et les gares routières pour les trajets de longue distance si nécessaire.

À l'intention des autres pays
On peut s'attendre dans n'importe quel pays à l'apparition de nouveaux cas exportés de Chine. Par conséquent, tous les pays doivent être prêts à prendre des mesures pour endiguer la flambée, y compris par une surveillance active, un dépistage précoce, l'isolement et la prise en charge des cas, la recherche des contacts et la prévention de la poursuite de la propagation de l'infection par le 2019-nCov, et à communiquer l'ensemble des données à l'OMS.

Les pays sont invités à communiquer les informations à l'OMS en vertu du Règlement sanitaire international (RSI).

Des conseils techniques sont disponibles à l'adresse: https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019. Les pays doivent prêter une attention particulière à la réduction de l'infection chez l'homme, à la prévention de la transmission secondaire et de la propagation internationale, et s'attacher à contribuer à la riposte internationale moyennant des efforts multisectoriels de communication et de collaboration et une participation active à l'amélioration des connaissances sur le virus et la maladie, ainsi qu'aux progrès de la recherche. Les pays doivent aussi suivre les conseils de l'OMS concernant les voyages.[1]

À l'intention de la communauté internationale
Étant donné qu'il s'agit d'un nouveau coronavirus, et qu'il s'est avéré par le passé que des coronavirus semblables nécessitaient des efforts importants de partage systématique des informations et de recherche, la communauté internationale doit continuer à faire preuve de solidarité et de coopération, conformément à l'article 44 du RSI (2005), ses membres s'épaulant mutuellement pour identifier la source de ce nouveau virus et son plein potentiel de transmission interhumaine, pour se préparer à l'éventuelle importation de cas, et mener les travaux de recherche visant à mettre au point le traitement nécessaire.

Le Directeur général a remercié le Comité pour l'avis émis.

[1] https://www.who.int/ith/2020-0901_outbreak_of_Pneumonia_caused_by_a_new_coronavirus_in_C/fr/.