Les entreprises technologiques les plus écologiques ouvrent la voie à un avenir durable

UIT Union Internationale des Télécommunications - 18/07/2022 16:25:00

Près d'un quart des 150 premières entreprises de technologie numérique au monde devraient atteindre la neutralité carbone d'ici à 2030


Selon un rapport de l'Union internationale des télécommunications (UIT) et de la World Benchmarking Alliance (WBA), 38 des 150 premières entreprises technologiques au monde devraient parvenir à la neutralité carbone d'ici à 2030, plusieurs d'entre elles ayant l'intention de présenter un bilan carbone négatif peu après cette échéance.

Le nouveau rapport, intitulé "Greening digital companies: Monitoring emissions and climate commitments" (Pour des entreprises numériques plus écologiques: suivi des émissions et des engagements climatiques), rend compte des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de la consommation énergétique de 150 des plus grandes entreprises technologiques au monde.

L'étude vise à permettre aux entreprises technologiques d'adopter de bonnes pratiques, d'accélérer la réduction des émissions et d'améliorer leur bilan écologique, afin d'éliminer les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres GES dans le cadre de leurs activités.

Il est indiqué dans le rapport que si d'autres entreprises numériques imitaient celles qui sont aujourd'hui en pointe dans la quête de la neutralité carbone, le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) pourrait être l'un des secteurs les plus écologiques de l'économie mondiale.

"Les entreprises technologiques constituent un élément essentiel de l'économie mondiale", a déclaré le Secrétaire général de l'UIT, Houlin Zhao. "Cette nouvelle étude sert de feuille de route pour amener toutes ces entreprises à atteindre la neutralité carbone. C'est ainsi que l'on pourra faire en sorte que la transformation numérique qui s'opère aujourd'hui accélère la lutte contre les changements climatiques, avant qu'il ne soit trop tard."

Acteurs de la solution

Les émissions de GES issues des activités des 150 entreprises susmentionnées représentaient 239 millions de tonnes en 2020, soit l'équivalent de 0,8% des émissions totales dans le monde. Pourtant, les entreprises numériques, que l'on définit comme étant celles qui produisent et vendent des équipements TIC, exploitent des réseaux de télécommunication et fournissent des logiciels et d'autres services informatiques, notamment les centres de données et l'informatique en nuage, se sont aussi imposées comme des acteurs de premier plan dans la course à l'élimination des émissions nocives.

"Les entreprises numériques, par leur caractère innovant, sont des moteurs du changement indispensables si l'on veut édifier un avenir qui soit non seulement connecté sur le plan technologique, mais aussi équitable et durable pour les populations et la planète. Ce rapport montre que les entreprises numériques ont la capacité et le devoir de jouer un rôle important dans la course à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'investir dans des solutions allant dans le sens de l'Accord de Paris. Nous espérons que ces travaux de recherche inciteront les entreprises à s'inspirer des bonnes pratiques, à réduire leurs émissions et à améliorer leur efficacité énergétique dans toutes leurs activités", a déclaré Gerbrand Haverkamp, Directeur exécutif de WBA.

Intensifier la lutte contre les changements climatiques

Qu'il s'agisse de l'achat d'énergie renouvelable, des investissements en faveur du captage du carbone ou de l'émission d'obligations vertes, ces entreprises sont à l'avant-garde de l'action menée à l'échelle mondiale pour réduire les émissions de GES. Selon le rapport, en 2020, sept des dix plus grandes entreprises achetant des énergies renouvelables étaient des entreprises du numérique, ce qui représentait près de la moitié des énergies renouvelables achetées dans le monde cette année-là.

L'approvisionnement énergétique des entreprises est un facteur essentiel à l'heure où les pays s'efforcent de réduire leurs émissions dans le cadre de l'Accord de Paris de 2015, qui vise à limiter l'augmentation moyenne de la température dans le monde à 1,5 degré Celsius.

"Ce n'est un secret pour personne qu'à mesure que nous utilisons davantage les services, les réseaux et les dispositifs technologiques, la consommation d'énergie et les émissions augmentent en parallèle. Néanmoins, les technologies numériques peuvent aussi faire partie de la solution. Elles peuvent directement résoudre les problèmes liés aux changements climatiques, contribuer au développement à grande échelle des marchés des énergies renouvelables, permettre l'installation de réseaux électriques intelligents et de compteurs intelligents pour les bâtiments, et, bien sûr, contribuer à réduire les émissions produites par nos activités grâce à des solutions telles que la visioconférence", a déclaré Doreen Bogdan-Martin, Directrice du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT.

Au total, les 150 entreprises technologiques visées dans l'étude ont consommé 425 térawatt/heure (TWh) d'électricité en 2020, soit environ 1,6% du total au niveau mondial. Un tiers de cette électricité était produite par des énergies renouvelables.

Bien souvent, les entreprises achètent des compensations volontaires pour compenser les émissions inévitables. Ces compensations permettent de soutenir des projets, tels que des parcs solaires et éoliens dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ainsi que la fourniture de fourneaux écologiques et de services d'approvisionnement en électricité solaire à la carte.

Les défis de l'approvisionnement en énergies renouvelables
Les pays à revenu faible ou intermédiaire se heurtent souvent à des problèmes liés à l'énergie, notamment en ce qui concerne l'accès limité à l'électricité ou le manque de fiabilité des réseaux, ce qui entraîne une dépendance excessive à l'égard des groupes électrogènes alimentés par des moteurs diesel polluants.

Parallèlement, les entreprises technologiques n'obtiennent pas toujours la quantité d'énergie renouvelable correspondant à ce qu'elles ont payé, en raison de la conception des réseaux électriques. Dans ce contexte, un groupe multi-parties prenantes constitué d'acheteurs d'énergie, de fournisseurs d'énergie, de gouvernements, d'investisseurs et d'autres organisations a conclu un partenariat en vue "d'accélérer la décarbonation des réseaux électriques en adoptant, en rendant possible et en promouvant l'objectif d'une énergie sans carbone (CFE), 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7", pour faire en sorte que chaque kilowatt/heure de consommation d'électricité soit fourni par des sources d'électricité sans carbone, chaque heure de chaque jour et partout.

À propos du rapport

Le rapport Greening digital companies: Monitoring emissions and climate commitments s'appuie sur les données climatiques publiées par les entreprises technologiques elles-mêmes et vise à mettre en évidence de nouvelles perspectives, à évaluer l'évolution du secteur d'ici à 2030, à examiner le bilan climatique par entreprise et par région et à mettre en avant des pratiques innovantes propres à réduire l'empreinte environnementale du secteur.

En tant qu'institution spécialisée des Nations Unies dans le domaine des TIC, l'UIT élabore des normes techniques qui fournissent des orientations pour parvenir à la neutralité carbone. Les travaux de l'UIT consistent notamment à aider les pays et le secteur des TIC à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et à réaliser les Objectifs de développement durable définis par les Nations Unies.

La World Benchmarking Alliance est une organisation à but non lucratif qui évalue et classe les entreprises les plus influentes du monde en fonction de leurs résultats au regard des Objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Parmi les différentes analyses publiées par l'organisation, l'Analyse comparative de l'inclusion numérique évalue les 150 entreprises de technologie et de télécommunication les plus influentes au monde sur la base de critères de mesure fondés sur des données factuelles sur l'inclusion numérique et le développement durable.

À propos de l'UIT
L'Union internationale des télécommunications (UIT) est l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle encourage l'innovation dans le secteur des TIC, aux côtés des 193 États Membres et plus de 900 entités du secteur privé et établissements universitaires, entre autres, qui la composent. Fondée il y a plus de 150 ans, elle est l'organisation intergouvernementale chargée de coordonner l'utilisation en partage du spectre des fréquences radioélectriques au niveau mondial, d'encourager la coopération internationale en attribuant des orbites de satellite, de renforcer l'infrastructure des communications dans les pays en développement et de définir des normes mondiales qui garantissent la parfaite interconnexion de systèmes de communication très divers. Qu'il s'agisse des réseaux large bande ou des technologies hertziennes de pointe, de la navigation aéronautique et maritime, de la radioastronomie, de l'observation des océans et de la surveillance de la Terre par satellite ou de la convergence entre téléphonie fixe et téléphonie mobile, de l'Internet ou des technologies de radiodiffusion, l'UIT s'engage à connecter le monde.