Protéger le patrimoine pour construire la paix : ALIPH renforce son engagement en Afghanistan, en Irak et au Yémen

ALIPH - 23/11/2020 17:30:00


Protéger le patrimoine pour construire la paix : ALIPH renforce son engagement en Afghanistan, en Irak et au Yémen, et soutient désormais plus de 100 projets dans 22 pays


Genève : L'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans
les zones en conflit (ALIPH) a adopté, à l'occasion de la 8e réunion de son Conseil de fondation, le
22 octobre dernier, 29 projets de protection du patrimoine (11,5 MUSD), ce qui porte à plus d'une
centaine le nombre d'initiatives soutenues par la fondation suisse dans 22 pays (38 MUSD).


L'objectif d'ALIPH est de contribuer à travers ces projets concrets à la protection du patrimoine dans
sa diversité, et de promouvoir l'implication des populations locales, la formation et la sensibilisation.
ALIPH renforce son action notamment en Afghanistan et au Yémen, ainsi que dans deux villes
détruites par Daech et la guerre, Mossoul (Irak) et Raqqa (nord-est de la Syrie). Sont également
soutenues des mesures de protection préventive, comme au Bangladesh où la montée des eaux
menace de déstabiliser la région, ainsi que des initiatives axées sur l'impact durable des conflits du
passé sur le patrimoine, comme au Cambodge ou en Bosnie-Herzégovine. ALIPH va ainsi contribuer
à la réhabilitation du Musée national de Sarajevo et à la protection de ses collections. « Je suis sans
voix », a déclaré son directeur, Mirsad Sijaric. « C'est la meilleure nouvelle de l'année, probablement
depuis des années pour moi et pour le musée ! ».


En Afghanistan, ALIPH va soutenir à hauteur de 2,5 MUSD la réhabilitation de la citadelle Bala
Hissar, l'un des plus importants monuments de Kaboul. Ce projet, premier partenariat entre ALIPH
et le Trust Aga Khan pour la Culture, vise à faire de cette ancienne base militaire un lieu touristique
et patrimonial ouvert sur la capitale afghane. La Délégation Archéologique Française en Afghanistan
(DAFA) va par ailleurs restaurer, avec le soutien d'ALIPH, la madrassa timouride du sultan Hussain
Baiqara, à Herat (ouest), et la citadelle et le puits monumental de Bust, qui font partie du grand site
archéologique du Bazar de Lashkari, dans la province de Helmand (sud).
Au Yémen, les collections du Musée national de Sanaa et de quatre autres musées régionaux seront
protégées grâce à un projet porté par les autorités patrimoniales yéménites, le Deutsches
Archäologisches Institut (DAI) et le Centre Français d'Archéologie et de Sciences sociales (CEFAS).
A Mossoul, ALIPH soutient désormais une dizaine de projets, amplifiant sa contribution à l'initiative
de l'UNESCO et des autorités irakiennes visant à « faire revivre l'esprit de Mossoul ». La fondation
va ainsi financer la réhabilitation de la Porte Mashki, située sur le site archéologique de Ninive et
détruite par Daech en 2016. Ce projet est porté par l'Université de Pennsylvanie, qui mène d'ores et
déjà avec succès le chantier de restauration d'une maison de la période ottomane, la Tutunji House,
avec le soutien d'ALIPH. La réhabilitation du Musée de Mossoul va en outre franchir une nouvelle
étape avec l'arrivée au sein du consortium formé par le Musée du Louvre, la Smithsonian Institution
et le Conseil national irakien des antiquités et du patrimoine (SBAH), du World Monuments Fund,
qui sera chargé de la restauration du bâtiment lui-même. Enfin, ALIPH et le ministère irakien de la
Culture, du Tourisme et des Antiquités ont récemment conclu un accord de coopération qui va
permettre la mise en oeuvre concrète de la réhabilitation de deux mosquées et de deux églises, qui
font partie du projet « Mosaïque de Mossoul ».


A Raqqa, l'action d'ALIPH, vise à endiguer le pillage et le trafic illicite de biens culturels et à restituer
aux populations locales la jouissance de leur patrimoine. La fondation va ainsi poursuivre son
soutien à la Guilde européenne du raid, qui vient d'achever, en partenariat avec l'ONG locale Roja,
la restauration du bâtiment du musée de Raqqa, à travers un projet complémentaire de restauration
de sa collection. La fondation financera également l'initiative de l'ONG suisse Fight for Humanity,
qui vise notamment à améliorer la conservation de biens culturels et de sites et à mener à bien des
programmes de formation à la lutte contre le trafic illicite.


ALIPH poursuit par ailleurs son action en faveur du patrimoine de Beyrouth particulièrement
endommagé par l'explosion du 4 août dernier. Dans le cadre de son plan de 5 MUSD, la fondation
a d'ores et déjà engagé 1,35 MUSD en faveur de la mise hors d'eau ou de la stabilisation d'une
trentaine de maisons historiques, de la restauration de plusieurs musées, dont les musées National
et Sursock, ou encore de la réhabilitation de la Cathédrale orthodoxe grecque Saint-Georges et de
la bibliothèque orientale de l'Université Saint-Joseph. L'objectif d'ALIPH est d'intervenir rapidement
en faveur de ce patrimoine afin de contribuer à la préservation de l'âme de Beyrouth et de sa
diversité culturelle.

Enfin, le Conseil de Fondation d'ALIPH a renouvelé pour une durée de trois ans le mandat de son
président, Thomas S. Kaplan, qui a déclaré : « ALIPH est née de la vision que le patrimoine culturel,
et par conséquent sa protection, peut contribuer de manière déterminante à la construction de la
paix dans les zones en conflit ou en sortie de crise. Cette vision, partagée par une large alliance de
donateurs publics et privés, a permis la création d'un nouveau type de multilatéralisme, centré sur
des réponses rapides et un impact concret. Avec plus de 100 projets financés en moins de trois ans,
ALIPH affirme sa différence - y compris en aidant les opérateurs locaux du patrimoine à faire face
à la pandémie de la COVID-19 ou aux conséquences désastreuses de l'explosion du 4 août à
Beyrouth. Alors que la Fondation est en pleine croissance et que j'ai l'honneur d'entamer un second
mandat en tant que Président, nous sommes impatients d'étendre notre présence sur le terrain et
d'approfondir nos partenariats avec les femmes et les hommes courageux pour qui la protection du
patrimoine est une réalité quotidienne ».