La MONUSCO forme des professionnels des médias en techniques de vérification des faits

MONUSCO - Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC - 07/12/2020 14:25:00

Du 1er au 3 décembre 2020, la MONUSCO a organisé un atelier de renforcement des capacités en techniques de vérification des faits (fact-checking), au profit d'une vingtaine de professionnels des médias de la région de Beni au Nord-Kivu. La formation a été animée par le Bureau de l'Information Publique de la MONUSCO, en partenariat avec l'Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) et l'Association Congo Check.

« La ville de Beni est une ville des rumeurs, et quelquefois ces rumeurs sont alimentées par certains journalistes », a déclaré Mustafa Mulonda, le coordonnateur de l'UNPC Beni, pour en justifier l'importance. Il estime que cette formation est une opportunité qui permettra aux journalistes, entre autres, de distinguer les faits de la manipulation.

Sans s'y limiter, la formation a permis de donner un aperçu sur les conséquences néfastes d'une désinformation, d'une rumeur ou d'un message de haine, sur la lutte contre l'infox (Fake News) dans le monde, sur les outils pour exposer ou «debunker » l'infox. Avec le concours du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme, l'un des modules de la formation a abordé la question des implications judiciaires que pourrait comporter la diffusion de telles informations.

Repérer les faits, l'information mensongère est devenu une nécessité pour tous.

A la même occasion, Cecilia Piazza, cheffe du Bureau de la MONUSCO Beni-Lubero-Butembo, a renchéri en relevant que «repérer les faits, l'information mensongère, voire fallacieuse, est devenu une nécessité pour tous, que nous soyons diffuseurs de l'information comme vous l'êtes, vous les journalistes, ou simples individus consommateurs de l'information... ». Toutefois, « c'est en particulier un devoir pour les journalistes, » a ajouté Cecilia Piazza, espérant que la formation donnera aux professionnels des médias « des outils afin d'accéder à l'information au contenu vérifié. »

De son côté, le maire adjoint de Beni Muhindo Bakwanamaha Modeste a lancé un message interpellateur contre la manipulation et la diffusion des informations qui suscitent des conflits dans la ville ou des crises de confiance entre la population et ses dirigeants. En lançant le début de la session, avec une note d'espoir, Muhindo Bakwanamaha Modeste a appelé les journalistes de Beni à plus de responsabilité dans l'exercice de leur profession.

Edwige Ruhanga, une participante, réalise qu'il lui faudra rectifier le tir dans son travail à la Radio Moto d'Oicha mais aussi dans ses échanges sur les réseaux sociaux. « C'est un engagement que je suis déjà en train de mettre en pratique », a-t-elle confirmé, avant de souhaiter que la formation soit étendue à bien d'autres confrères du territoire de Beni.

Museke Dide, journaliste indépendant basé à Beni ville, voit dans cette formation un rappel de la nécessité de respecter les principes fondamentaux du journalisme, l'éthique et la déontologie liées à la profession.

Safiana Nepanepa, de la Radio Mungano OICHA sort de l'atelier résolue d'être plus critique dans son travail quotidien, afin de ne pas être un vecteur de nouvelles fallacieuses. Elle rejoint ses confrères qui ont recommandé que cette formation puisse être étendue à d'autres journalistes.

Pour sa part, Nicholas Ekila du media de 24h News RDC à BENI se réjouit d'être devenu un fact-checker, fort des nouvelles connaissances acquises grâce à cet atelier organisé par la MONUSCO Beni.

A la suite de cette formation qui se tiendra également à Butembo, la coordination locale de l'UNPC envisage d'effectuer un monitoring des médias du territoire de Beni afin de s'assurer de l'application des notions apprises sur le fact-checking.