Scombrus : Une malédiction pour l'océan est « bénie » aujourd'hui à Concarneau

Sea Shepherd France - 28/09/2020 12:45:00


Vendredi, 25 Septembre 2020; le Scombrus, chalutier géant de la société France Pélagique, filiale de Cornelis Vrolijk, un mastodonte de la pêche néerlandaise est baptisé aujourd'hui à Concarneau.

Capable de capturer à lui seul jusqu'à 200 tonnes de poissons par jour, il est, en soi la démonstration que les autorités françaises n'ont toujours pas saisi l'urgence de réformer profondément le secteur de la pêche, en surcapacité par rapport à ce que peut endurer l'écosystème marin. Il est primordial d'interdire les diverses méthodes de pêche non sélectives, particulièrement sur les zones sensibles, et notamment sur les zones habitat des dauphins tel que le Golfe de Gascogne. L'inauguration de ce navire envoie un très mauvais signal qui a de quoi susciter toutes les inquiétudes.

La surpêche est devenue la plus grosse menace qui pèse sur la survie de l'océan (devant la pollution et le changement climatique).


Dans un contexte global et où l'opacité règne sur l'impact des diverses pêcheries, il parait inconcevable de continuer à autoriser la mise à l'eau de tels navires-usines dont la nocivité n'est plus à démontrer
Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France

Sea Shepherd, actuellement en mission de surveillance des pêcheries en Bretagne pour documenter les captures de dauphins en zone côtière par les bateaux « artisanaux », plaide pour l'interdiction pure et simple de navires de pêche de l'envergure du Scombrus et une meilleure surveillance globale des bateaux de pêche, toutes tailles confondues. Une surveillance particulièrement urgente et nécessaire dès lors que les techniques employées entrainent des captures non sélectives, notamment de prédateurs marins à l'instar des dauphins et des requins, très vulnérables à la surpêche.

L'opacité, voir l'omerta qui perdure depuis des décennies sur l'impact de la pêche sur la vie marine profite aux pires pratiques. Cette complaisance coupable récompense tous ceux qui trichent ou qui sont dans l'excès et réduit à néant tous les efforts de conservation et de protection des espèces marines qui peuvent être faits par ailleurs.

Nous invitons les citoyens consommateurs à reconsidérer leurs choix alimentaires. La consommation de poisson a doublé en France et dans le monde ces 50 dernières années. La surpêche qui détruit l'océan ne perdure que parce qu'en bout de chaîne, la demande existe


Lodin Johaness / MarineTraffic.com
Le Scombrus, chalutier géant de la société France Pélagique