Le Conseil de sécurité a décidé lundi après-midi de proroger le mandat de la MINUSMA au Mali jusqu'au 30 juin 2021.

ONU - ORGANISATION DES NATIONS UNIES - 01/07/2020 08:45:00

Les Quinze ont également décidé que les effectifs de la Mission de comprendront jusqu'à 13 289 militaires et 1 920 policiers.

Le texte adopté autorise la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à utiliser tous les moyens nécessaires à l'exécution de son mandat ;

Par la résolution, le Conseil décide que la première priorité stratégique de la MINUSMA reste l'appui à la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali par les parties maliennes, ainsi que par les autres acteurs maliens concernés.

Toujours selon le texte, il est décidé que la deuxième priorité stratégique de la MINUSMA est de faciliter la mise en oeuvre par les acteurs maliens de la Stratégie de stabilisation du centre du Mali, de manière globale et sous direction politique, en vue de protéger les civils, de réduire les violences intercommunautaires et de rétablir l'autorité de l'Etat, la présence de l'Etat et les services sociaux de base au centre du Mali, par la mise en oeuvre des tâches qui lui sont confiées.

Le 28 juin 2019, le Conseil de sécurité avait déjà approuvé à l'unanimité la résolution 2480, reconduisant le mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire.

Mandat de la Mission

Le Conseil de sécurité a prorogé le Mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) d'une année supplémentaire et a en maintenu ses 13 289 soldats et 1 920 policiers.

Adoptant à l'unanimité la résolution 2480 (2019) au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil a prorogé le mandat de la Mission jusqu'au 30 juin 2019. Le Conseil a décidé que la priorité de la Mission resterait de soutenir la mise en oeuvre de l'Accord par le Gouvernement malien, les groupes signataires de la Plateforme et de la Coordination, ainsi que par d'autres parties prenantes maliennes concernées. En outre, il a décidé que la deuxième priorité stratégique de la MINUSMA serait de faciliter la mise en oeuvre d'une stratégie malienne globale dirigée par le Gouvernement, visant à protéger les civils, à réduire la violence intercommunautaire et à rétablir l'autorité de l'État, la présence de l'État et ses services sociaux de base dans le Centre du Mali, par la mise en oeuvre des tâches prescrites.

La résolution 2480 précise également les progrès attendus du Conseil dans la mise en oeuvre de l'accord de paix de 2015, notamment en matière de réformes constitutionnelles, de décentralisation, de Réforme du secteur de la sécurité (RSS), de développement des régions du Nord et de participation pleine, effective et significative des femmes. En outre, le Conseil exprime son intention de prendre des sanctions si ces mesures prioritaires ne sont pas mises en oeuvre d'ici la fin du mandat de la MINUSMA en juin 2020.

Le Conseil a également demandé à la MINUSMA, en coordination avec l'instance de Coordination au Mali, d'élaborer une approche de transition à long terme, afin d'assurer une transition progressive, coordonnée et délibérée des responsabilités en matière de sécurité.

Les autres tâches sont entre autres : soutien au rétablissement de l'autorité de l'État et de l'état de droit sur tout le territoire national ; bons offices et réconciliation ; protection des civils et stabilisation, notamment contre les menaces asymétriques ; promotion et protection des droits de l'homme ; D'autres tâches impliquent des projets de stabilisation ; et coopération avec le comité de sanctions.

Le Conseil autorise la MINUSMA à utiliser tous les moyens nécessaires pour s'acquitter de son mandat, dans la limite de ses capacités et de ses zones de déploiement. Cela implique de :

-Soutenir le fonctionnement efficace des Autorités intérimaires dans le nord du Mali dans les conditions énoncées dans l'Accord ; soutenir la mise en oeuvre des réformes politiques et institutionnelles prévues par l'Accord ; soutenir la mise en oeuvre des mesures de défense et de sécurité de l'accord, notamment celles relatives au cessez-le-feu, au soutien au cantonnement, au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des groupes armés, ainsi qu'au redéploiement progressif des forces de défense et de sécurité maliennes au Nord du Mali ; appui à la mise en oeuvre des mesures de réconciliation et de justice de l'Accord, en consultation avec les parties à l'Accord de paix ; soutenir, dans la limite de ses ressources et de ses zones de déploiement, la tenue d'élections locales inclusives, libres, équitables et transparentes, notamment en fournissant une assistance logistique et technique appropriée et des dispositifs de sécurité efficaces, conformément aux dispositions de l'Accord ;

- Soutenir la stabilisation et le rétablissement de l'autorité de l'État dans le Centre ; notamment en aidant les autorités maliennes à réduire la violence et les tensions intercommunautaires en utilisant ses bons offices ; soutenir le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes au Centre du Mali, y compris par un soutien continu aux opérations, à la logistique et aux transports lors d'opérations coordonnées et conjointes, de planification, de renforcement du partage d'informations et d'évacuation médicale, dans les limites des ressources existantes, sans préjudice des principes fondamentaux du maintien de la paix; et aider les autorités maliennes à faire en sorte que les responsables de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire soient traduits en justice et sans tarder ;

- La protection, sans préjudice de la responsabilité première des autorités maliennes, des civils en situation de menace imminente de violence physique et la protection spécifique des femmes et des enfants touchés par un conflit armé ; en soutien aux autorités maliennes, prendre des mesures actives pour anticiper, dissuader et répondre efficacement aux menaces qui pèsent sur la population civile, notamment dans le Nord et le Centre du Mali, par une approche globale et intégrée, et, à cet égard : - renforcer les alertes précoces et redoubler d'efforts pour surveiller et documenter les violations du droit international humanitaire ainsi que les violations du droit international des droits de l'homme, - renforcer les mécanismes d'engagement et de protection des communautés, notamment les interactions avec les civils, la sensibilisation des communautés, la réconciliation, la médiation et le soutien à la résolution - prendre des mesures mobiles, flexibles, robustes et proactives pour protéger les civils, notamment en déployant des moyens terrestres et aériens, le cas échéant, dans les zones à haut risque où les civils sont le plus exposés ;

- Bons offices, renforcement de la confiance et facilitation aux niveaux national et local, afin de soutenir le dialogue avec et entre toutes les parties prenantes en vue de la réconciliation et de la cohésion sociale et de soutenir les efforts visant à réduire les tensions intercommunautaires, en gardant à l'esprit la responsabilité première des autorités maliennes ;

- Assistance aux autorités maliennes dans leurs efforts pour promouvoir et protéger les droits de l'homme, en particulier dans les domaines de la justice et de la réconciliation, y compris un soutien, dans la mesure du possible, aux efforts des autorités maliennes, sans porter préjudice à leurs responsabilités, pour traduire en justice les responsables d'atteintes graves aux droits de l'homme ou de violations du droit international humanitaire, en particulier de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Mali ; et surveiller, en aidant à enquêter et en rendant compte au Conseil de sécurité et publiquement, les violations du droit international humanitaire et les violations et violations des droits de l'homme, y compris toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et les violations et abus perpétrés contre les femmes et les enfants au Mali et à contribuer aux efforts pour prévenir de telles violations et abus ;

- Soutenir les autorités maliennes et contribuer à la création d'un environnement sûr pour la fourniture sûre de l'aide humanitaire par des civils, conformément aux principes humanitaires, ainsi que pour le retour volontaire, sûr et digne, l'intégration locale ou la réinstallation des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Personnes et réfugiés en étroite coordination avec les acteurs humanitaires ; et contribuer à la création d'un environnement sécurisé pour les projets à impact rapide, en appui direct à la mise en oeuvre de l'Accord dans le Nord ou en réponse à des besoins spécifiques du Centre, sur la base d'une analyse approfondie des conflits ;

- Protéger le personnel des Nations Unies, les installations et le matériel et garantir la sécurité, la sûreté et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et du personnel associé ;

Le Mandat de la MINUSMA comprend également des questions transversales touchant à tous les aspects de son Mandat : la communication avec la population malienne ; la politique de tolérance zéro des Nations Unies en matière d'exploitation et d'abus sexuels ; le genre et la pleine participation et représentation des femmes à tous les niveaux du processus de stabilisation ; la protection des enfants, en particulier dans le contexte du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité, afin de mettre fin aux violations et aux abus dont sont victimes les enfants et de les prévenir ; prise en compte des incidences des activités de la MINUSMA sur l'environnement et une gestion appropriée, conformément aux résolutions applicables et pertinentes de l'Assemblée générale


PLUS D'INFO SUR LA MINUSMA
Le Conseil de sécurité a créé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) par sa résolution 2100 , du 25 avril 2013.

Historique

En vertu de cette résolution (2100), la Mission appuiera le processus politique et réalisera un certain nombre d'activités de stabilisation concernant la sécurité, prêtera une attention particulière aux principales agglomérations et axes de communication, protégera les civils, surveillera les droits de l'homme, mettra en place les conditions indispensables à l'acheminement de l'aide humanitaire et au retour des déplacés, à l'extension de l'autorité de l'État et à la préparation d'élections libres, ouvertes à tous et pacifiques.

La Mission opérera conformément à des règles d'engagement robustes et devra employer tous les moyens nécessaires pour faire face aux menaces à l'exécution de son mandat, qui consiste entre autres à protéger les civils immédiatement menacés de violences physiques et à préserver le personnel des Nations Unies de menaces résiduelles, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement. À ce titre, elle pourrait réaliser des opérations isolément ou en coopération avec les forces de défense et de sécurité maliennes. Le Conseil de sécurité a également autorisé les forces françaises déployées au Mali à intervenir pour appuyer la MINUSMA, à la demande du Secrétaire général, en cas de menace grave et imminente.

Le Bureau des Nations Unies au Mali (BUNUMA), créé précédemment par la résolution 2005 du Conseil de sécurité, du 20 décembre 2012, sera intégré à la MINUSMA, immédiatement après l'adoption de la résolution 2100. Le 1er juillet 2013, l'autorité de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) sera transférée à la MINUSMA, sous réserve d'un réexamen, par le Conseil de sécurité, de l'état de la sécurité dans la zone de responsabilité de la Mission. La MINUSMA comprendra jusqu'à 11 200 membres du personnel militaire, y compris des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à l'intérieur du pays, selon qu'il conviendra, et 1 440 membres du personnel de police (unités de police constituées et officiers de police).

Il est prévu que la majorité des militaires, des forces de police et des composantes civiles organiques et d'appui opéreront essentiellement dans le Nord, avec éventuellement une base logistique à Gao ou Sevare, une présence légère, comportant des composantes civile, militaire et de police étant implantée à Bamako.

Situation au Mali

Ces dernières années, le Mali a traversé à une crise profonde qui a de graves conséquences sur les plans politique, socioéconomique et humanitaire et sur ceux de la sécurité et des droits de l'homme. Cette crise trouve son origine dans des facteurs structurels de longue date, tels que la faiblesse des institutions, l'inefficacité de la gouvernance, la fragilité de la cohésion sociale, l'impression ancrée qu'ont les communautés du Nord d'être négligées, marginalisées et traitées injustement par le pouvoir central, la faiblesse de la société civile, dépendante de l'extérieur, bien que débordante de vitalité et les effets de la dégradation de l'environnement, des changements climatiques et des chocs économiques. Ces conditions ont été aggravées par des facteurs d'instabilité plus récents, tels que la corruption, le népotisme, les abus de pouvoir, les conflits internes et le déclin des moyens de l'armée nationale.

Rébellion et coup d'État de 2012

À la mi-janvier 2012, un mouvement touareg dénommé Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA), agissant avec des groupes armés islamistes, dont Ansar Eddine, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), ainsi que des déserteurs des forces armées maliennes a lancé une série d'attaques contre les forces gouvernementales dans le nord du pays. La rébellion touareg a été enhardie par la présence de combattants bien équipés revenant de Libye après la chute du régime.

Le 22 mars, une mutinerie de soldats mécontents appartenant aux unités qui avaient été battues par les groupes armés dans le Nord a provoqué un coup d'État. Une junte militaire, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État, mené par le Capitaine Amadou Sanogo, s'est emparée du pouvoir, a annoncé la suspension de la Constitution et a dissous les institutions de la République. Ce coup d'État a accéléré l'effondrement de l'État dans le Nord, permettant au MNLA de balayer les forces gouvernementales dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou et de programmer le 6 avril la naissance d'un État indépendant, l'État d'Azaouad. Peu après, des tensions sont apparues dans les groupes armés du Nord et le 18 novembre, Ansar Eddine et le MUJAO ont chassé le MNLA des villes les plus importantes, Gao, Tombouctou et Kidal.

Tout de suite après le coup d'État du 27 mars, les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont désigné le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne. Le 6 avril, la junte militaire et la CEDEAO ont signé un accord-cadre qui a conduit, le 8 avril, à la démission du Président Amadou Toumani Touré et, le 12 du même mois, à la nomination du Président de l'Assemblée générale, Dioncounda Traoré, à la fonction de Président de la République par intérim. L'accord prévoyait la création d'un gouvernement de transition, dirigé par un premier ministre doté de pouvoirs exécutifs. Le 17 avril, Cheick Modibo Diarra a été nommé Premier Ministre. Le 20 août, le Premier Ministre a annoncé la constitution d'un gouvernement d'unité nationale.

Création du Bureau des Nations Unies au Mali (BUNUMA) et de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)

À la suite du coup d'État, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Said Djinnit, a offert le concours de l'ONU aux autorités maliennes. Cela a amené les autorités transitoires maliennes à solliciter l'assistance de l'ONU pour renforcer leurs capacités dans les domaines des négociations politiques, des élections, de la gouvernance, de la réforme du secteur de la sécurité et de l'aide humanitaire.

De nouvelles consultations ont abouti au déploiement de la Mission des Nations Unies au Mali, présence multidisciplinaire des Nations Unies au Mali, dont le Conseil de sécurité a demandé la création par sa résolution 2085 du 30 décembre 2012, afin de fournir un appui coordonné et cohérent i) au processus politique en cours et ii) au dispositif de sécurité, ainsi qu'un appui à l'établissement des plans de la MISMA, à son déploiement et à ses opérations.

Le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement de la MISMA dans cette même résolution, pour aider à reconstituer la capacité des Forces de défense et de sécurité maliennes, en étroite coordination avec les autres partenaires internationaux participant au processus, aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord de son territoire qui sont contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes, passer progressivement à des activités de stabilisation afin d'aider les autorités maliennes à assurer la sécurité et à renforcer l'autorité de l'État au moyen de capacités appropriées, aider les autorités maliennes à s'acquitter de leur responsabilité première, qui est de protéger la population et aider les autorités maliennes à créer de bonnes conditions de sécurité pour l'acheminement de l'assistance humanitaire sous la direction de civils et le rapatriement librement consenti des déplacés et des réfugiés.

La crise de janvier 2013

La situation sécuritaire au Mali s'est gravement détériorée au début janvier 2013, lorsque des éléments d'Ansar Eddine et du Mouvement unité et jihad en Afrique de l'Ouest, avec l'appui d'Al-Qaida au Maghreb islamique ont lancé une offensive vers le Sud. Ils se sont affrontés à l'armée malienne au nord de la ville de Konna, à environ 680 km de Bamako, forçant les troupes à se retirer. Des éléments terroristes et d'autres éléments armés ont également avancé vers l'Ouest, où ils ont pris la ville de Diabaly le 14 janvier.

La prise de Konna par des groupes extrémistes a conduit les autorités de transition maliennes à demander l'aide de la France pour défendre la souveraineté du Mali et rétablir son intégrité territoriale. En réponse à cette demande, des opérations militaires ont été lancées le 11 janvier contre des éléments terroristes et autres éléments affiliés dans le cadre de l'Opération Serval, conduite par la France, à l'appui des forces maliennes de défense et de sécurité. Le déploiement de la MISMA s'est accéléré à la suite de l'intervention militaire, ce qui a permis à certains contingents de se déployer dans d'autres régions du nord du Mali en février.

Suite aux opérations militaires française et africaine menées conjointement avec l'armée malienne dans les zones septentrionales, la situation sécuritaire au Mali s'est nettement améliorée. À la fin janvier, le contrôle de l'État avait été rétabli dans la plupart des grandes villes du Nord, telles que Diabaly, Douentza, Gao, Konna et Tombouctou. La plupart des forces terroristes et associées ont battu en retraite vers le Nord dans les montagnes de l'Adrar des Ifoghas, tandis que d'autres éléments, essentiellement des Maliens de la région, se seraient fondus parmi la population locale.

En dépit de ces acquis, de graves menaces à la sécurité persistaient, y compris la poursuite des activités terroristes et des opérations militaires dans certaines zones. La nécessité de rétablir l'intégrité territoriale du Mali et d'assurer la sécurité physique des communautés du Nord demeurait une priorité essentielle. Même lorsque l'intégrité territoriale sera complètement rétablie, des menaces graves continueront de peser sur la sécurité (attentats terroristes, prolifération des armes, contrebande de drogues et autres activités criminelles) et risqueront de compromettre la gouvernance et le développement du Mali dans un proche avenir.

Feuille de route

Le fait le plus important sur le plan politique au cours du premier trimestre de 2013 a été l'adoption unanime de la feuille de route pour la transition par le Parlement malien le 29 janvier. La feuille de route énonçait deux missions essentielles pour le gouvernement transitoire : le rétablissement de l'intégrité territoriale et l'organisation d'élections libres et équitables. Elle prévoyait également la poursuite des opérations militaires aux côtés des forces de l'Opération Serval et de la MISMA en vue de reprendre les zones occupées par des groupes armés et de rétablir l'intégrité territoriale du pays, la pleine restauration de l'autorité de l'État dans le Nord, la réforme des forces armées, l'ouverture d'un dialogue avec les groupes qui renoncent à la lutte armée et adhèrent au caractère unitaire de l'État malien et à sa Constitution, le retour des réfugiés et des déplacés, le dialogue intercommunautaire et la lutte contre l'impunité.

La feuille de route définissait également trois domaines d'intervention liés à l'organisation d'élections, à savoir la réforme du cadre juridique et institutionnel, la révision définitive des listes électorales, l'établissement d'un calendrier électoral, prévoyant des scrutins législatif et présidentiel avant la fin de juillet 2013.

Demande d'opération de maintien de la paix des Nations Unies

Suite à la lettre du Président par intérim de la République du Mali adressée au Secrétaire général, dans laquelle il était envisagé de transformer la MISMA en une opération de stabilisation et de maintien de la paix de l'ONU, et à la lettre correspondante du Président du Conseil de sécurité, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, s'est rendu au Mali du 10 au 16 mars, accompagné d'une délégation pluridisciplinaire, afin de concevoir les recommandations sur les options concernant la mise en place d'une opération de maintien de la paix au Mali, pour que le Conseil les examine.

Sur la base des conclusions de cette mission, le Secrétaire général de l'ONU a présenté au Conseil de sécurité un rapport exposant les options concernant la création d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies au Mali.


Gouvernance

Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et Chef de la MINUSMA : Mahamat Saleh Annadif

M. Annadif aborde ses nouvelles fonctions avec une vaste expérience tant nationale qu'internationale. Il a été successivement, Ministre des affaires étrangères du Tchad de 1997 à 2003, Directeur de cabinet du Président de 2004 à 2006 et Secrétaire général de la Présidence de 2010 à 2012. Il a également occupé les fonctions de Représentant permanent de l'Union Africaine auprès de l'Union Européenne, de 2006 à 2010.

Au cours de sa riche carrière, M. Annadif a participé à plusieurs processus de paix en Afrique, notamment au Niger, en République Démocratique du Congo, en République centrafricaine ainsi qu'au Soudan. De 2012 à 2014, il a été le Représentant Spécial de l'Union Africaine en Somalie et Chef de la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM).

M. Annadif est titulaire d'un diplôme d'ingénieur des télécommunications de l'Ecole polytechnique de Madagascar.

Il est né en 1956, marié et père de six enfants.


Commandant de la Force : Le Général de corps d'armée Dennis Gyllensporre

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a nommé le 31 août 2018 le général de corps d'armée Dennis Gyllensporre au poste de Commandant de la Force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le Lieutenant général a pris officiellement ses fonctions le 2 octobre 2018. Il succède au Général de division Jean-Paul Deconinck.

Le général de corps d'armée Dennis Gyllensporre occupe la fonction du Chef d'état-major des armées de la Suède et Chef des forces spéciales depuis 2014. Le général de corps d'armée Gyllensporre a 35 ans de carrière au sein de l'armée de Suède. Il a notamment assumé les fonctions de chef de cabinet à l'état-major suprême des commandants, chef du Département du développement des forces et chef du Département des plans et politiques du quartier général des forces armées suédoises.

Il a également occupé plusieurs postes de commandement en Suède, auprès de l'Union Européenne et auprès des Nations Unies. Au cours de ses différentes missions, il a notamment été déployé, par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, pour assurer la pré-planification et la coordination de la Mission UNMIS au Soudan. Le général de corps d'armée Dennis Gyllensporre possède une expérience conséquente en négociations de haut niveau ainsi qu'en gestion de crise internationale. Avant de rejoindre la MINUSMA, il était, depuis 2014, à la tête du Département des Politiques et Plans de l'armée suédoise. A ce poste, il a été en charge de la gestion du contingent suédois au sein de la MINUSMA.

En parallèle à sa carrière militaire, le général de corps d'armée Dennis Gyllensporre a également un parcours académique impressionnant : diplômé de plusieurs universités en Europe et aux Etats-Unis, il est aussi l'auteur d'ouvrages et d'articles universitaires sur la stratégie militaire des Nations Unies.

Le général de corps d'armée Gyllensporre accorde une place importante à la parité et au développement du leadership. Il est membre de l'institution Anna Lindh qui souhaite contribuer à une nouvelle génération de leaders travaillant pour la démocratie et les droits de l'homme.

Le général de corps d'armée Dennis Gyllensporre est marié et père de trois enfants.