Le Fonds vert pour le climat approuve de nouveaux projets en faveur du climat en Bolivie, au Cambodge et aux Philippines, évalués à 145,3 millions d'USD

FAO - Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - 17/03/2023 15:50:00


Ces initiatives, dont est partenaire la FAO, visent à faciliter l'adaptation et la résilience des petits exploitants face au changement climatique

Songdo - L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) se félicite de la décision du Fonds vert pour le climat (FVC) d'approuver le financement de trois nouveaux projets en Bolivie, au Cambodge et aux Philippines, évalués à 145,3 millions d'USD.

Ces initiatives nationales, soutenues par la FAO, visent à faciliter l'adaptation et la résilience face au changement climatique des petits exploitants, des populations locales et d'autres acteurs de la chaîne de valeur dont les pratiques et les moyens de subsistance agricoles sont de plus en plus menacés par des facteurs météorologiques et climatiques.

«Innover en matière de financement pour le climat peut susciter des changements profonds allant dans le sens de systèmes agroalimentaires plus inclusifs et plus durables», a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo. «L'approbation de ces trois projets montre comment, en s'appuyant sur des partenariats internationaux, la FAO peut contribuer à renforcer les capacités d'adaptation et de résilience des populations rurales, en particulier des femmes et des peuples autochtones. Cela participe de la mise en oeuvre de la Stratégie de la FAO relative au changement climatique 2022-2031».

L'annonce a été faite lors de la 35e session du Conseil du FVC, qui s'est tenue à Songdo (Incheon, République de Corée) du 13 au 16 mars 2023.

«Ces projets au Cambodge, en Bolivie et aux Philippines illustrent la manière dont les partenariats peuvent déboucher sur des solutions innovantes en matière climatique pour des pays comptant parmi les plus vulnérables au monde», a déclaré le Directeur exécutif du FVC, M. Yannick Glemarec. «Accompagner la transition vers des systèmes agroalimentaires résilients face aux aléas climatiques est l'une des grandes priorités du Fonds».

Des projets bénéfiques pour les populations et la planète

En Bolivie, l'un des pays les plus vulnérables face au changement climatique, le projet de la FAO et du FVC viendra appuyer les mesures prises par les autorités dans la macrorégion des hautes vallées, une zone courant du nord au sud du pays, de la cordillère des Andes au bassin amazonien, et dont l'altitude moyenne est de 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.

La région, qui comprend 65 municipalités réparties sur plus de 8 millions d'hectares, est l'une des plus vulnérables face aux sécheresses en raison du climat semi-aride de la Bolivie et des faibles ressources en eau disponibles pendant la saison sèche. Le changement climatique menace les moyens de subsistance des agriculteurs vulnérables car il soumet les ressources en eau à une pression accrue, sans compter qu'une gestion défaillante des sols pèse également sur la productivité agricole.

Pendant cinq ans, 63,3 millions d'USD, dont 30 millions d'USD fournis par le Ministère de l'environnement et de l'eau et la Fédération des municipalités, seront destinés à améliorer la gestion des zones agroécologiques, des terres agricoles et de microbassins versants prioritaires, afin de renforcer la résilience et d'améliorer la situation en matière de sécurité alimentaire et de sécurité de l'approvisionnement en eau.

Plus d'un million de personnes devraient bénéficier du projet, soit 53,7 pour cent de la population totale des hautes vallées, dont environ 82 000 familles, pour la plupart appartenant à des peuples autochtones.

L'initiative, qui est le premier projet à fort impact du FVC en Bolivie, comprend également un plan précis concernant l'égalité des genres afin de réduire la vulnérabilité des femmes face au changement climatique, car au moins 48 pour cent des systèmes de production agricole nationaux sont gérés par des femmes.

Aux Philippines - un pays qui devrait connaître de plus en plus de phénomènes météorologiques extrêmes et dévastateurs, tels que des tempêtes tropicales, des sécheresses, des inondations et des précipitations irrégulières -, un investissement de 39,2 millions d'USD (26,2 millions provenant du Fonds et 12,9 millions d'autres sources de financement) vise à permettre l'adaptation des systèmes agricoles au changement climatique.

Pendant sept ans, le projet profitera directement à plus de 1,25 million de personnes, principalement de petits agriculteurs à faibles revenus vivant dans neuf régions et cinq provinces vulnérables. Il s'agira de sensibiliser les bénéficiaires aux risques et aux mesures prises pour les contrer, de leur donner les moyens de se tourner vers des pratiques et des activités agricoles résilientes face au climat, ainsi que de leur faire utiliser des technologies adaptées.

Au niveau national, l'initiative vise à ce que les programmes de développement des autorités nationales et locales prennent en compte la résilience de l'agriculture face au climat.

Le projet, cofinancé par le Département de l'agriculture et l'Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines, devrait également permettre de réduire les émissions de carbone de 4,38 tonnes sur 20 ans, grâce à une meilleure utilisation des terres et à des pratiques agricoles respectueuses du climat.

L'initiative aura également des retombées socioéconomiques positives, comme l'augmentation des revenus des agriculteurs. Grâce à la Banque foncière des Philippines, les agriculteurs pourront accéder à des programmes de prêt au bénéfice de leurs structures.

Au Cambodge, 42,8 millions d'USD seront investis pour aider les petits agriculteurs, en particulier les femmes, à se préparer aux menaces climatiques grandissantes dans le bassin du Tonlé Sap, l'une des régions du nord du pays les plus importantes sur le plan agricole et particulièrement sujette aux inondations et aux sécheresses.

Le projet est conçu pour mieux armer sur le plan climatique et socioéconomique environ 450 000 griculteurs et autres acteurs de la chaîne de valeur en améliorant leurs connaissances des risques climatiques et en mettant en place des mesures d'incitation axées sur le marché pour que la production agricole et la filière de transformation soient résilientes face au climat, apportent plus de valeur et soient plus diversifiées et plus durables.

L'initiative visera également à renforcer les cadres réglementaires et institutionnels concernant la résilience de l'agriculture face au climat, ainsi qu'à faciliter les partenariats en matière de financement et d'investissement.

Le projet prévoit un financement conjoint de 6,6 millions d'USD de la part du Ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche, du Ministère de l'environnement et de la FAO.

À propos de la FAO et du Fonds vert pour le climat

Depuis qu'ils sont devenus partenaires en 2016, la FAO et le FVC ont accru les investissements en faveur du climat dans le cadre de projets à fort impact destinés à rendre les secteurs de l'agriculture, des forêts et des pêches plus efficaces, plus inclusifs, plus durables et plus résilients face au changement climatique.

La FAO tire parti de partenariats mondiaux pour mobiliser des investissements publics et privés en faveur de l'agriculture qui promeuvent des mesures novatrices d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ses effets et favorisent la mise en oeuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, conformément à la Stratégie de la FAO relative au changement climatique 2022-2031.

Le FVC, un élément majeur de l'historique Accord de Paris, est le plus grand fonds pour le climat dans le monde. Il est chargé d'aider les pays en développement à viser plus haut et à concrétiser les ambitions de leurs plans nationaux pour le climat, plus connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national.

Actuellement, les projets FAO-FVC dépassent le milliard d'USD.