INSEE HAUTS-DE-FRANCE / Une pauvreté très élevée, mais moins intense / Les non-salariés les mieux rémunérés de France, mais moins présents

INSEE - Institut national de la statistique et des études économiques - 17/05/2018 10:35:00

Une pauvreté très élevée, mais moins intense En 2014, 18,3 % de la population des Hauts-de-France, soit un million de personnes, vit sous le seuil de pauvreté et place la région en deuxième position. La région se distingue cependant par une intensité de la pauvreté inférieure au niveau métropolitain (19,9 % contre 21,0 %). Le recours plus fréquent aux minima sociaux et le niveau élevé des prestations sociales délivrées aux personnes pauvres modèrent l'intensité de la pauvreté dans la région. Les hommes vivant seuls souffrent d'une pauvreté plus intense car plus éloignés du seuil de pauvreté que les autres catégories de ménages.

En combinant un taux de pauvreté élevé et une intensité de la pauvreté faible, le Pas-de-Calais, avec ses intercommunalités situées dans l'ex-bassin minier et sur le littoral, symbolise la singularité régionale. A contrario, certains territoires cumulent les indicateurs de fragilité et demeurent particulièrement vulnérables, comme les zones urbaines les plus peuplées de la région et les territoires ruraux de l'Avesnois et de la Thiérache. La pauvreté y est à la fois élevée et intense.

Sommaire
Les revenus des personnes pauvres un peu plus élevés qu'ailleurs
Plus de la moitié des personnes pauvres perçoivent des minima sociaux
Des niveaux élevés d'allocations familiales et logement par bénéficiaire
Les hommes vivant seuls les plus éloignés du seuil de pauvreté
Une pauvreté moins intense dans le Pas-de-Calais que dans l'Oise
L'ex-bassin minier et le littoral illustrent la singularité régionale
Une intensité élevée dans des territoires aux profils différents

Auteurs : Nadia Belhakem, Hugues Lermechin, Insee

Qu'est-ce que l'intensité de la pauvreté ?

L'analyse de la pauvreté monétaire, réduite au seul taux de pauvreté, ne rend pas compte de la diversité des situations des personnes pauvres. L'intensité de la pauvreté est un moyen de la compléter.

Elle correspond à l'écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté selon la formule suivante :

Intensité de la pauvreté = (Seuil de pauvreté - niveau de vie médian des ménages pauvres)/Seuil de pauvreté

Plus elle est élevée, plus la pauvreté est dite intense dans le sens où le niveau de vie des plus pauvres est éloigné du seuil de pauvreté.

En France métropolitaine, le niveau de vie médian de la population en 2014 s'établit à 1 697 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié percevant moins de 1 697 euros et la seconde plus. Il détermine par ailleurs le seuil de pauvreté, fixé conventionnellement à 60 % de sa valeur. Ainsi, celui-ci vaut 1 020 euros en 2014 ; il est le même pour l'ensemble du territoire. Toutes les personnes disposant d'un niveau de vie inférieur à ce montant vivent sous le seuil de pauvreté. À titre de comparaison, le socle de revenu de solidarité active (RSA) et l'allocation de solidarité pour personnes âgées (ASPA) - deux minima sociaux - s'élèvent respectivement à 509 euros et 792 euros par mois pour une personne seule.

Le niveau de vie médian des personnes pauvres sépare cette population en deux groupes de même effectif. Il correspond à 815 euros dans les Hauts-de-France ; cela signifie que la moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté disposent d'un niveau de vie compris entre 815 euros et 1 020 euros et que l'autre moitié dispose d'un niveau de vie inférieur à 815 euros. Au contraire du seuil de pauvreté, le niveau de vie médian diffère d'une région à l'autre, d'un département à l'autre, d'un type de ménage à l'autre...

L'intensité de la pauvreté des Hauts-de-France est égale à l'écart relatif entre 1 020 euros (le seuil de pauvreté) et 815 euros (le niveau de vie médian des personnes vivant sous le seuil de pauvreté). Elle s'établit donc à 19,9 % contre 21,0 % en France métropolitaine.

Les non-salariés les mieux rémunérés de France, mais moins présents Fin 2015, 179 000 personnes exercent une activité non-salariée dans les Hauts-de-France. Si la région se place à l'avant-dernier rang des régions pour la part des non-salariés dans l'emploi total régional (8,2 %), devant l'Île-de-France, elle se hisse au premier rang pour leur revenu. Ce dernier est de 2 850 euros, soit 330 euros de plus qu'en moyenne nationale. Cet écart de revenus s'explique en partie par une plus faible part de non-salariés déclarant un revenu nul. Ils sont aussi plus présents dans le secteur de la santé où les niveaux de revenus sont les plus élevés. Quels que soient le secteur d'activité ou la catégorie d'emploi occupé, les non-salariés de la région disposent de revenus plus élevés qu'en moyenne nationale.

Sommaire
Des non-salariés mieux rémunérés dans la région
Un secteur de la santé très présent et plus rémunérateur 1
Des revenus d'activité nettement plus élevés quelle que soit la catégorie de non-salariés

Delphine Léglise

Dans les Hauts-de-France, 179 170 personnes exercent une activité non-salariée fin 2015. La région est celle où les non-salariés représentent la plus faible part de l'emploi total : 1 personne sur 12 en emploi contre 1 personne sur 10 en moyenne nationale.

Cette plus faible part n'a pas changé sur la période récente, y compris depuis la mise en place du régime des auto-entrepreneurs en 2008. Entre 2008 et 2015, le nombre de non-salariés a ainsi sensiblement augmenté dans la région, mais un peu moins rapidement qu'au niveau national (+ 15,1 % contre +17,6 %). Fin 2015, les Hauts-de-France comptent 50 000 micro-entrepreneurs actifs, soit 28,6 % de l'emploi non-salarié, part comparable à la moyenne nationale.

Des non-salariés mieux rémunérés dans la région

En 2015, tous secteurs confondus hors agriculture, un non-salarié en Hauts-de-France dégage de son activité le revenu le plus élevé des régions françaises : 2 850 euros par mois, soit 330 euros de plus qu'en moyenne nationale. Avec plus de 3 100 euros par mois, les non-salariés des zones d'emploi de Saint-Quentin et Dunkerque disposent des revenus les plus élevés de la région

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