Entraînement d'Athlétisme haut niveau : Les sprints belge et français coopèrent
Guy Ontanon, cadre technique à la FFA, va accompagner lors de la saison estivale les frères belges Borlée, qui ont choisi de délaisser pendant quelques mois le 400 m pour travailler leur vitesse. Jacques Borlée, leur entraîneur de père, apportera, quant à lui, son expertise du tour de piste aux coaches français.
Guy Ontanon a toujours aimé innover. Il invente même, désormais, des mots-valises. Comme « coopétition », qu'il définit comme « la collaboration de personnes ayant des intérêts différents, mais qui mettent en commun leurs compétences pour atteindre un but personnel ». C'est dans ce mode de fonctionnement que s'inscrit le partenariat qu'il vient d'entamer avec Jacques Borlée. Jonathan, Kevin et Dylan, les fils du célèbre entraîneur belge, spécialistes du tour de piste, vont s'entraîner avec le cadre technique français au cours des prochains mois. « Suite au report des Jeux olympiques et à l'annulation des championnats d'Europe, on s'est dit qu'il fallait trouver un nouveau challenge et on a pensé aux 100 m et 200 m pour travailler la vitesse, explique Jacques Borlée. C'est une année où on peut prendre des risques et surtout s'amuser un maximum. Le principe que j'ai toujours eu, c'est d'aller voir les meilleurs. Mes fils m'entendent depuis trente-deux ans. Ils vont pouvoir bénéficier cet été d'une nouvelle dynamique. »
La collaboration entre les deux coaches a débuté depuis lundi dernier et se déroulera en grande partie à distance, grâce à la vidéo, même si des mini-stages en Belgique et à l'Insep sont prévus. Actuel entraîneur d'Orlann Ombissa-Dzangué et de l'Iranien Hassan Taftian, Guy Ontanon a ouvert à son homologue d'outre-Quiévrain ses carnets d'entraînement, ce dernier en ayant fait de même. « Ce sont des échanges hyper intéressants, se félicite l'entraîneur hexagonal. Il va beaucoup nous apporter. »
Car au-delà du dialogue entre les deux techniciens, Jacques Borlée va faire bénéficier les coaches français de son expertise du tour de piste. « Nous avons l'opportunité de pouvoir travailler avec lui sur la question de nos coureurs de 400 m, explique Patrice Gergès, directeur technique national. Malgré un bassin de population bien moins important que le nôtre, la Belgique a la capacité d'aligner des 4x400 m en finales et même de décrocher des médailles lors des grands championnats, à la fois chez les hommes, les femmes et en mixte. Là où on a à progresser, il faut savoir se nourrir de regards extérieurs. Nous allons avoir un vrai temps d'échange avec Jacques, au-delà d'un simple colloque. »
La compétence des techniciens français est depuis longtemps reconnue dans le monde entier. La volonté de la Fédération Française d'Athlétisme est aujourd'hui d'aller vers plus de réciprocité. « Tout ce qui entre dans le cadre de la coopération ne peut être que positif pour nos athlètes et nos cadres, souligne André Giraud, président de la FFA. Je me suis d'ailleurs entretenu avec Claude Onesta, manager général de la haute performance au sein de l'Agence nationale du sport. Il a lui aussi salué cette initiative. »