3ème convention nationale de prévention des violences dans le sport. La mobilisation doit continuer !

Roxana MARACINEANU. Ministère des Sports - 15/03/2022 12:45:00

ROXANA MARACINEANU :

" JE N'IMAGINAIS QU'IL EXISTAIT AUTANT DE SITUATIONS DRAMATIQUES DANS NOTRE CHAMPS SPORTIF !"


La 3ème Convention nationale de prévention des violences dans le Sport s'est tenue le mercredi 9 mars 2022 à l'Assemblée nationale en présence de Richard FERRAND, président de l'Assemblée Nationale, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Roxana MARACINEANU, ministre déléguée chargée des Sports, Eric DUPOND-MORETTI, garde des Sceaux, ministre de la Justice et Adrien TAQUET, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles et Brigitte HENRIQUES, présidente du Comité National Olympique et Sportif Français.

Depuis 2019, le ministère chargé des Sports et l'ensemble du mouvement sportif se mobilisent de manière inédite et durable pour prendre à bras le corps ce fléau des violences psychologiques, physiques, sexistes et sexuelles et bâtir une véritable politique nationale de prévention.

Cette nouvelle convention a notamment permis de dresser un bilan du travail réalisé depuis le mouvement inédit de libération de la parole des victimes, et de rendre compte de l'action de la cellule et des services déconcentrés du ministère chargé des Sport, et notamment le nombre de signalements, d'enquêtes administratives effectuées ou en cours ou de mesures d'interdiction d'exercer.

Etat des lieux de l'activité de la cellule chargée de traiter les signalements de violences au ministère chargé des Sports :

655 personnes sont mises en cause dans 610 affaires de violences au 31 décembre 2021
89% des faits dénoncés concernent des violences sexuelles et 188 victimes au moins (40%) avaient moins de 15 ans au moment des faits.
Au 31 décembre 2021, 291 mesures ont été prononcées par les préfets de département, dont 120 décisions en urgence interdisant d'exercer pour 6 mois maximum (jusqu'à la décision définitive).
44% des signalements ont fait l'objet d'une décision administrative et 206 enquêtes sont toujours en cours au sein des services départementaux.
123 signalements ont été faits auprès des procureurs de la République au titre de l'article 40 du CPP.
Sous la coordination de la déléguée ministérielle en charge de la lutte contre les violences dans le sport, Fabienne Bourdais, le plan national de prévention initié en 2020 a permis l'élaboration d'outils pédagogiques de prévention largement diffusés aux acteurs sportifs et la mise en oeuvre d'un vaste programme de sensibilisation à destination des CREPS, Écoles nationales et autres établissements du ministère.

À ce titre, le ministère a conventionné depuis 3 saisons avec des associations d'aide aux victimes de violences ou de discriminations pour leur permettre d'intervenir auprès des jeunes sportifs et de leurs encadrants dans le réseau du Grand INSEP (18 associations en 2022).

En parallèle, le ministère et les fédérations sportives se sont mis en ordre de marche pour développer et déployer des modules de formations à l'attention des encadrants professionnels ou bénévoles du champ du sport.

À date, les 108 fédérations agréées (unisport et multisports) sont mobilisées sur cette thématique de la prévention des violences. A l'occasion de la convention, des représentants de fédérations (karaté, taekwondo, cyclotourisme, tennis) ont présenté les outils et les stratégies exemplaires qu'elles déploient pour sensibiliser et préserver l'intégrité de leurs licenciés, leur permettre d'évoluer dans un environnement sain, mais aussi aider les victimes à se reconstruire.

La ministre chargée des Sports a également fait le point sur le nouveau dispositif de contrôle automatisé de l'honorabilité des bénévoles, opérationnel depuis la rentrée sportive de septembre 2021 et que la loi du 24 août 2021 a étendu aux arbitres, aux surveillants de baignades et à toute personne intervenant auprès de mineurs au sein d'un établissement d'activités physiques et sportives, la même obligation d'honorabilité.

Au 14 février 2022, 68 fédérations ont mis en oeuvre le croisement de leurs fichiers, pour un total de 341 000 bénévoles.
17 mesures d'incapacité d'exercer comme éducateurs sportifs (6) ou exploitants (11) ont été prononcées, suite à une condamnation inscrite au FIJAIS et 3 mesures d'urgence ont été infligées.
Roxana Maracineanu a rappelé enfin les avancées importantes inscrites dans la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le Sport en France. Celle-ci assujettit désormais les entraineurs de jeux vidéos et e-sport à un contrôle d'honorabilité, oblige les fédérations sportives à informer leurs licenciés de l'existence de garanties sur l'accompagnement juridique et psychologique ainsi que la prise en charge des frais de procédure engagés par les victimes de violences. Enfin, elle prévoit que tout éducateur ou dirigeant poursuivi pour des faits mettant en danger la santé ou la sécurité des pratiquants pourra être interdit d'exercer auprès des mineurs jusqu'à la décision de justice.

A LIRE ABSOLUMENT LE DOSSIER DE PRESSE QUI DRESSE UN ETAT DES LIEUX PRECIS EDIFIANT


ECOUTER L'INTERVENTION ROXANA MARACINEANU QUI A LANCE LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE DANS LE SPORT ET CELLES DES ACTEURS ET DES VICTIMES

lire le discours de ROXANA MARACINEANU


RETOUR SUR l'initiative de la Ministre des Sports Roxana MARACINEANU, à l'occasion de la première convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport

L'INTERVENTION ROXANA MARACINEANU LORS DU LANCEMENT DE LA PREMIERE CONVENTION

RETOUR SUR LA PREMIERE CONVENTION

Plusieurs dizaines d'athlètes, dont Marie (Martinod, double médaillée olympique en ski acrobatique), l'ont écrit récemment : « Chaque sportif de haut niveau a d'abord été un enfant, un adolescent en pleine construction. Il a été entouré par une structure et formé par un éducateur à qui il a confié la clé de ses rêves. »

La relation singulière entre entraîneur et entraîné »
C'est aussi cette relation singulière entre entraîneur et entraîné que nous allons évoquer aujourd'hui, une relation particulière qui se noue, inévitablement, pour et par la recherche de performance. Cette proximité entre l'éducateur et l'enfant lorsqu'il s'agit de sport, ce lieu, ce moment, cette activité où le corps, sa progression, son façonnage est le support de leur passion commune.

J'affirme ici les bénéfices et le caractère unique du sport »J'affirme ici les bénéfices et le caractère unique du sport dans cet accompagnement du quotidien, dans cette bienveillance individualisée dont font preuve la très large majorité des encadrants et des entraineurs. Cette relation est source d'engagement, d'émancipation, d'espoir et de rêves pour les personnes qui ont la chance d'en bénéficier.

Une emprise qui se transforme en harcèlement physique et moral »
Mais je veux aussi qu'on la questionne. Pour mieux la délimiter et en cerner les risques. On a beaucoup réfléchi et formé les personnes désireuses d'encadrer le sport à ce qu'elles devaient être. Mais on ne leur a peut-être jamais dit quels rôles elles n'avaient pas assumé. Questionner aussi cette relation duelle et le risque de l'emprise qu'elle peut générer. Car il est si facile de profiter de cette emprise pour la transformer en harcèlement physique et moral. Et dans les témoignages, on a vu combien il peut être facile pour des agresseurs sexuels d'y cacher leurs motivations réelles et leur perversion.


Roxana Maracineanu signe une convention avec le Service national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger (SNATED), le 21/02/2020 : le numéro 119 de l'Enfance en danger va désormais recueillir la parole des victimes dans le champ sportif, après une formation des écoutants par la Direction des sports - © DC
Le sport n'est pas que les belles images de sportifs qui gagnent »
En arrivant à la tête de ce ministère, ma première bataille, et peut-être la seule qui vaille à mes yeux, c'est d'affirmer que le sport n'est pas QUE les belles images de sportifs qui gagnent sur un magnifique fond musical, pas QUE les gens de toutes les origines qui se mélangent pour fêter une victoire de l'équipe de France, ou QUE des débats sans fin sur pourquoi telle équipe n'arrive pas à confirmer au niveau européen.

Le sport, c'est aussi des gens qui perdent, qui ne se qualifient pas... »Mais parce que plus de 15 millions de personnes pratiquent du sport dans un club en France et parce qu'on veut que demain il y en ait encore plus, il faut reconnaître que le sport, c'est aussi des gens qui perdent, qui ne se qualifient pas, qui d'ailleurs ne veulent pas forcément faire de compétition. Ce sont des personnes âgées qui vont trouver grâce au sport un moyen de vivre plus longtemps et en meilleure santé, des petits enfants qui vont s'initier à l'eau, au cheval, à l'escalade juste pour s'amuser, se socialiser, être en sécurité et à l'aise partout demain.

Nous parlons de drames personnels, de crimes »Que le sport, c'est un système social à l'intérieur d'un autre système social. Et que, non on ne peut pas imaginer que le sport puisse être épargné par les phénomènes qu'on constate aujourd'hui dans notre société. La violence, la discrimination, l'homophobie, l'addiction, la pédophilie. On ne parle pas là d'un simple revers de la médaille, ou de la face cachée du sport, de sa part d'ombre. Non. Nous parlons de drames personnels, de crimes parfois vécus durant des mois, endurés des années... ressentis encore dans leur chair par les victimes.

Ça nous concerne tous »Et ça nous concerne TOUS. Dans notre vie professionnelle, à nos différents postes et responsabilités. Mais ça nous concerne aussi dans notre vie privée, de parents, d'adultes, de citoyens. Ce n'est pas seulement la cause du ministère parce qu'il est censé garantir la sécurité des publics. Ce n'est pas seulement celle des fédérations parce que c'est à LEURS associations qu'on confie les enfants. Ce n'est pas seulement la cause des maires parce que c'est dans leurs équipements que parfois ça se passe. Ce serait trop facile ! Ça nous concerne tous. On doit tous définir la chaîne des responsabilités et les assumer.

Quand j'ai voulu aborder cette question, il y a un an, je l'avoue, je n'en mesurais pas l'ampleur »Quand j'ai voulu aborder cette question, il y a un an, je l'avoue, je n'en mesurais pas l'ampleur, la gravité, toutes les souffrances vécues. Et je sais qu'en dehors des victimes, nous sommes nombreux dans ce cas. Merci à elles de nous avoir ouvert les yeux et les oreilles. Merci aux médias de les y avoir aidées. Astrid Guyart (escrimeuse olympique, membre de la commission des athlètes de haut niveau au CNOSF, co-auteure d'une tribune contre les violences sexuelles dans le sport) le disait : chacun de nous est « une partie du système. » Et notre système a fauté, régulièrement et depuis trop longtemps, à tous les étages. Pour nos enfants qui aiment et pratiquent le sport au quotidien, nous sommes responsables. Pour les parents qui nous les confient, nous sommes responsables. C'est ce sens des responsabilités qui nous réunit aujourd'hui.

Sarah Abitbol dit : « La honte doit changer de camp ». N'attendons pas, agissons maintenant ! Avec une mobilisation totale et sans concession. Déjà pour leur rendre justice et ensuite pour que cela n'arrive plus.

« Ce combat est le plus important dans le sport aujourd'hui », m'a écrit Jean-Claude Killy »
Jean-Claude Killy (triple champion olympique de ski et ancien membre du CIO) m'a écrit : "Ce combat est le plus important dans le sport aujourd'hui." Il rajoutait : "Ne tremblez surtout pas." C'est ce qui nous rassemble : "Faire face et ne pas trembler." Les criminels et les délinquants doivent être sanctionnés par la justice. Ceux qui ont tu, voire caché, leurs actions aussi. Ceux qui ont "attendu" les décisions de justice, sans réagir et sans accorder plus de crédit à la parole des supposées victimes qu'à celle des agresseurs présumés, sont-ils sûrs aujourd'hui d'avoir fait le bon choix ? Posons-nous la question ensemble aujourd'hui.


Performer ou avoir encore plus de licenciés ne peut plus être la seule priorité du mouvement sportif »
Je le dis solennellement : performer ou avoir encore plus de licenciés ne PEUT PLUS être la seule priorité du mouvement sportif. La première des conditions pour accueillir un enfant dans une association de loisirs ou pour l'inscrire dans un parcours de performance DOIT être d'assurer sa sécurité et son intégrité physique ET morale. Maintenant que la parole se libère, notre priorité à tous doit être la simple et la bonne application du droit. Le respect des droits des victimes, le respect des droits des personnes incriminées aussi. Le sport français doit agir d'un même mouvement, conscients des attentes qui sont placées en nous. Merci à Marie-Amélie (Le Fur, présidente du CPSF) et Denis (Masseglia, président du CNOSF) d'accueillir cette convention dans la Maison du Sport Français, c'est symbolique.

Merci à tous les intervenants, les présidents de Fédérations ici présents -et j'ai une pensée un peu... triste pour ne pas dire autre chose.... pour les absents- chacun d'entre vous est pleinement convaincu. Merci également à Marie-George Buffet (ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002) d'être ici.

Le sport peut faire avancer la cause de la protection de l'enfance »
Nous pouvons, nous devons faire de ces épreuves un sursaut salutaire. Parce que le sport peut faire avancer la cause de la protection de l'enfance. Vous le voyez aujourd'hui, le gouvernement est plus que jamais mobilisé. Je tiens à remercier tout particulièrement Nicole (Belloubet), Marlène (Schiappa) et Adrien (Taquet) de leur présence et de leur soutien. Nous avons pris et continuerons à prendre nos responsabilités.

Nous portons aussi ce combat au sein du Conseil de l'Europe »
Je veux dire tout le soutien que nous recevons également des parlementaires. Je sais les agents du ministère des Sports comme ceux de la Justice et de l'Intérieur sont engagés comme jamais et qu'au sein des fédérations, vous avez commencé à travailler à des plans de prévention. Nous portons aussi ce combat au sein du Conseil de l'Europe. Alors, dans ce moment historique pour le sport français, jouons notre rôle, chacun à notre place. C'est ce que les victimes attendent de nous. C'est ce que nos enfants et leurs proches nous réclament.

Il faudrait du courage, beaucoup de courage, à la hauteur de celui dont tu fais preuve, même si tu t'en défends »
Franck Piccard (champion olympique 1988 de super-G) l'a écrit récemment (19/02/2020) à Claudine Émonet (« J'ai été agressé sexuellement par mon entraîneur », a déclaré l'ancienne descendeuse et ex-coéquipière de Franck Piccard en équipe de France, le 15/02/2020, voir ci-dessous) : « Il faudrait savoir bien écrire avec les mots justes, comme ceux que tu as choisis. Il faudrait du temps, comme celui que tu as pris pour parler. Il faudrait du courage, beaucoup de courage, à la hauteur de celui dont tu fais preuve, même si tu t'en défends. Il faudrait avoir une lecture exemplaire vers tous les acteurs du sport de ton témoignage aussi bouleversant que sidérant. .... Il faudrait ne pas être maladroit pour te dire le désarroi que je ressens face aux atermoiements de ceux qui savaient. Il faudrait sans maladresse partager une immense tristesse pour ces jeunesses meurtries, ces sourires blessés, ces agressions sans nom. Il faudrait avoir la nausée, car ce n'est pas une histoire de plus. Il faudrait s'imaginer que ce soit la dernière. Mais comment en être certain, une fois de plus ? ... Il faudrait agir, on te le doit. »

« J'ai été agressée sexuellement par mon entraîneur » (Claudine Emonet)
« J'ai été agressée sexuellement par mon entraîneur, comme plusieurs de mes coéquipières, anciennes skieuses de l'équipe de France de ski alpin, je dénonce ces faits qui se sont déroulés à la fin des années 1970, début des années 1980.

J'étais tout juste majeure au moment de ces agressions, mais certaines les ont subies alors qu'elles étaient encore mineures. »

« Nous, les victimes, on en prend pour perpète »

« Cet individu qui se targuait "en plaisantant" d'avoir "un droit de cuissage" s'est comporté comme un gourou manipulateur, abusant de son pouvoir, de son emprise, agressant, harcelant, menaçant, et enfin, brimant et maltraitant psychologiquement lorsque ses assauts étaient repoussés.

« Je ne le nomme pas, car si je donne son nom, il peut m'attaquer en diffamation et ça, ce serait l'horreur. Je ne veux plus le voir, plus l'entendre. Il m'a pourri la vie. Nous, les victimes, on en prend pour perpète, on souffre, et pour lui, pour eux, tout va bien. »

Claudine Emonet, sur Facebook et dans Le Parisien, les 15 et 16/02/2020

Une vigilance bienveillante »
Reconstituons ensemble un véritable cordon sanitaire afin de mieux protéger nos enfants demain que nous n'avons su le faire hier. Construisons une nouvelle vigilance bienveillante de tous les instants. Mesdames et messieurs, chers amis, suivons cette invitation de Franck Piccard. Agissons, agissons vite et fort. Je vous remercie.

- Ministère des Sports Sports_gouv 21 février 2020
« Cela doit être un enjeu majeur des prochaines élections fédérales » (R. Maracineanu, ministre des Sports)
« Je souhaite renforcer la responsabilité des fédérations sur les questions liées à l'éthique. Cela doit faire l'objet d'un plan de prévention spécifique que nous les aiderons à construire.

Cela doit être un enjeu majeur des prochaines élections fédérales, au même titre que les questions de lutte contre le dopage ou les dérives communautaires.

Enfin, un sujet me tient particulièrement à coeur, celui de la formation des éducateurs sportifs. Je veux qu'elle comprenne désormais un module spécifique, obligatoire et évalué sur le thème de l'éthique et de l'intégrité.

A terme, cela doit nous permettre d'aboutir à la création d'un Code de déontologie de l'éducateur sportif et de l'entraîneur comme celui auquel sont tenus les agents de l'État. »

Roxana Maracineanu, ministre des Sports, le 21/02/2020


Roxana Maracineanu
Ministre déléguée chargée des Sports @ Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports
Date de naissance : 07/05/1975
Palmarès :
-Médaille d'argent du 200 m dos aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney (Australie)
-Médaille d'or du 200 m dos aux Mondiaux de 1998 à Perth (Australie)


LIRE LE RAPPORT D'EVALUATION DE LA LOI DU 3 AOUT 2018 RENFORÇANT LA LUTTE CONTRE LES
VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES DE LA DEPUTEE ALEXANDRA LOUIS


RETOUR SUR L'AFFAIRE Sarah Abitbol en 2020
RETOUR SUR L'AFFAIRE Catherine Moyon de Baecque en 1993 Déjà !!!