Hébergements collectifs touristiques en 2017 / Une fréquentation record de 429 millions de nuitées

INSEE - Institut national de la statistique et des études économiques - 09/04/2018 16:55:00

En 2017, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine progresse de 5,6 %, soit 23 millions de nuitées supplémentaires. Elle atteint ainsi un niveau record. La hausse concerne tous les types d'hébergement et la clientèle résidente comme non résidente.

Dans l'hôtellerie, le nombre de nuitées des non-résidents augmente fortement (+ 8,8 %), du fait notamment des clientèles américaine et chinoise.

Dans les campings, l'engouement des résidents ne se dément pas (+ 6,0 %). La fréquentation des clientèles allemande et belge poursuit également une tendance de long terme à la hausse.

Dans les hôtels comme dans les campings, le haut de gamme tire la fréquentation ; en effet, les capacités d'accueil et les taux d'occupation sont de plus en plus élevés pour les établissements les mieux classés.

Le nombre de nuitées augmente dans la plupart des régions métropolitaines, Île-de-France en tête.

Jean-Claude Gidrol, direction régionale d'Occitanie, Insee et François-Pierre Gitton, Direction générale des entreprises

Sommaire
Un nouveau record de fréquentation
Retour de la clientèle étrangère dans l'hôtellerie
L'engouement des résidents pour les campings ne se dément pas
La clientèle résidente reste très majoritaire au sein des AHCT
Forte hausse de la clientèle américaine dans les hôtels
Les touristes en provenance d'Allemagne et de Belgique toujours plus nombreux dans les campings
Le haut de gamme tire la fréquentation
La fréquentation augmente dans la plupart des régions métropolitaines

En 2017, en France métropolitaine, la fréquentation en nuitées des hébergements collectifs touristiques (hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) croît de 5,6 %, soit un gain de 23 millions de nuitées. Cette forte hausse permet d'atteindre un nouveau record de fréquentation à 429 millions de nuitées, bien au-delà des fréquentations des années 2011 à 2016, comprises entre 400 et 412 millions de nuitées. Ainsi, l'année 2017 fait beaucoup plus que compenser le moindre dynamisme observé en 2015 et 2016, consécutif notamment aux attentats de novembre 2015 et de juillet 2016.

Au sein de l'Union européenne, selon les résultats provisoires d'Eurostat, la croissance serait du même ordre de grandeur (+ 5,1 %). L'Espagne affiche le nombre le plus important de nuitées (471 millions), devant la France métropolitaine (429 millions), l'Italie (427 millions) et l'Allemagne (400 millions). En Espagne, deux tiers des nuitées touristiques proviennent de la clientèle non résidente. En Italie, la clientèle est partagée également entre résidents et non-résidents. En revanche, le poids de la clientèle non résidente est plus faible en France (31 %) et en Allemagne (21 %).

En France métropolitaine, la hausse de fréquentation profite à l'ensemble des hébergements collectifs et concerne aussi bien les résidents (+ 5,0 %) que les non-résidents (+ 6,8 %).

Retour de la clientèle étrangère dans l'hôtellerie
En 2017, la fréquentation hôtelière en nuitées progresse de 4,9 %. En 2016, l'hôtellerie française avait beaucoup souffert de la désaffection de la clientèle non résidente (- 5,7 % de nuitées), consécutive aux attentats. Ce repli s'inscrivait par ailleurs dans un contexte de forte concurrence avec les hébergements individuels proposés par des particuliers, notamment au travers des plateformes internet. Cette concurrence existe toujours, mais n'empêche pas les hôtels métropolitains d'atteindre un nouveau record de fréquentation des non-résidents : en hausse de 8,8 % sur un an, celle-ci atteint 76 millions de nuitées, soit un gain de 2 millions de nuitées par rapport au précédent point haut de 2015. La fréquentation des hôtels par les résidents est moins volatile : elle croît de 2,8 %, un rythme comparable à celui des deux années précédentes.

Avec 210 millions de nuitées en 2017, l'hôtel reste le premier mode d'hébergement collectif, loin devant l'hôtellerie de plein air (124 millions de nuitées) et les AHCT (95 millions de nuitées).

L'engouement des résidents pour les campings ne se dément pas
Dans les campings, la fréquentation, en hausse de 5,5 %, a d'abord été favorisée par de très bonnes conditions météorologiques en début de saison estivale 2017. Puis elle a continué à augmenter en juillet, août et encore plus en septembre, malgré une météorologie capricieuse (sauf dans le Sud).

En dix ans, la fréquentation de l'hôtellerie de plein air a crû de plus de 20 %. Cette hausse est davantage le fait des résidents (+ 36,7 %) que des non-résidents (+ 9,6 %).

En 2017, l'engouement des résidents pour le camping ne se dément pas : la fréquentation progresse fortement (+ 6,0 %), atteignant un nouveau record. Les résidents réalisent désormais 69 % des nuitées en camping. Après quelques années moroses, la clientèle non résidente revient plus massivement dans les campings en 2017 (+ 4,5 %). Leur fréquentation par cette clientèle dépasse le précédent record, en 2013.

La fréquentation continue d'être plus dynamique dans les emplacements équipés que dans les emplacements nus, aussi bien pour la clientèle résidente que non résidente. Ces deux clientèles ont toutefois des comportements très différents : 59 % des nuitées des résidents s'effectuent dans des emplacements équipés, contre à peine 37 % pour les non-résidents.

La clientèle résidente reste très majoritaire au sein des AHCT
Au sein des AHCT, les résidences de tourisme et hôtelières cumulent les trois quarts de la fréquentation. La vive progression du nombre de nuitées (+ 7,4 %) y est surtout le fait de la clientèle résidente (+ 9,2 %), la hausse des nuitées des non-résidents étant modérée (+ 1,4 %).

Dans les villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesses, autre segment des AHCT, la croissance de la fréquentation est du même ordre. Elle est portée par la clientèle non résidente, plus volatile que la clientèle résidente. Dans ces deux segments de l'offre, la clientèle résidente est prépondérante avec quatre nuitées sur cinq.

Un quart des nuitées dans les AHCT ont lieu dans les stations de ski, où ces structures sont très présentes. En 2017, la hausse de fréquentation de ces établissements en stations de ski est uniquement imputable à la clientèle non résidente, alors que la fréquentation des résidents reste similaire à celle de 2016.

Forte hausse de la clientèle américaine dans les hôtels
Dans l'hôtellerie, la clientèle résidente représente 64 % des nuitées et celle en provenance des autres pays européens 24 %. En dépit d'une baisse du nombre de nuitées (- 3,4 %), les touristes britanniques restent en 2017 la première clientèle étrangère des hôtels métropolitains. Les effets du Brexit ne sont pas évidents. Leur moindre fréquentation des hôtels peut s'expliquer par le succès des autres modes d'hébergement, marchands (notamment location auprès des particuliers) ou non marchands (résidence secondaire, visite à la famille ou à des amis).

Les autres clientèles européennes sont venues plus nombreuses en 2017. Notamment, les clientèles espagnole, allemande, italienne ou néerlandaise ont passé entre 8 et 11 % de nuitées supplémentaires dans les hôtels en 2017 par rapport à 2016. La fréquentation s'accroît beaucoup plus modé­rément pour la clientèle belge (+ 1,5 %).

Avec un nouveau record de 8,7 millions de nuitées en 2017 (8,1 millions en 2015), les touristes américains restent la deuxième clientèle étrangère des hôtels métropolitains. Leurs nuitées augmentent de 16,0 %, confirmant la tendance de long terme. Ainsi, entre 2010 et 2017, le nombre de nuitées américaines dans les hôtels métropolitains a progressé de 44 %.

Après une année 2016 en retrait, la clientèle chinoise est de retour dans les hôtels (3,4 millions de nuitées en 2017, soit + 19,2 %), presque aussi nombreuse qu'en 2015. À l'instar de la clientèle chinoise, la clientèle en provenance du Proche-Orient et du Moyen-Orient se distingue par un très fort pouvoir d'achat et est toujours plus nombreuse : + 6,8 % de nuitées en un an et un doublement du nombre de nuitées entre 2010 et 2017. Les touristes en provenance du Japon, très sensibles au contexte sécuritaire, reviennent également après avoir déserté la France en 2016. Néanmoins, le niveau de leur fréquentation (1,3 million de nuitées) reste très inférieur à celui de la période 2010-2014.

Les touristes en provenance d'Allemagne et de Belgique toujours plus nombreux dans les campings


En 2017, les touristes en provenance des Pays-Bas restent les premiers clients étrangers des campings métropolitains. La hausse de 3,3 % du nombre de leurs nuitées fait suite à plusieurs années de baisses plus ou moins marquées depuis 2010. À l'inverse, la fréquentation des touristes en provenance d'Allemagne et de Belgique est toujours plus importante, en progression depuis 2010. En revanche, la clientèle britannique est moins présente dans les campings en 2017 et revient aux niveaux de fréquentation de 2010. Enfin, bien que beaucoup moins nombreux que les clientèles septentrionales, les touristes en provenance d'Espagne sont venus dans les campings métropolitains : + 33,4 %, soit environ 400 000 nuitées de plus. Cette hausse sur la seule année 2017 est plus forte que la croissance cumulée entre 2010 et 2016.

Le haut de gamme tire la fréquentation
En 2017, le taux d'occupation des hôtels atteint 61,2 %, en hausse de 2,8 points par rapport à 2016. La progression est particulièrement forte dans le haut de gamme : respectivement + 3,8 et + 3,5 points pour les 4 et les 5 étoiles.

Le parc hôtelier compte 641 milliers de chambres en 2017, en repli de 1,2 % par rapport à 2016. Les pertes de capacité dans le segment économique (1 ou 2 étoiles) sont supérieures aux gains dans le milieu ou haut de gamme. La forte baisse du nombre de chambres dans les hôtels 1 étoile profite aux établissements non classés, dont les capacités augmentent. En effet, certains hôtels anciennement classés 1 étoile renoncent probablement, au moins provisoirement, à faire renouveler leur classement, notamment en raison des investissements nécessaires pour satisfaire les critères de la nouvelle classification. Ce transfert de catégorie contribue à faire augmenter le taux d'occupation des non-classés. En conséquence, les nuitées augmentent davantage dans les hôtels non classés et dans les hôtels de 4 ou 5 étoiles.

Dans les campings, les capacités sont globalement stables à 710 milliers d'emplacements. La montée en gamme se poursuit : l'offre s'accroît dans les établissements les mieux classés. Elle compense la forte baisse du nombre d'emplacements dans le segment économique. Par ailleurs, le taux d'occupation augmente plus vite pour les établissements les mieux classés. Il en résulte que la hausse des nuitées provient des campings 4 ou 5 étoiles (respectivement + 11,7 % et + 18,2 %).

Dans les AHCT, le parc approche le million de places-lits en 2017, il progresse ainsi de 4,3 % en un an. Le taux d'occupation augmente aussi : il atteint 62,2 %.

La fréquentation augmente dans la plupart des régions métropolitaines
En Île-de-France, le regain de fréquentation hôtelière (+ 10,6 % de nuitées) provient davantage des non-résidents que des résidents. Il compense largement la baisse de l'année précédente (- 7,2 %). De même, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la hausse est de 4,8 %, après un repli de 1,7 % en 2016, lié notamment à l'impact des attentats de juillet 2016.

Dans la plupart des autres régions métropolitaines, la fréquentation hôtelière s'améliore également : le Grand Est, la Corse, la Norman­die et la Bretagne bénéficient d'un gain largement supérieur à 3 %. Ailleurs, l'augmentation est plus modérée. Une seule région fait exception : les Hauts-de-France, dont la fréquentation se replie de 0,9 %.

Dans les campings du littoral, qui accueillent 56 % des nuitées de ce mode d'hébergement, la fréquentation augmente de 6,0 %. Cette amélioration est principalement portée par la clientèle résidente, mais la clientèle non résidente n'est pas en reste. La hausse est forte sur les littoraux breton (+ 11,1 %), normand et du nord (+ 13,7 %), plus modeste sur les littoraux atlantique (+ 5,8 %) et surtout méditerranéen (+ 3,7 %). La fréquentation des campings progresse également dans les zones rurales ou de moyenne montagne (+ 5,7 %), ainsi que dans les zones urbaines de province (+ 4,4 %).

Dans les AHCT, les nuitées augmentent dans toutes les régions, sauf en Bourgogne-Franche-Comté. Les plus fortes hausses concernent l'Île-de-France, puis les Pays de la Loire, le Grand Est et la Corse. Pour les quatre régions du Sud, qui regroupent deux tiers des nuitées dans ces hébergements, la progression est plus modérée.

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