Afghanistan : l'UNESCO continue de protéger le Minaret de Djam au côté des communautés locales

UNESCO - Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et la Culture - 01/07/2022 19:30:00


Entre février et mars 2022, l'UNESCO a soutenu le déblaiement d'urgence des lits des rivières Djam et Hari-rud, à proximité du site du Patrimoine Mondial du Minaret de Djam en Afghanistan, afin de prévenir les dommages liés aux crues soudaines saisonnières.


Le Minaret de Djam a été le premier site afghan inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, en 2002. En raison de sa fragilité, il a immédiatement été placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril, montrant ainsi la nécessité de mettre en oeuvre des mesures de protection. Au cours des deux dernières décennies, l'UNESCO a entretenu le site, l'a cartographié et a planifié sa protection durable, en collaborant étroitement avec toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales.

De plus, depuis 2020, le projet « Sauvegarde du minaret et des vestiges archéologiques de Djam en Afghanistan », est mené par l'UNESCO avec le soutien financier de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH).

En raison de l'emplacement unique du Minaret à la jonction de deux rivières, celui-ci est vulnérable face aux crues soudaines saisonnières, qui peuvent avoir un impact négatif important sur sa stabilité et sa résistance structurelle à long terme. C'est pourquoi il est nécessaire de mettre en place des actions préventives périodiques telles que le retrait des pierres et sédiments affectant le débit des rivières

Entre février et mars 2022, sur une période de trois semaines, l'UNESCO a soutenu un nouveau déblaiement d'urgence des lits des rivières Djam et Hari. Grâce à cette initiative mise en place avec un entrepreneur local, 60 personnes venant de six villages autour de Djam ont été engagées quotidiennement dans les opérations de déblaiement, par le biais d'opportunités d'emploi à court terme de type « Cash-for-Work » (travail contre rémunération).

L'UNESCO a également chargé HAFO, une ONG afghane engagée dans la protection du patrimoine culturel, de mener simultanément une évaluation rapide de la stabilité du minaret et de son système de défense fluvial et une évaluation des besoins et des conditions de vie des communautés de Jam.

Un outil de réduction de la pauvreté et de cohésion sociale
La province de Ghor, dans laquelle est situé le minaret de Djam, compte environ un million d'habitants et est une des provinces les plus pauvres et les plus isolées d'Afghanistan. Le manque d'infrastructures de base et d'opportunités d'emploi affecte gravement les communautés locales. Outre la sauvegarde de ce site unique du Patrimoine Mondial, ce projet a permis avec succès de faire de la protection du patrimoine culturel un outil de réduction de la pauvreté et de renforcement de la cohésion sociale.

L'expérience de l'UNESCO montre que la préservation du patrimoine culturel et l'accès à la culture sont des éléments essentiels pour soutenir les communautés et les moyens de subsistance, atténuer la pauvreté et contribuer à la reprise économique. En ce sens, l'UNESCO s'engage à soutenir le peuple afghan dans le contexte du Cadre d'engagement transitionnel des Nations Unies pour l'Afghanistan, notamment par des activités visant à collaborer avec les communautés locales et à améliorer leurs moyens de subsistance.

L'UNESCO et ALIPH sont engagés à poursuivre leur collaboration afin de soutenir les communautés à travers plusieurs actions d'urgence qui permettront de lutter contre la détérioration de ce monument historique.