Groupe de la Banque Mondiale : Le Bangladesh et sa remarquable trajectoire de développement

Groupe La Banque Mondiale - 28/09/2021 10:45:00

Le Bangladesh est un pays relativement jeune, qui a obtenu son indépendance il y a un peu plus de 50 ans. Depuis, il a accompli des progrès exceptionnels en matière de réduction de la pauvreté et de partage de la prospérité.

Sadia Afrin vit au Bangladesh et elle est bien résolue à exercer le métier de ses rêves. Tout aussi passionnée par le graphisme et les dessins animés que par les technologies de l'information et de la communication, elle espère bien devenir professionnelle de l'animation. Pour les Bangladais de la génération précédente, un tel rêve aurait été tout bonnement inaccessible.

Quand elle était enfant, son père avait émigré pour travailler en Arabie saoudite et sa mère était femme au foyer.

« La première fois que j'ai vu un ordinateur et que j'ai pu apprendre à m'en servir, c'était à l'Institut polytechnique Mohila de Dacca », se souvient Sadia.

C'est aussi là qu'elle a découvert les procédés de création numérique pour les dessins animés.

« Mon rêve est d'aller un jour au Japon et de travailler dans le domaine de l'animation », déclare-t-elle.

Sadia est l'une des 40 000 étudiantes issues de familles à faible revenu du Bangladesh qui ont bénéficié du projet pour la formation et l'amélioration des compétences (ou STEP, selon l'acronyme anglais). Financée par la Banque mondiale, cette opération a investi dans 45 instituts d'enseignement technique afin d'améliorer l'intégration des femmes et de fournir des compétences recherchées par les entreprises. Elle fait partie des nombreuses initiatives par lesquelles le Bangladesh investit dans l'éducation et l'emploi, transformant ainsi son économie.

Le Bangladesh et l'Association internationale de développement.« Nous avons beaucoup appris grâce à notre collaboration »
L'IDA est le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres.
Le Bangladesh est le pays qui reçoit le plus de financements de l'IDA, une coopération qui dure depuis 1972.
Un financement d'environ 36 milliards de dollars sous forme de dons et de prêts à taux zéro ou à faible taux d'intérêt permet de soutenir 271 projets.
Entre 2011 et 2021, la Banque mondiale a facilité plus de 3,9 milliards de dollars d'investissements privés directs et la création de plus de 41 000 emplois.

Lorsque le Bangladesh est devenu indépendant le 16 décembre 1971, c'était le deuxième pays le plus pauvre du monde. Sa métamorphose, réalisée en 50 ans seulement, est donc l'une des plus belles réussites du développement.

Sur cette courte période, la pauvreté a été réduite de moitié, la fréquentation de l'école primaire est aujourd'hui presque universelle, des centaines de milliers de femmes ont intégré le marché du travail, des progrès constants ont été réalisés en matière de santé maternelle et infantile, et le pays est mieux armé contre les graves menaces que représentent le changement climatique et les catastrophes naturelles.

Le succès du Bangladesh repose sur de nombreux éléments, depuis l'investissement dans le capital humain jusqu'à la stabilisation macroéconomique. Fort de ses progrès, le pays se met en ordre de marche pour renforcer durablement sa croissance économique et la création d'emplois, en augmentant les investissements dans l'énergie, les réseaux de communication, les projets urbains et les infrastructures de transport, et en donnant la priorité à l'adaptation au changement climatique et à la préparation aux catastrophes.

« Grâce à sa forte croissance, le Bangladesh est bien placé pour réaliser son objectif de devenir un pays à revenu élevé d'ici à 2041 », déclare son ministre des Finances Ahmed Mustafa Kamal. « La Banque mondiale a été un partenaire constant de notre trajectoire de développement. Ses financements et son soutien technique ont été essentiels pour obtenir des résultats de développement à grande échelle. »

L'Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres, a été la cheville ouvrière de cette coopération qui a débuté en 1972. Aujourd'hui, l'IDA est le premier partenaire de développement du Bangladesh, elle a engagé environ 36 milliards de dollars sous forme de dons et de prêts à taux zéro ou à faible taux d'intérêt pour soutenir 271 projets. Le Bangladesh est actuellement le pays du monde qui reçoit le plus de financements de l'IDA.

« L'IDA était une institution jeune lorsque nous avons commencé à travailler au Bangladesh et nous avons beaucoup appris sur ce qui fonctionne, et aussi sur ce qui ne fonctionne pas, au cours de notre collaboration », souligne Mercy Miyang Tembon, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Bangladesh et le Bhoutan.

« Les acquis de cette expérience ont, à leur tour, aidé nombre d'autres pays à réduire la pauvreté et à favoriser une prospérité partagée. »

Le Bangladesh a dû relever des défis considérables sur son chemin vers le développement, que ce soient les ravages des cyclones saisonniers ou, plus récemment, la pandémie de COVID-19. Comme on le verra dans les récits qui suivent, la détermination du pays à surmonter ces obstacles témoigne de la persévérance de ses habitants et du pouvoir des partenariats.

Investir dans le capital humain.
Les « écoles de la joie »
Au Bangladesh en 2010, des millions de jeunes enfants abandonnaient l'école ou n'avaient même pas la chance d'y aller. Ce phénomène touchait particulièrement ceux issus des familles les plus pauvres qui étaient souvent incapables de payer les uniformes, les livres ou les transports. Dans bien des cas, la nécessité que l'enfant rapporte de l'argent pour la famille l'emportait sur l'importance de l'instruction.

Aujourd'hui, grâce au soutien d'un projet (a) financé par l'IDA, les Ananda Schools (« écoles de la joie ») accueillent les enfants non scolarisés. Le projet cible les élèves âgés de 8 à 14 ans, c'est-à-dire des enfants qui n'ont généralement pas été scolarisés à l'âge habituel d'entrée en primaire. Dans une classe unique, un enseignant instruit les élèves jusqu'à ce qu'ils soient prêts à rejoindre l'école secondaire, en leur apportant le soutien continu dont ils ont tant besoin. Les bourses ainsi que la gratuité des fournitures et des uniformes contribuent à alléger la charge financière pour les familles. Et les parents, principalement les mères, animent les comités de gestion des écoles.

Le projet a été étendu aux enfants qui vivent dans les bidonvilles ainsi qu'aux enfants rohingyas du district de Cox's Bazar.

Les Ananda Schools contribuent à concrétiser l'ambition du gouvernement du Bangladesh en faveur de « l'éducation pour tous » :

le taux d'inscription à l'école primaire est passé de 80 % en 2000 à 98 % en 2015 ;
le taux de scolarisation dans le secondaire est passé de 45 % en 2000 à 54 % en 2015 ;
le Bangladesh a atteint l'objectif du Millénaire pour le développement relatif à la parité des sexes dans l'accès à l'éducation ;
les disparités entre les familles pauvres et celles des classes moyennes et supérieures en matière d'accès à l'éducation ont diminué de façon spectaculaire.
Cependant, comme dans presque tous les autres pays du monde, la pandémie de COVID-19 menace ces acquis, car les écoles ferment leurs portes pour protéger les élèves et les enseignants. Face à cette situation, le gouvernement du Bangladesh a réagi rapidement pour minimiser les pertes d'apprentissage en appliquant une méthode flexible et multimodale d'enseignement à distance : la télévision, les téléphones mobiles, la radio, internet et des kits d'apprentissage pratiques permettent ainsi d'éviter les retards potentiels dans la progression des élèves.

Le soutien de l'IDA a permis de fournir des bourses et des aides au paiement des frais de scolarité pour 4,6 millions d'élèves du secondaire, dont 2,6 millions de filles, afin que tous puissent poursuivre leur scolarité pendant la pandémie.

Pour l'avenir, le Bangladesh a déjà cerné précisément les domaines dans lesquels il doit encore progresser pour améliorer les résultats scolaires des enfants et des jeunes du pays. Des efforts soutenus sont nécessaires pour veiller à ce que les enfants des familles les plus pauvres, des bidonvilles et des zones reculées soient scolarisés et acquièrent des connaissances. En effet, les aptitudes en lecture, écriture et calcul peuvent encore être largement améliorées et les taux de redoublement et d'abandon scolaire sont toujours élevés.

Des projets financés par l'IDA sont en cours de mise en oeuvre pour relever ces défis et d'autres encore à l'heure où le Bangladesh continue d'investir dans l'avenir de sa jeunesse.