Conférence de l'UPM 16-20 novembre : 70% du personnel soignant contre le Covid sont des femmes, mais leur statut et leurs salaires sont inférieurs

UPM Union pour la Méditerranée - 10/11/2020 14:45:00


Coïncidant avec le 25e Anniversaire du Processus de Barcelone adopté en 1995, et le 25e anniversaire de la Déclaration de Pékin et de sa plate-forme d'action, la conférence « Women4Mediterranean » de cette année a pour but de servir de référence afin d'évaluer et faire le point sur ce qui a été réalisé au cours des 25 dernières années, de tirer les leçons de ce qui a fonctionné et de continuer à identifier les domaines qui doivent encore être améliorés. Tout en établissant les bases pour les années à venir pour combler l'écart entre les sexes dans la région et en vue du contexte actuel, la conférence vise à analyser plus en profondeur l'impact de la crise de la COVID-19 sur les femmes et les filles et à mettre en évidence le rôle clé joué par les femmes dans la lutte contre la pandémie. Elle vise également à identifier ce qui est nécessaire afin de valoriser au mieux le rôle des femmes et favoriser leur participation à l'élaboration des politiques et à la prise de décision pour faire face à la pandémie.

La conférence sera également l'occasion de lancer le mécanisme de suivi ministériel institutionnel de l'UpM et ses indicateurs, adoptés cette année par les États membres de l'UpM, qui permettront de suivre et de mesurer pour les années à venir les progrès de l'égalité des sexes dans la région et fourniront des recommandations politiques et pratiques pour combler les écarts.


Les femmes sont en première ligne de la lutte contre la pandémie de COVID-19, risquant leur vie pour en sauver d'autres. Pourtant, cette crise a montré que les organismes de décision, y compris ceux créés spécifiquement pour gérer la pandémie, ne reflètent pas un équilibre entre les femmes et les hommes. Aujourd'hui, les femmes représentent 70 % du personnel de santé et d'aide sociale et fournissent des soins à environ 5 milliards de personnes. Néanmoins, elles restent largement réparties dans des emplois moins bien rémunérés et avec un statut inférieur, mais aussi sont toujours sous-représentées dans les instances dirigeantes et décisionnelles. 70 % des directeurs exécutifs des organisations mondiales de santé sont des hommes et seulement 5 % sont des femmes dans les pays à faible et moyen revenu. De plus, les femmes travaillant dans le secteur de la santé sont régulièrement victimes de discrimination, d'abus et de harcèlement, une situation qui s'est aggravée avec la crise COVID-19.

Les femmes jouent également un rôle clé à tous les niveaux de l'industrie alimentaire, où il existe une forte division verticale du travail entre les sexes. La plupart des femmes occupe des emplois peu rémunérés, tandis que les hommes occupent des postes de direction mieux rémunérés. Et dans les écoles fermées, même si les deux parents travaillent à la maison, ce sont les femmes qui s'occupent des soins aux enfants, de l'éducation et des tâches ménagères, parallèlement à leur travail.

Cependant, ce sont ces emplois non qualifiés, mal payés et stigmatisés, qui réussissent à rassembler nos sociétés pendant la pandémie. Si une seule leçon devait être tirée de la crise COVID-19, ce serait que les femmes sont essentielles pour satisfaire les besoins vitaux de la population mondiale : santé, sécurité alimentaire et soins. C'est pourquoi les associations de femmes en première ligne face à la crise devraient être représentées dans les organes de décision.

Points de discussion :

Comment pouvons-nous garantir le leadership des femmes et leur représentation égale dans tous les plans d'intervention et les prises de décision de la COVID-19, dans la santé, les services de soins et l'économie en général ?
Que peut-on faire pour apporter un changement radical en faveur de l'égalité afin de traiter les questions de soins rémunérés et non rémunérés ?
Quelles sont les actions politiques nécessaires pour mieux valoriser le rôle et le leadership des femmes dans les secteurs de la santé, des soins, de l'alimentation et de la vente au détail ?