La Chine exhorte les pays concernés par le coronavirus à considérer l'épidémie de manière rationnelle et calme

Ministère des Affaires Etrangères de la République Populaire de Chine - 05/02/2020 11:20:00


La Chine a appelé lundi les pays concernés par l'épidémie de coronavirus de manière rationnelle et sereine et à formuler des réponses scientifiques et mesurées.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a fait ces remarques lorsqu'il lui a été demandé de commenter les restrictions de plusieurs états à l'entrée des citoyens chinois. Parmi eux, les États-Unis ont élevé leur avis de voyage pour la Chine au plus haut niveau et ont temporairement interdit l'entrée de tous les étrangers qui se sont rendus en Chine au cours des 14 derniers jours à compter du 2 février.

Agissant avec un sens élevé de responsabilité, le gouvernement chinois a pris les mesures de prévention et de contrôle les plus complètes et les plus strictes après le déclenchement de l'épidémie, dont un grand nombre ont largement dépassé les exigences du Règlement sanitaire international, a déclaré Mme Hua.

La porte parole a cité le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclarant que la Chine établit une nouvelle norme pour la riposte aux flambées de l'épidémie. Dans le même discours, le dirigerant de l'organisation onusienne a dit explicitement que déclarer une urgence de santé publique de portée internationale n'est pas un vote de défiance en Chine. Au contraire, l'OMS continue de faire confiance à la capacité de la Chine à contrôler l'épidémie. Il n'y a aucune raison de prendre des mesures inutiles restreignant les voyages et le commerce international.

Notant que la plupart des pays apprécient et soutiennent les efforts de la Chine pour lutter contre le nouveau coronavirus, Madame Hua a déclaré que la Chine les comprenait et les respectait lorsqu'ils adoptaient ou amélioraient des mesures de quarantaine aux frontières. "Mais entre-temps, certains pays, en particulier les États-Unis, ont indûment réagi de manière excessive, ce qui va certainement à l'encontre des recommandations de l'OMS".

"Le gouvernement américain ne nous a pas fourni d'aide substantielle, mais il a été le premier à évacuer le personnel de son consulat à Wuhan, le premier à suggérer le retrait partiel de son personnel d'ambassade et le premier à imposer une interdiction complète de voyager aux Chinois (Les actions américaines) ne pouvaient que créer et répandre la peur, donnant le mauvais exemple aux autres ", a t-elle déclaré.

Madame Hua a précisé que même les médias et les experts américains doutaient de la décision de leur propre administration. Ceux ci ont affirmé que les restrictions imposées par le gouvernement américain à la Chine sont précisément ce que l'OMS rejette, que les États-Unis passent de l'excès de confiance à la peur et à la réaction excessive, et que l'interdiction de l'entrée des étrangers qui ont voyagé en Chine au cours des 14 derniers jours apparaît davantage comme une atteinte aux droits civils des voyageurs plutôt qui'une volonté de réduire les risques de propagation du virus, selon la représentante du ministère.

Mme Hua s'est ainsi appuyée sur un récent rapport des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis disant que la grippe de la saison 2019-2020 a causé 19 millions de cas d'infection et au moins 10000 décès aux États-Unis. En revanche, au 2 février, 17205 cas d'infection par un nouveau coronavirus (2019-nCoV) avaient été confirmés en Chine avec 361 décès, et 475 patients avaient été guéris, alors qu'il n'y avait que 11 cas confirmés aux États-Unis.
"Le contraste est source de réflexion", a déclaré Hua.

Elle a souligné que le ministre canadien de la Santé a déclaré que le Canada ne suivrait pas les États-Unis pour imposer des restrictions de voyage aux ressortissants chinois ou étrangers qui s'étaient rendus en Chine, ce qui était sans fondement. "C'est un contraste frappant avec les comportements américains", a t-elle déclaré lors de son intervention.

Notant que les intérêts de tous les pays sont liés dans un monde globalisé, Hua Chunying a rapellé que face à une crise de santé publique, les nations devaient travailler ensemble pour surmonter les difficultés, plutôt que de recourir à la pratique du "mendiant-voisin", et encore pire de profiter des difficultés des autres.

Selon elle d'ailleurs, depuis le 3 janvier, la partie chinoise a notifié 30 fois l'épidémie aux États-Unis et les mesures de contrôle de la Chine. Le Centre chinois de contrôle et de prévention des catastrophes et les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont échangé de nombreuses séries de communications sur l'épidémie. Le 29 janvier, la Commission nationale de la santé (NHC) de la Chine a répondu par un canal officiel aux États-Unis que la Chine se félicitait de rejoindre un groupe d'experts conjoint de l'OMS. Les États-Unis en ont remercié la Chine le même jour. Le 31 janvier, les États-Unis ont déclaré au NHC qu'ils avaient contacté le siège de l'OMS et soumis une liste d'experts américains souhaitant rejoindre le groupe.

"Nous espérons que les pays concernés rendront des jugements et des réponses raisonnables, calmes et fondés sur des faits", a déclaré le porte-parole, ajoutant que la Chine renforcerait sa coopération avec l'OMS et la communauté internationale de manière ouverte, transparente et hautement responsable.

"Nous avons la confiance et la capacité de gagner cette bataille dès que possible", a-t-elle conclu à l'occasion de ce point de situation que la Chine se sait devoir à la communauté internationale.