Musée du Quai Branly : La collection avant-gardiste d'HELENA RUBINSTEIN jusqu'au 28 juin 2020

musée du quai Branly – Jacques Chirac - 12/03/2020 11:10:00

Regards sur les arts extra-occidentaux au travers de la collection Helena Rubinstein. L'exposition révèle la fascination pour l'art africain de la pionnière des cosmétiques, mécène et collectionneuse avant-gardiste au début du 20e siècle.

Personnalité hors-norme, première femme d'affaires du XXe siècle, self-made-woman affranchie et visionnaire... Si les superlatifs fusent pour décrire l'ascension vertigineuse d'Helena Rubinstein (1870-1965), l'Impératrice de la beauté selon Cocteau, on en oublie parfois son parcours de collectionneuse aguerrie et son rôle pionnier dans la reconnaissance des arts africains et océaniens en Europe et outre-Atlantique. Construite essentiellement à Paris, au gré de ses rencontres, « la collection de Madame », aujourd'hui dispersée, rassemblait plus de 400 pièces d'art extra-européen, précieux gardiens de reliquaires kota ou fang, pièces d'exception baoulé, bamana, senoufo ou dogon, qui voisinaient avec les oeuvres de peintres et sculpteurs de la modernité, Chagall, Braque ou Picasso, et beaucoup d'autres domaines de collection.

À travers une soixantaine de pièces, l'exposition met à l'honneur sa passion pour les arts extra-occidentaux, principalement l'art africain, et sa fascination pour leur intensité expressive et leur caractère. Des arts qu'elle a découverts dans les années 1910, au contact du sculpteur Jacob Epstein puis de collectionneurs d'avant-garde parisiens, et qu'elle mettra un point d'honneur à mettre en valeur dans ses intérieurs de Paris, New-York et Londres mais aussi, dans un souci d'éducation de sa clientèle féminine, dans ses salons de beauté du monde entier et en participant à de grandes expositions.

Cette exposition est réalisée grâce au soutien de Marc Ladreit de Lacharrière.

COMMISSAIRE
Hélène Joubert, Responsable de l'unité patrimoniale Afrique au musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris

Plus d'info sur la collectionneuse

Flamboyante femme d'affaires, pionnière des cosmétiques, Helena Rubinstein étendit son culte de la beauté au domaine des arts. Grande collectionneuse, elle développa un goût particulier pour les arts d'Afrique, auxquels son voisin, le sculpteur Jacob Epstein, l'avait initiée à Londres, vers 1908. Un an après sa mort, en 1965, à l'âge de 93 ans, des ventes aux enchères historiques dispersèrent à New York ses collections d'arts extra-occidentaux qui avaient peuplé ses intérieurs d'exception. Une exposition rassemble ici soixante-cinq chefs-d'oeuvre passés entre ses mains. Certains, comme ces figures funéraires mma des Agni de Côte d'Ivoire, ce masque-heaume ngontang des Fang du Gabon ou cette statue dansante des Bangwa du Cameroun, immortalisée par Man Ray en 1935, devinrent des icônes du modernisme. Un rare regard féminin porté sur les arts du lointain.


La collection avant-gardiste d'HELENA RUBINSTEIN jusqu'au 28 juin 2020