Les seniors, plus souvent en emploi en Île-de-France et dans l'Ouest de la France

INSEE - Institut national de la statistique et des études économiques - 18/02/2019 14:10:00

En 2017, en France métropolitaine, 61 % des 50-64 ans sont en emploi. Ce taux est minimal dans les Hauts-de-France (56 %) et culmine à 69 % en Île-de-France.
Le taux d'emploi des seniors hommes est quasiment identique dans toutes les régions. Ce n'est pas le cas pour les femmes de 50 à 64 ans : 52 % de celles résidant dans les Hauts-de-France sont en emploi, contre 67 % de celles domiciliées en Île-de-France.

L'Île-de-France est une région atypique : le taux d'emploi des seniors y est élevé. Ceci s'explique par le fait que les cadres y sont surreprésentés et y restent en emploi plus longtemps que les autres catégories socioprofessionnelles. De plus, les départs d'Île-de-France sont plus nombreux aux âges de la retraite que dans les autres régions.

Dans les régions de l'Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire), les taux d'emploi sont supérieurs à la moyenne de province bien que ces régions attirent de nombreux seniors à l'âge de la retraite. Excepté en Centre-Val de Loire, le taux de chômage des 50-64 ans y est inférieur à la moyenne de province.

Dans les Hauts-de-France, le taux d'emploi est faible pour les seniors, et plus généralement pour l'ensemble des 15-64 ans. De plus, le chômage des seniors y est plus important qu'en France métropolitaine.

Le taux d'emploi des seniors est en hausse depuis 2007
En 2017, en France métropolitaine, 61 % des 50-64 ans sont en emploi. Les écarts de taux d'emploi entre les régions de province sont relativement faibles : les taux sont compris entre 56 % et 63 %. Certaines régions se distinguent : l'Auvergne-Rhône-Alpes a le taux le plus élevé (63 %), suivi par la Bretagne (62 %). À l'opposé, le taux est le plus faible dans les Hauts-de-France (56 %). En Île-de-France, le taux d'emploi des seniors est supérieur de 7 points à la moyenne de province et culmine à 69 %.


Des différences entre régions plus marquées pour les femmes que pour les hommes
Dans toutes les régions, tous âges confondus, le taux d'emploi des femmes est nettement inférieur à celui des hommes ; il est le plus faible dans les Hauts-de-France. Chez les 50-64 ans, l'écart est de plus de 7 points en Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais est inférieur à 1 point dans les Pays de la Loire.

Le taux d'emploi des hommes de 50 à 64 ans varie peu entre les régions : il est compris entre 59 % et 65 % dans toutes les régions, sauf en Île-de-France (71 %). Les taux d'emploi des femmes de 50 ans ou plus sont un peu plus dispersés. Ce taux d'emploi des femmes de 50 à 64 ans est de 52 % dans les Hauts-de-France et culmine à 62 % en Auvergne-Rhône-Alpes et à 67 % en Île-de-France.

La situation est contrastée selon les classes d'âges. Entre 50 et 59 ans, le taux d'emploi est le plus élevé pour les hommes. En revanche, pour les 60-64 ans, dans presque toutes les régions, le taux d'emploi est plus important pour les femmes. Ainsi, les femmes chercheraient à allonger leur durée d'activité avant de faire valoir leurs droits à la retraite pour compenser davantage d'interruptions de carrières ou des emplois moins rémunérateurs.


En Île-de-France, les seniors sont plus souvent en emploi
Le taux d'emploi des seniors est significativement plus élevé en Île-de-France que dans le reste de la France métropolitaine. Ceci s'explique en partie par la part plus importante de cadres parmi les actifs (31 % en Île-de-France, contre 16 % en moyenne pour la province). D'une manière générale, les cadres sont moins souvent au chômage que les autres catégories sociales, ont un meilleur état de santé, sont entrés dans la vie professionnelle plus tardivement que les autres actifs et ont tendance à partir en retraite plus tard.

L'écart de taux d'emploi entre l'Île-de-France et les autres régions métropolitaines est plus important pour les seniors que pour l'ensemble de la population. Ce décalage pourrait s'expliquer par l'impact des migrations résidentielles après le départ à la retraite : les seniors d'Île-de-France qui auraient perdu leur emploi ou pris leur retraite auraient plus tendance à quitter l'Île-de-France que ceux des autres régions. Les seniors restant en Île-de-France auraient ainsi une probabilité plus grande d'être en emploi. De fait, le solde migratoire des seniors est déficitaire en Île-de-France : il s'établit à environ - 23 000 personnes en 2015. Plus de 70 % des seniors qui quittent l'Île-de-France partent pour une région de l'Ouest ou du Sud de la France. En particulier, la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie et la Bretagne accueillent 38 % des seniors quittant la région. Les départs d'Île-de-France se concentrent autour des âges de départ à la retraite : le déficit migratoire s'accentue autour de 60 ans.


Dans les régions de l'Ouest : un chômage faible pour les seniors
Dans les régions de l'Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire) et en Auvergne-Rhône-Alpes, le taux d'emploi des 15-64 ans est particulièrement élevé, malgré le fait que ces régions attirent des retraités, ce qui a tendance à réduire le taux d'emploi des seniors. Ce dernier reste cependant supérieur à la moyenne des régions de province grâce à un faible taux de chômage, excepté en Centre-Val de Loire. En Auvergne-Rhône-Alpes, les femmes seniors sont particulièrement présentes sur le marché du travail, avec à la fois un taux d'activité et un taux d'emploi élevés.

Dans les Hauts-de-France, le taux d'emploi des seniors est faible. En effet, ils participent moins au marché du travail et le chômage y est plus élevé, comme celui des autres actifs. Dans cette région cependant, le faible taux d'emploi concerne en fait toutes les tranches d'âge.

Dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Normandie, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, les taux d'emploi des seniors sont comparables et relativement bas ; ils cachent des situations très différentes. En Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Occitanie, les 50-64 ans sont relativement présents sur le marché du travail, mais ils sont plus souvent au chômage. D'ailleurs, dans ces deux régions, tous âges confondus, le taux de chômage est plus élevé que la moyenne métropolitaine. En Occitanie, contrairement à la majorité des régions, le chômage touche plus particulièrement les femmes de 50 à 64 ans. Pour les régions Normandie, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, le taux d'emploi plus faible qu'ailleurs résulte d'une moindre participation des seniors au marché du travail. En Normandie et dans le Grand Est, les taux d'emploi sont faibles pour les 15-64 ans, alors qu'en Bourgogne-Franche-Comté ce phénomène est spécifique aux seniors.