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La Ville de Nancy s'engage contre la peine de mort en adhérent à la campagne mondiale de la communauté de Sant'Egidio, "Villes pour la vie, Villes contre la peine de mort". Elle rejoint ainsi 2402 villes dans le monde adhérentes, réparties sur les cinq continents.

Sur la proposition du collectif nancéien engagé contre la peine de mort dans le monde, représenté par Amnesty International, La Cimade (comité inter-mouvement auprès des évacués), le MAN, (mouvement pour une alternative non violente), l'ACAT (association des chrétiens pour l'abolition de la torture) ainsi que le représentant de l'aumônerie de la prison du diocèse de Toul et Nancy, la Ville de Nancy s'engage contre la peine de mort et adhère à cette campagne mondiale à compter du conseil municipal du 7 novembre 2022.

L'adhésion à ce réseau « Villes pour la vie » favorise de manière significative les actions entreprises pour le respect de la vie et de la dignité de l'homme. La date du 30 novembre a été choisie pour afficher publiquement la volonté commune des Villes d'accélérer la disparition définitive de la peine de mort dans le paysage juridique et pénal des États.

Pour l'occasion, chaque 30 novembre, la Ville de Nancy soutiendra les initiatives associées à la sensibilisation des habitants au rejet de cette pratique et aux progrès de la campagne abolitionniste dans le monde. Depuis 2002, 2402 villes dans le monde réparties sur les cinq continents ont rejoint ce réseau.

PLUS d'INFO

Chaque année, le 30 novembre, se tient la Journée mondiale des Villes pour la Vie, Villes contre la peine de mort pour ne pas oublier qu'aujourd'hui encore certains pays dans le monde maintiennent cette forme de punition cruelle et inhumaine. La Journée des "Villes pour la Vie" représente la plus grande mobilisation contemporaine planétaire pour indiquer une forme plus élevée et civilisée de justice, capable de renoncer définitivement à la peine capitale.

La Communauté de Sant'Egidio soutient et accompagne toutes les initiatives qui favorisent et de quelque manière que ce soit facilitent ou accélèrent les processus d' abolition de la peine de mort dans tous les pays du monde , à commencer par l'introduction progressive et préparatoire à l'abolition représentée par le Moratoire sur les exécutions dans les États qui maintiennent encore cette mesure inhumaine.

Depuis 1998, des initiatives et des propositions ont été adressées à de nombreux interlocuteurs différents : représentants de la culture, chefs religieux, représentants politiques et institutionnels, associations, bénévoles individuels, faiseurs d'opinion, militants et témoignages, Églises et hommes de religion, juristes, agents pénitentiaires, maires , parlementaires ou membres d'assemblées électives locales ou nationales, magistrats des tribunaux qui peuvent prononcer ou réduire l'usage de cette peine, représentants des établissements publics délégués à l'administration de la justice, « correspondants » qui établissent une correspondance prolongée avec les condamnés à mort, personnes de bonne volonté, jeunes, personnes âgées, simples sympathisants, prêts à appuyer d'une signature "Actions urgentes" pour une demande de grâce ou pour une révision de peinepour les condamnés dont la date d'exécution est connue. Une confrontation et un dialogue s'ouvrent avec tous pour que la vie soit toujours défendue dans la ferme conviction que, dans tous les contextes et au sein de chaque type de législation ou de culture, il n'y a pas de justice sans vie.

Les correspondants choisissent le pauvre outil du papier, du stylo et du tampon pour tendre la main et donner la parole aux condamnés sans appel. Depuis 2002, 12 484 correspondances ont été faites entre un correspondant et un condamné. Dominique Green, qui a été le premier atteint d'une amitié épistolaire, a écrit : « Je sais que tu ne peux pas faire grand-chose pour m'aider, mais tu peux sûrement m'écrire si tu veux ». C'est vrai, tout le monde peut écrire et ouvrir une fenêtre, mais parfois une vie peut être sauvée par une fenêtre ouverte, faisant ressortir l'injustice d'un procès inéquitable.

Un engagement pour l'humanisation de la justice et la réaffirmation du rôle réparateur de la peine est de plus en plus urgent et nécessaire, pour cette raison :

Du 15 au 18 novembre 2022, Sant'Egidio participera au huitième Congrès mondial contre la peine de mort à Berlin. En 2002, Sant'Egidio a promu la constitution de la Coalition mondiale contre la peine de mort et est membre actif d'une plateforme qui fédère des petites ou grandes associations à travers le monde qui s'engagent dans ce combat, parfois avec beaucoup de courage. Au Congrès, Sant'Egidio portera la voix de ceux qui partagent le rejet absolu de la mort comme mesure de justice et illustrera les éléments de changement dans le panorama international qui donnent l'espoir d'une expansion des pays abolitionnistes, malgré le fait qu'en certains cas on assiste au contraire à un « investissement » sur ce type de mesure en période de crise politique ou sociale aiguë.
En ce qui concerne les conditions de vie des condamnés à mort , ces deux dernières années de pandémie ont rendu la vie des détenus encore plus difficile, rendant leur isolement encore plus dur - s'il était possible. En effet, il est inquiétant de voir comment les exécutions se déroulent dans certains Etats avec des dates très courtes et selon une logique liée aux « urgences » politiques du moment.
Les initiatives permanentes sont renforcées telles que :
- la sensibilisation aux enjeux des droits et à l'humanisation des peines au niveau international. La conscience globale est un mot clé. Elle est associée à ce que le pape François appelle la mondialisation de la solidarité, pour que personne ne puisse être tué dans l'indifférence générale.

- la prise en charge des condamnés à mort. Grâce à la correspondance, des centaines de personnes condamnées à mort sont atteintes.

- l'élaboration et la diffusion de pétitions auprès des gouvernements et des autorités judiciaires impliquant des milliers de personnes.

- la création ou le renforcement de réseaux avec des associations ou d'autres sujets sociaux sur des combats abolitionnistes spécifiques (réduction de l'application des peines, soutien au moratoire universel proposé par les Nations Unies). Un soutien intense a été fourni aux organisations abolitionnistes de l'Ohio, de la Louisiane et de la Floride, qui font campagne pour l'abolition dans leurs États respectifs.

- Utilisation des médias sociaux pour des campagnes d'opinion et des initiatives de mobilisation en temps opportun. Par exemple, le cas de Melissa Lucio (dont l'exécution a été suspendue le 27 avril 2022 au Texas à la dernière minute après une intense campagne d'opinion coordonnée par Sant'Egidio) a montré comment une condamnation à mort avec un procès opaque, entaché d'éléments racistes et la corruption des juges, elle peut être portée à l'attention de l'opinion publique internationale, impliquant de nombreuses personnes et arrêtant la machine de mort. Dans cette affaire, il travaille pour obtenir un nouveau procès qui puisse prouver son innocence, après des années injustement passées dans le couloir de la mort. En remuant les consciences, d'autres victoires « à mains nues » sont possibles.

- Au cours des 15 dernières années, Sant'Egidio a organisé des congrès internationaux des Ministres de la Justice des pays abolitionnistes et rétentionnistes pour favoriser les échanges et le partage de pratiques vertueuses avec des pays qui avaient entrepris une révision - parfois partielle - de leur système judiciaire, avec des des processus de maturation des choix abolitionnistes couronnés dans divers cas par des changements permanents au niveau du code constitutionnel ou pénal. Le patient travail de lobbying mené durant ces années a permis de faciliter le chemin vers l'abolition de la peine de mort en accompagnant l'élan moral de l'analyse politique, culturelle mais aussi technico-juridique des différents contextes.En 2022, quatre pays ont aboli la peine de mort : l'Afrique centrale le 29/5/2022, le Kazakhstan le 6/6/22, la Malaisie et la Guinée équatoriale le 13/6/2022 le 20/9 dernier.

- Soutien et relance de l'action du Pape François en faveur de l'abolition. Le pape a souvent pris la parole pour demander l'abolition de la peine de mort et soustraire de la place aux justifications d'ordre moral à l'usage extraordinaire et "exceptionnel" de cette mesure dans des contextes particuliers. Une vidéo du Pape intitulée "Pour l'abolition de la peine de mort" a eu un très large écho et a relancé dans le monde la position claire de l'Eglise qu'à la lumière de l'Evangile la peine de mort est inadmissible. Les Églises locales et les Conférences épiscopales nationales ou sous-régionales ont entamé un important processus de réception du message du Pape qui, également à travers l'amendement de 2267 du Catéchisme de l'Église catholique, qui réaffirme le non à la peine de mort, un point d'échec également retour doctrinal.

Non seulement la peine de mort est inadmissible à la lumière de l'Evangile, mais contraire à tout sens d'humanité et de justice propre aux démocraties modernes.