Ukraine : dons, bénévolat, la solidarité des Parisiens en action

Ville de Paris - 14/03/2022 14:50:00

Depuis quelques jours, les dons affluent dans les mairies d'arrondissement en solidarité avec le peuple ukrainien. Nous avons rencontré ces Parisiens et Parisiennes qui s'engagent dans ces collectes et contribuent à acheminer les dons vers l'Ukraine ou les pays accueillant des réfugiés.
Des masques, des produits d'hygiène pour les yeux. Anne vient de faire quelques dons à la collecte de la mairie du 13e et semble presque s'excuser de ne pas avoir donné plus. « C'est un pays en guerre, les gens ont besoin de tout, alors si je peux aider... », confie-t-elle d'une voix douce. Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Christiane, une autre retraitée, de déposer des serviettes de toilette et des produits d'hygiène.

Émue, elle témoigne : « J'ai 85 ans, j'étais trop petite pendant la Seconde Guerre mondiale, mais j'ai repensé à tous ces gens déracinés, qui s'en vont et qui ne retrouveront rien parce qu'on met leur pays à feu et à sang. » Même élan de solidarité spontanée chez Gérard, démarche rapide et casquette vissée sur la tête, venu déposer deux sacs de dons : « Aider les gens, c'est normal, il faut que tout le monde donne du sien. »
Dès les premiers jours du conflit, nombreux sont les Parisiens à avoir cherché à se rendre utiles. Des collectes ont été rapidement mises en place dans les mairies d'arrondissement. Tenues par des bénévoles ou des agents de la Ville de Paris, elles sont ouvertes selon les horaires d'ouverture de chaque mairie d'arrondissement. Au 11 mars, près de 200 m3 de marchandises ont déjà été collectés.
D'autres Parisiens ont choisi de donner de leur temps
Dons pour l'Ukraine à la mairie du 14e
Cécile est venue chargée de deux gros cabas contenant des sous-vêtements féminins. Elle a parlé de la collecte à toutes ses amies pour les inciter à donner également.


De passage dans la capitale, Philippe profite de son arrêt maladie pour donner de son temps malgré son genou fragile. Comme Jean-Marie, Vania et Danielle, il a répondu à l'appel de la mairie du 14e arrondissement pour organiser et trier la collecte de dons.
Il a tout appris sur le tas, mais il maîtrise déjà la liste des dons les plus nécessaires. Car les bénévoles comme les donateurs essaient de se représenter ce qui sera le plus utile aux Ukrainiens, en fuite ou restés au pays.
« Il faut des protections périodiques pour les femmes, des sacs à dos, indispensables quand il faut sortir, des biberons que nous avons en très petites quantités, des gourdes pour pouvoir transporter de l'eau potable, des sous-vêtements féminins, des couvertures épaisses et des sacs de couchage. » Et Jean-Marie, un consultant informatique en freelance venu prêter main forte, d'ajouter : « Nous avons aussi pensé aux coupures d'électricité, donc des piles et lampes de poche pourraient être très utiles ».

« C'est important de partager quand on peut le faire. Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il se passe en Ukraine et je veux apporter mon soutien comme je le peux avec les moyens que j'ai », explique Claire, une jeune cinéaste du 14e qui a apporté du lait infantile et de la nourriture.
Dans le 13e, Ruth vient déposer des couches, des cotons et des lingettes pour bébé pour la deuxième fois. « Je me sentais déjà très touchée par les autres réfugiés, c'est pour ça que je suis venue pour les Ukrainiens. J'aimerais bien pouvoir faire ça pour tous ces jeunes gens qui essayent de nager dans la Manche. J'espère qu'il y aura une prise de conscience car eux aussi fuient des guerres et la famine. »
À côté, Danielle, retraitée, et Vania, artisane maroquinière, trient les dons apportés durant la matinée. La première s'est inscrite pour passer deux après-midi par semaine à la collecte de dons. La seconde profite de la fermeture de son atelier le lundi pour donner de son temps. Toutes deux essaient de se rendre utiles face à cette situation qui les dépasse. Et montrent ainsi que chaque geste compte pour venir en aide à l'Ukraine et à sa population.

Une coopération indispensable entre Paris et Varsovie
Collecte pour l'Ukraine - Tri sur la plateforme Boulevard Ney
Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris
Chaque jour, des camions collectent les dons apportés dans les mairies d'arrondissement. Direction un entrepôt situé boulevard Ney où les dons sont triés par plusieurs dizaines de bénévoles encadrés par la Fabrique de la Solidarité.
Les dons de première nécessité, qui atteignent pour l'instant un volume de 80 m3, sont partis le 11 mars à bord d'un premier camion. Les dons sont acheminés en Ukraine via la Pologne, grâce à un partenariat entre Paris et Varsovie. La capitale polonaise a mis en place une liaison ferroviaire sûre jusqu'à Kyiv pour transporter l'aide humanitaire. L'ONG Acted, une organisation humanitaire formée à intervenir dans les crises humanitaires ou les conflits, participe également à l'opération.
Retour en images sur la mobilisation parisienne

Quels produits donner ?- des produits d'hygiène (gel douche, shampoing...)
- des protections périodiques
- du coton, mouchoirs, pansements, bandages, sparadraps
- des masques, du gel hydroalcoolique
- des denrées alimentaires sèches : pâtes, riz, soupe en sachet, café instantané, thé, lait en poudre...

Attention : de nombreux vêtements ont déjà été donnés durant le week-end du 5 et 6 mars. Désormais, ils ne sont plus collectés par les mairies d'arrondissement. Les autres produits se font désormais sur les heures d'ouverture des mairies.