Entretien avec Daniel Roger, commissaire de l'exposition. "Passé volé, l'envers du trésor" une exposition inédite sur le TRAFIC DES OEUVRES D'ART

Rima Abdul-Malak - Ministère de la Culture - 12/08/2022 08:55:00

Entretien avec Daniel Roger, commissaire de l'exposition.

Après ceux de la drogue et des armes, le trafic de biens culturels est le troisième marché international illicite. Avec les pillages qui l'alimentent, c'est tout un terrain archéologique qui soudain n'est plus en mesure de livrer ses secrets comme le montre et le démontre l'exposition «Passé volé, l'envers du trésor» (Musée d'Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, 26 mai-29 août 2022).


Jusqu'au 29 août « Passé volé, l'envers du trésor », c'est-à-dire ?

L'exposition traite du pillage archéologique, sujet hélas d'actualité : un certain nombre de pays en guerre dans la période récente ont subi des pillages très importants, je pense à l'Irak, à la Syrie, à la Libye, au Yémen, aujourd'hui à l'Ukraine. Mais il faut aussi rappeler que l'on pille aussi dans les pays en paix. L'exposition attire notamment l'attention sur certaines affaires, notamment celle qui en 2020 a permis aux douaniers de retrouver quelque 27 400 objets archéologiques chez un particulier de l'est de la France. Il y a un continuum entre les pillages internationaux des pays en guerre et le pillage archéologique sur les sites explorés par les chercheurs du dimanche. Dans un cas comme dans l'autre, on a affaire à des trafics de biens culturels.

Quand un amateur découvre un trésor, n'est-ce pas pour le bien de la collectivité ?

Est-ce vraiment le cas ? La plupart du temps, les détectoristes (les utilisateurs de détecteurs de métaux) mettent immédiatement en vente ce qu'ils découvrent sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, en contradiction avec la loi. Dans l'exposition, nous présentons certes quelques cas de détectoristes repentis qui ont fini par informer les services de l'archéologie, mais il y a toujours une perte : à partir du moment où on déterre des objets, on détruit le contexte archéologique dans lequel ceux-ci se trouvent et les précieuses et nombreuses informations qu'une fouille pratiquée dans les règles aurait permis de conserver.

L'archéologue n'est-il pas lui aussi un chercheur de trésor ?

Le but de l'archéologue n'est pas de découvrir des trésors mais de répondre aux questions qu'il se pose. C'est aussi, dans le cadre de l'archéologie préventive, de fouiller des sites avant qu'ils ne soient détruits. L'idéal de l'archéologue est de conserver les vestiges en l'état, de faire des réserves archéologiques pour revenir éventuellement les fouiller plus tard. Ce n'est donc pas du tout la même démarche : d'un côté, il y a ceux qui veulent tout déterrer, de l'autre, ceux qui savent qu'ils ont affaire à un patrimoine qu'il faut protéger le plus possible. Autre différence : les pilleurs cherchent avant tout des objets qui ont de la valeur à leurs yeux, ils ne s'intéressent pas aux objets qui les entourent, alors que l'archéologue va avoir une vision globale du site. Il laissera les choses en place le plus longtemps possible au cours de la fouille, pour comprendre comment elles sont organisées les unes par rapport aux autres. Il va analyser le moindre indice pour essayer d'en tirer des informations.

La France ne semble pas dépourvue de moyens pour lutter contre le trafic de biens culturels

La législation en France encadre strictement l'activité archéologique. Une autorisation de fouilles est obligatoire. Il est nécessaire également d'avoir une autorisation pour utiliser un détecteur de métaux. Les forces de gendarmerie, de police et les douanes sont unies pour lutter contre ces trafics. Enfin, nous disposons d'une législation en matière de contrôle de la sortie du territoire des objets archéologiques : ceux-ci doivent faire l'objet d'un certificat d'exportation délivré par les grands départements comme le Musée d'Archéologie nationale. Nous pouvons éventuellement nous opposer à la sortie du territoire d'un objet dont la valeur lui vaut d'être qualifié de trésor national. Dans l'exposition, nous montrons ainsi 22 monnaies d'origine gauloise qui ont été saisies en 2018 à l'aéroport de Roissy alors qu'elles étaient en partance vers les Etats-Unis sans aucune demande de certificat.

En Grande-Bretagne, les découvreurs sont incités à faire enregistrer leurs découvertes

Le British Museum est à la tête d'une base de données, The Portable Antiquities Scheme (PAS) qui fait le recensement des découvertes que les détectoristes sont obligés de rapporter aux archéologues. Les statistiques que nous avons établies pour les besoins de l'exposition montrent que l'on a véritablement affaire à une exploitation industrielle du patrimoine archéologique anglais. À ce rythme, il n'y aura bientôt plus rien à découvrir à portée de détecteur de métaux parce qu'on aura littéralement épuisé le sol. Oui, l'archéologie est une ressource épuisable. C'est un réservoir limité de matériaux. Quand on aura tout épuisé, nos petits-enfants n'auront plus rien à fouiller et ne pourront pas en savoir plus que nous sur notre passé, alors même qu'ils disposeront de techniques d'exploration supérieures aux nôtres. C'est un cruel paradoxe. Avec de nombreux collègues, nous militons pour la préservation autant que possible du patrimoine archéologique dans le sol.


La chasse au trésor est donc bien une forme de vandalisme...

On paye le prix de cette fascination pour le trésor. Le véritable ennemi de l'archéologue, c'est cette image frelatée véhiculée dans les films ou certains romans qui le représentent comme un aventurier à la recherche de l'objet exceptionnel. L'archéologie, c'est tout le contraire. Ce qui est recherché, ce sont les traces matérielles de la vie quotidienne du passé, qui montrent comment les conditions de vies ont évolué sur le temps long. L'objet exceptionnel n'est pas représentatif à cet égard. Il ne s'agit pas de dire qu'il n'a aucun intérêt, mais le véritable objectif de l'archéologue n'est pas le trésor.

Comment caractériser une visite réussie de cette exposition ?

Nous avons voulu faire naître deux sentiments chez le visiteur : un sentiment de frustration, car l'exposition commence par une vitrine vide - il ne verra jamais ces objets volés - et le sentiment que le patrimoine archéologique est fragile, qu'il faut donc le préserver le plus longtemps possible. Le pillage est la violence ultime que l'on exerce contre ce patrimoine. C'est vrai dans les pays en guerre ; on parle d'antiquités de sang pour dire cette violence extrême. Mais c'est vrai aussi, même si la violence est moins grande, dans les pays en paix, quand on opère la nuit pour donner aveuglément de grands coups de pelle dans la terre.

Première du genre, une convention de partenariat a été signée le 20 juillet dernier entre les services des ministères de la Culture (Direction générale des patrimoines et de l'architecture) et de l'Intérieur (Direction générale de la Gendarmerie nationale) afin d'assurer une meilleure protection du patrimoine archéologique contre les atteintes qui lui sont régulièrement portées (destruction de sites, pillage, recel etc.) Inspirée par la convention de coopération entre la Préfecture de la région PACA et la gendarmerie de Provence - Alpes Côte d'Azur, elle prévoit notamment la mise en place d'un réseau de référents dans chaque administration et pourra faire l'objet de déclinaisons locales afin de l'adapter aux spécificités du terrain.


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Février 2018 : Découverte par la douane d'une oeuvre d'Edgar Degas volée en 2009 et appartenant aux collections nationales

Françoise Nyssen, ministre de la Culture, et Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, se félicitent de la découverte par les douaniers de Marne-la-Vallée d'une oeuvre d'Edgar Degas, Les Choristes, dissimulée dans la soute à bagages d'un bus. Cette composition, réalisée par l'artiste en 1877, avait été volée en 2009 à Marseille, dans les locaux du Musée Cantini, qui avait accueilli le tableau prêté par le musée d'Orsay. L'enquête menée après ce vol par l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) n'avait malheureusement pas permis de retrouver l'oeuvre.

Le vendredi 16 février, les agents de la brigade des douanes de Marne-la-Vallée ont contrôlé un bus stationné sur l'aire d'autoroute de Ferrières-en-Brie, en Seine-et-Marne. Ils ont découvert à cette occasion dans une valise une oeuvre portant la signature « Degas », pour lequel aucun des passagers ne s'est identifié comme propriétaire. Les douaniers ont alors saisi le tableau et sollicité l'expertise du musée d'Orsay afin d'en confirmer l'authenticité. Les premiers éléments de l'expertise permettent d'affirmer qu'il s'agit bien de l'oeuvre recherchée.

Dans une conversation avec Daniel Halévy, Degas a dit que ce pastel représentait une scène de l'opéra Don Juan. Seule oeuvre de Degas inspirée d'un opéra ne figurant pas de danseuses, Les Choristes montrerait le final du choeur du premier acte, qui célèbre les fiançailles de Masetto et de Zerlina.

Également intitulée Les Figurants, cette oeuvre est un monotype, procédé d'estampe qui se situe à mi-chemin entre peinture et gravure. L'artiste a réalisé une composition à l'encre, apposée au pinceau sur une plaque de métal, avant de faire passer cette plaque sous presse. Cette technique ne permet de tirer qu'une seule bonne épreuve de la composition ainsi exécutée, que Degas a, ici, reprise au pastel, associant la vivacité des couleurs de ce médium, travaillées en un camaïeu maîtrisé de rouges, d'oranges et de jaunes, au fond sombre qui en rehausse l'éclat par contraste.

Degas a commencé à faire des monotypes vers 1876-1877 et les expose rapidement. Les Choristes ont été présentés à l'exposition impressionniste de 1877 et ne sont pas passés inaperçus aux yeux des critiques, qui en ont souligné tant le réalisme cruel que la mise en page audacieuse. Les Choristes sont entrés dans la collection de Gustave Caillebotte dès avant l'exposition impressionniste de 1877, et dans les collections nationales françaises à la faveur du legs Caillebotte en 1894.

Françoise Nyssen se réjouit de « cette heureuse redécouverte d'une oeuvre précieuse appartenant aux collections nationales, dont la disparition représentait une lourde perte pour le patrimoine impressionniste français, et rend hommage à l'action de la douane, complémentaire dans la lutte contre le trafic de biens culturels sous toutes ses formes de celle des services patrimoniaux du ministère de la Culture ».

La ministre de la Culture rappelle que 2017 fut l'année du centenaire de la mort de Degas et que l'exposition Degas Danse Dessin. Hommage à Degas avec Paul Valéry se termine ce dimanche et aura accueilli au musée d'Orsay plus de 400 000 visiteurs. Enfin, elle annonce que le pastel des Choristes aura une place toute particulière dans l'exposition Degas à l'Opéra programmée au musée d'Orsay en septembre 2019 (du 23 sept 2019 au 19 janvier 2020).

Gérald Darmanin a salué « la vigilance constante de la douane dans la lutte contre le trafic de biens culturels et son engagement dans la protection du patrimoine culturel ».

« En 2018, année européenne du patrimoine culturel, la mobilisation des douaniers se poursuivra et nous travaillerons à faire aboutir un dispositif européen de contrôle renouvelé ».

En 2016, la douane française a traité, sur l'ensemble du territoire, 71 affaires portant sur des biens culturels et saisi plus de 10 000 objets d'art, notamment des monnaies anciennes et des objets archéologiques.

En octobre 2017, huit antiquités égyptiennes de plus de 3000 ans, découvertes par les douaniers de la Gare du nord dans les bagages d'un résident britannique, ont été restituées aux autorités égyptiennes. En juillet 2015, ce sont les douaniers de Calvi qui avaient intercepté à bord d'un voilier un tableau de Picasso intitulé Tête de jeune fille en partance pour la Suisse, et restitué aux autorités espagnoles en concertation avec le ministère de la Culture.

De même, la douane lutte contre le trafic de biens culturels en provenance des zones sensibles, susceptibles de financer le terrorisme. En mars 2016, les douaniers de Roissy avaient saisi deux bas-reliefs en marbre des XIVème et XVIème siècles, identifiés comme tels avec l'aide des conservateurs du musée du Louvre et probablement issus du pillage du patrimoine syrien.

Les Choristes, Edgar Degas
Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais /


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Mai 2020 : 101 personnes arrêtées et 19 000 objets volés retrouvés au cours d'une action internationale contre le trafic d'oeuvres d'art

INTERPOL, Europol et l'Organisation Mondiale des Douanes se sont mobilisés lors des opérations Athena II et Pandora IV


Plus de 19 000 pièces archéologiques et autres objets d'art ont été retrouvés dans le cadre d'une opération mondiale déployée dans 103 pays dans le but de démanteler des réseaux internationaux de trafiquants d'oeuvres d'art et d'antiquités.

101 suspects ont été arrêtés et 300 enquêtes sont en cours dans le cadre de cette action coordonnée de diverses agences de lutte contre la fraude. Les réseaux criminels impliqués trafiquaient des pièces archéologiques et des objets d'art issus de pillages dans des pays frappés par la guerre ou encore volés dans des musées et sites archéologiques.

Il s'agissait notamment de monnaies anciennes de différentes périodes, de pièces archéologiques, d'objets de céramique, d'armes anciennes, de peintures et de fossiles. Des appareils utilisés par les trafiquants pour commettre leurs délits, tels que des détecteurs de métal, ont également été découverts.
Les saisies ont été réalisées à l'occasion de l'Opération internationale Athena II, dirigée par l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et INTERPOL, et de l'opération Pandora IV, menée au même moment mais axée, quant à elle, sur l'Europe et coordonnée par la Guardia Civil espagnole et Europol. Les détails des deux opérations, qui se sont déroulées à l'automne 2019, n'ont pu être communiqués qu'aujourd'hui pour des raisons opérationnelles.

Marchés illicites en ligne
Les services répressifs ont notamment focalisé leur attention sur la surveillance des places de marchés et des sites de vente en ligne, étant donné qu'Internet joue un rôle prépondérant dans le commerce illicite d'objets culturels.

Durant la semaine dite de « cyberpatrouille » et sous la direction des Carabinieri italiens, des experts de la police et des douanes mais aussi d'Europol, d'INTERPOL et de l'OMD ont cartographié les cibles actives et élaboré des dossiers de renseignement. Ces efforts ont permis de saisir 8 670 objets culturels mis en vente en ligne, ce qui représente 28% du nombre total des pièces et des objets retrouvés.


Quelques faits saillants de l'opération
La Douane afghane a saisi 971 objets relevant du patrimoine culturel afghan à l'aéroport de Kaboul alors qu'ils allaient quitter le territoire national à destination d'Istanbul, en Turquie.
La Police nationale espagnole, en collaboration avec la Police nationale colombienne, a retrouvé à l'aéroport de Barajas (Madrid) quelques objets précolombiens extrêmement rares, acquis illégalement après avoir été pillés sur des sites archéologiques en Colombie, notamment un masque de Tumaco en or qui, selon les experts, constitue une pièce unique en son genre, et plusieurs figurines et bijoux anciens en or. Trois trafiquants ont été arrêtés en Espagne et des perquisitions à Bogotá par les autorités colombiennes ont permis de retrouver 242 objets précolombiens supplémentaires, la plus grande saisie de biens culturels dans l'histoire du pays.
Dans le cadre d'une enquête sur une vente en ligne, la Police fédérale argentine a récupéré 2 500 pièces de monnaie anciennes, la plus grande saisie pour cette catégorie d'objets, la deuxième place revenant à la Latvijas Valsts Policija (Police d'État lettone), qui a retrouvé, quant à elle, 1 375 pièces.
Six forces de police européennes ont rapporté la saisie de détecteurs de métaux pour un total de cent huit pièces, ce qui montre que le pillage de sites archéologiques a encore bel et bien cours en Europe


Protéger notre patrimoine culturel
C'est la deuxième fois qu'Europol, INTERPOL et l'OMD unissent leurs forces dans la lutte contre le commerce illicite de biens culturels. Compte tenu de la dimension internationale des activités ciblées, une unité de coordination opérationnelle (UCO), active 24 heures sur 24, a été mise sur pied et gérée conjointement par l'OMD, INTERPOL et Europol. Outre les échanges d'informations et la diffusion des alertes, l'UCO a également effectué des vérifications dans diverses bases de données internationales et nationales, comme la Base de données sur les oeuvres d'art volées d'INTERPOL et le Système d'information européen d'Europol.

« Le nombre d'arrestations et d'objets témoigne de l'ampleur et de la portée mondiale du commerce illicite d'objets culturels, un trafic qui touche potentiellement tout pays qui possède un riche patrimoine culturel », a indiqué, quant à lui, le Secrétaire général d'INTERPOL, Jürgen Stock. « Ajoutez à cela les sommes importantes d'argent brassées et le secret qui entoure les transactions et vous comprendrez aisément pourquoi ce commerce offre aussi de nombreuses possibilités pour le blanchiment d'argent, pour la fraude ainsi que pour le financement des réseaux criminels organisés », a-t-il ajouté.

« Le crime organisé a de nombreuses facettes. Le trafic de biens culturels en est une : il ne s'agit nullement d'une activité glamour menée par d'élégants gentlemen faussaires mais bien d'actes de délinquance commandités par des réseaux criminels internationaux. On ne peut pas aborder ce trafic indépendamment du trafic de drogues et d'armes : nous savons que les mêmes groupes sont impliqués, tant il rapporte gros. Comme il s'agit d'un phénomène mondial qui touche tous les pays de la planète, soit parce qu'ils sont des pays sources, soit parce qu'ils sont des pays de transit ou de destination, il est essentiel que l'ensemble des services répressifs travaillent de concert pour combattre ce fléau. Europol, en tant qu'agence européenne chargée du respect de la loi, a appuyé les États membres de l'UE qui ont participé à cette opération mondiale, en utilisant ses capacités de renseignement afin de détecter les réseaux pan-européens se cachant derrière ces vols », a déclaré Catherine de Bolle, directrice exécutive d'Europol.

« Les résultats opérationnels obtenus par les douanes et les services répressifs partenaires prouvent de manière concrète que le trafic international de biens culturels se porte malheureusement très bien et qu'il touche tous les continents. Nous continuons plus spécifiquement à recevoir des indices qui attestent que les marchés illicites en ligne sont l'un des principaux vecteurs de ce type de délinquance. Cela dit, les transactions en ligne laissent toujours des traces et la douane, la police et les autres partenaires ont mis sur pied des mécanismes efficaces qui leur permettent de travailler ensemble pour entraver ce commerce illicite à travers les frontières », a déclaré Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l'OMD.

Coopération interservices
De nombreuses activités menées durant l'opération ont été décidées et menées conjointement par les douanes et les services de police au niveau national avec le soutien et la participation d'experts des ministères de la Culture et d'autres institutions et services répressifs pertinents.