Sommet sur L'industrialisation et la Diversification Economique. "Industrialiser l'Afrique 21 - 25 novembre 2022 - Niamey NIGER

Union Africaine - 22/11/2022 13:45:00

« Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d'une industrialisation et d'une diversification économique inclusives et durables ».

Le Sommet de l'Union africaine sur l'industrialisation et la diversification économique sera organisé sous le thème : « Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d'une industrialisation et d'une diversification économique inclusives et durables ».

Ce Sommet sera organisé dans le cadre des activités annuelles commémoratives de la Semaine de l'industrialisation de l'Afrique. Compte tenu de l'importance de l'industrialisation et de la transformation économique en Afrique, le 20 novembre de chaque année est célébrée comme la Journée de l'industrialisation de l'Afrique, qui a été adoptée par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation de l'Unité africaine, en juillet 1989, à Addis-Abeba (Éthiopie). La Journée de l'industrialisation de l'Afrique donne l'occasion aux principales parties prenantes de réfléchir sur l'industrialisation de l'Afrique, tout en examinant la manière dont le continent peut changer son statu quo actuel. Depuis 2018, la Journée de l'industrialisation de l'Afrique a été célébrée à travers des événements d'une semaine, ce qui marque une rupture avec la tradition d'une journée, offrant ainsi davantage de temps pour réfléchir et accélérer les actions en faveur de la transformation structurelle de l'Afrique, en tant qu'instrument pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063et les Objectifs de développement durable (ODD) 2030.

1. MISE EN CEUVRE OPÉRATIONNELLE DE LA ZLECAf : LE LIEN AVEC L'INDUSTRIALISATION

Les échanges commerciaux, dans le cadre de l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ont été lancés, le 1 janvier 2021.Une fois mise en oeuvre intégralement, la ZLECAf créera un marché africain unique pour les biens et les services, couvrant une population qui est estimée à 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de plus de 2,5 mille milliards de dollars dans 55 États membres. En août 2020, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine a été officiellement ouvert à Accra (Ghana), une étape importante dans la mise en oeuvre intégrale de l'Accord de libre-échange. Ces développements couronnent un parcours héroïque pour bâtir une économie africaine intégrée qui a commencé véritablement il y a des décennies, qui a été amplifié par la dixième(10) session extraordinaire de Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine à Kigali (Rwanda), et qui a préparé le terrain à la signature de l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Afin de réaliser les aspirations de la ZLECAf, le programme pour l'industrialisation et la transformation de l'Afrique doit être soutenu aux plus hauts niveaux : national, régional, continental et mondial. Cette orientation sera pertinente afin d'accélérer les efforts dans un certain nombre de domaines politiques stratégiques, comme les infrastructures énergétiques et routières, la facilitation des échanges, le développement du secteur financier, le développement de l'éducation, la transformation agro-industrielle, l'industrialisation verte, l'innovation et la transformation technologiques. La promotion côte à côte de la ZLECAf et de l'industrialisation, grâce à des efforts délibérés pour réaliser les interdépendances qui se renforcent mutuellement entre les deux initiatives, constituera le pilier essentiel de la réussite de l'Afrique et la condition de réalisation de l'Agenda 2063.

2. COVID-19 ET NOUVEAU RÉCIT DANS LE CADRE D'UNE INDUSTRIALISATION ACCÉLÉRÉE

L'avènement de la pandémie de Covid-19 en 2020 a posé le risque le plus redoutable pour la mise en oeuvre opérationnelle effective de la ZLECAf, compte tenu de son caractère perturbateur pour les entreprises et le commerce, du fait qu'elle a égalementexposé la vulnérabilité des économies africaines, et qu'elle a causé des retards relativement à la date de lancement de la Zone de libre-échange. Ainsi la pandémie de Covid -19 a amplifié davantage les risques de perpétuer la vulnérabilité du continent en matière de commerce et d'affaires au niveau mondial, étant donné que la plupart des nations dépendent des matières premières. Si la pandémie de Covid-19 crée une crise économique et sanitaire majeure, elle représente également une occasion inestimable pour le continent de reconfigurer son récit de développement, en accordant la priorité aux initiatives qui promeuvent l'accélération de l'industrialisation de l'Afrique.

La pandémie de Covid-19 et les perturbations qu'elle entraîne dans les chaînes d'approvisionnement mondiales ont mis en lumière l'urgence et l'importance de l'industrialisation du continent. Plus fondamentalement, la pandémie a exposé ouvertement les lacunes des économies africaines sur plusieurs fronts, notamment la fragilité et la faiblesse des capacités industrielles du continent.

Il ne fait aucun doute qu'à ce stade, le développement des chaînes de valeur solides aux niveaux local/national et régional peut changer la donne afin de construire une capacité de production résiliente des PME sur le continent, et de saisir les opportunités commerciales découlant des perturbations des chaînes de valeur mondiales occasionnées par le Covid-19. Les perspectives d'industrialisation du continent reposent sur la libération du potentiel de croissance des petites et micro-entreprises, guidée par la stratégie de l'Union africaine pour les PME, dont l'élaboration a été informée par une modélisation factuelle des particularités des systèmes de production du continent. En créant dans les États membres des conditions propices aux entreprises qui peuvent améliorer le taux de longévité des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), il est possible de renforcer la dynamique d'industrialisation du continent.

Pour en savoir davantage sur les efforts et les réponses du continent dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et au-delà, veuillez cliquer ici.

3. IDDA III ET PROGRAMME D'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE

Alors que le paysage de la politique industrielle du continent remonte aux années 1980, de la Première Décennie industrielle pour l'Afrique jusqu'au Développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA, 2008), et qu'au niveau mondial, l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a encore mis en exergue l'importance de l'industrialisation de l'Afrique par l'adoption d'une résolution en juillet 2016 qui a consacré la période 2016-2025 à la troisième Décennie du développement industriel de l'Afrique (IDDA III), la performance est restée plutôt mitigée. Dans ces circonstances, les défis de développement auxquels le continent est actuellement confronté, nécessitent donc le déploiement effectif, efficace et opportun d'une action allant au-delà de la rhétorique politique pour assurer tout impact substantiel sur la réalisation d'un développement humain durable sur le continent à moyen et long terme.

Il est encourageant de constater que l'IDDA III offre une nouvelle occasion de mobiliser les partenariats et les efforts au niveau mondial pour oeuvrer de manière collective à la transformation structurelle de l'Afrique. Á ce titre, elle doit être exploitée de manière optimale dans cet effort visant à avoir un impact significatif sur le processus d' d'industrialisation durable et inclusif pour l'Afrique. Ce qui est pertinent pour l'Afrique à l'heure actuelle, c'est qu'elle doit reconnaître la nécessité de redéfinir une nouvelle orientation dans le cadre d'un programme d'industrialisation panafricain redynamisé et un cadre fondé sur les enseignements tirés des programmes antérieurs, en tenant pleinement compte des tendances sociales, économiques et politiques actuelles et en évolution, ainsi que des besoins de développement du continent. La capacité du continent à mettre en oeuvre l'Agenda 2063 dépend de l'industrialisation. Afin de renforcer ce point, les Nations Unies ont assigné l'objectif 9 des Objectifs de développement durable au développement d'industries et d'infrastructures résilientes, pour pouvoir renforcer la capacité des économies en développement à relever les défis structurels et à réduire la pauvreté. Par ailleurs, l'IDDA III doit être suffisamment souple pour prendre en compte l'industrialisation de l'Afrique dans le contexte des incertitudes, comme la pandémie mondiale de Covid-19. À l'avenir, le programme pour l'industrialisation de l'Afrique doit sans équivoque intégrer des industries qui s'avèrent résilientes face aux incertitudes et prêtes à la relance dans les meilleurs délais possible lorsque les industries sont durement touchées.

4. INDUSTRIALISATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE

L'industrialisation ne doit pas être perçue comme une voie unique pour le développement durable en Afrique. Bien au contraire, l'industrialisation, avec des liens multisectoriels et multidirectionnels forts avec les économies nationales, pourra aider les pays africains à atteindre des taux de croissance économique plus élevés et une diversification économique. La réussite de l'industrialisation sera au coeur des efforts déployés par l'Afrique pour pouvoir faire face aux principales faiblesses et fragilités de la croissance économique structurelle et du développement, dont certaines ont été mises en évidence par la pandémie de Covid-19 ; de la pauvreté et des inégalités aux services d'éducation, de santé, de logement et d'assainissement qui sont insuffisamment développés. Pour transcender les défis actuels, les décideurs doivent s'attaquer de front à d'autres goulets d'étranglement et obstacles structurels liés à l'offre, comme l'énergie et les infrastructures pour une meilleure compétitivité des entreprises. Cette situation met également la pression sur les décideurs politiques pour qu'ils améliorent les régimes commerciaux et réglementaires afin de renforcer les flux de capitaux privés, l'absorption et l'adaptation des technologies, les TIC, l'intelligence artificielle, et le transfert de compétences pour libérer le potentiel de la croissance du secteur privé.

Par ailleurs, un succès durable sur le front de l'industrialisation de l'Afrique ne sera obtenu qu'au prix d'efforts délibérés pour intégrer et traiter de manière systématique les caractéristiques de développement sous-jacentes de l'Afrique, comme les micro, petites et moyennes entreprises et l'économie informelle, la transition urbaine et rurale, la diversité socio-économique des 55 États membres de l'UA ; ainsi que les liens entre l'éducation, le développement des compétences et l'industrie. Les questions transversales telles que l'égalité hommes-femmes, les changements climatiques, la sécurité énergétique, la population jeune et le chômage croissant, afin de faciliter l'évolution d'un processus d'industrialisation durable et inclusif pour le continent.

L'Afrique a beaucoup à apprendre de ses propres expériences en matière d'industrialisation au cours des quatre ou cinq dernières décennies, ainsi que celles des autres continents. Toutefois, il est clair que les succès accomplis dans le domaine de l'industrialisation en Europe, dans les Amériques et plus récemment en Asie ne peuvent être reproduits en Afrique. En outre, l'Afrique a ses propres réalités qui lui sont uniques et bon nombre des facteurs qui ont favorisé la réussite industrielle sur d'autres continents n'existent plus. C'est pour cette raison que la promotion de l'industrialisation de l'Afrique doit également prendre en compte de manière délibérée ce qui peut et doit fonctionner pour l'Afrique, tout en assurant des interdépendances avec le reste du monde dans les domaines susceptibles d'amplifier les avantages du continent.

5. SOUS-THÈMES: PLUSIEURS DISCUSSIONS SERONT PRÉVUES AU PROGRAMME DU SOMMET

L'industrialisation et la ZLECAf - réaliser les interdépendances: Comment faire en sorte que l'industrialisation de l'Afrique (fabrication manufacturière et services commercialisables) et la ZLECAf (marchés et commerce) se renforcent mutuellement.

Industrialisation, capacité fiscale du gouvernement et création d'emplois: Industrialisation de l'Afrique - en augmentant la capacité fiscale du continent (c'est-à-dire la contribution au PIB) ainsi qu'en créant des emplois et des opportunités d'entreprenariat pour les jeunes populations africaines.

Innovations technologiques, capacité organisationnelle pour améliorer la performance industrielle et la rendre plus compétitive: Les capacités industrielles de l'Afrique (préparation à l'industrie 4.0, efficacité organisationnelle, compétences) dans les secteurs économiques de l'Afrique - exploitation minière, tourisme, TIC et services financiers, arts et culture, industrie agroalimentaire, pêches, aquaculture et industries marines.

Chaînes de valeur industrielles régionales: Miser sur les chaînes de valeur régionales pour optimiser la capacité industrielle du continent tout au long de la mise en oeuvre de la ZLECAf.

Partenariats et alliances pour réaliser l'industrialisation de l'Afrique : Mobiliser les partenariats publics-privés aux niveaux national et international pour améliorer les capacités de planification et de mise en oeuvre d'une croissance industrielle accélérée et étendue en Afrique.

Industrialisation de l'Afrique - Approches multisectorielles et intersectorielles comme condition essentielle au succès : Harmoniser les conditions et les politiques intersectorielles stratégiques pour réussir : Sécurité énergétique, institutions, politiques et législation, capital humain - compétences et capacité intellectuelle, résilience environnementale et changements climatiques (industries vertes)
PME dirigées par les jeunes et les femmes dans le succès de l'industrialisation en Afrique :

L'industrialisation de l'Afrique et des facteurs transversaux spécifiques pour un succès durable : Jeunes, micro, petites et moyennes entreprises, femmes, compétitivité, transitions urbaines et rurales,

Gouvernance des ressources et mobilisation des ressources financières et non financières en faveur de l'industrialisation de l'Afrique : Réduction des risques liés à l'industrialisation de l'Afrique, promouvoir les investissements aux niveaux national et international, le transfert de technologie et les innovations locales pour stimuler la croissance industrielle de l'Afrique.

Connaissances indigènes et industrialisation de l'Afrique: Protéger les connaissances indigènes africaines par des droits de propriété intellectuelle pour les intégrer dans le processus d'industrialisation de l'Afrique.

Industries de produits médicaux dans la période post Covid-19, avec un accent particulier sur les industries pharmaceutiques.


OBJECTIFS DU SOMMET

Sommet sur L'industrialisation et la Diversification Economique. "Industrialiser l'Afrique: un engagement renouvelé pour une industrialisation et une diversification économique inclusives et durables."
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novembre 20, 2022 to novembre 25, 2022

« Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d'une industrialisation et d'une diversification économique inclusives et durables ».

20 - 25 novembre 2022 Niamey (Niger)

#AfricaIndustrialisation


Informations sur Le Sommet de l'Union Africaine Sur l'industrialisation et la Diversification Économique.

Le Sommet de l'Union africaine sur l'industrialisation et la diversification économique sera organisé sous le thème : « Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d'une industrialisation et d'une diversification économique inclusives et durables ».

Ce Sommet sera organisé dans le cadre des activités annuelles commémoratives de la Semaine de l'industrialisation de l'Afrique. Compte tenu de l'importance de l'industrialisation et de la transformation économique en Afrique, le 20 novembre de chaque année est célébrée comme la Journée de l'industrialisation de l'Afrique, qui a été adoptée par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation de l'Unité africaine, en juillet 1989, à Addis-Abeba (Éthiopie). La Journée de l'industrialisation de l'Afrique donne l'occasion aux principales parties prenantes de réfléchir sur l'industrialisation de l'Afrique, tout en examinant la manière dont le continent peut changer son statu quo actuel. Depuis 2018, la Journée de l'industrialisation de l'Afrique a été célébrée à travers des événements d'une semaine, ce qui marque une rupture avec la tradition d'une journée, offrant ainsi davantage de temps pour réfléchir et accélérer les actions en faveur de la transformation structurelle de l'Afrique, en tant qu'instrument pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063et les Objectifs de développement durable (ODD) 2030.

Approche Thématique du Sommet

1. MISE EN CEUVRE OPÉRATIONNELLE DE LA ZLECAf : LE LIEN AVEC L'INDUSTRIALISATION

Les échanges commerciaux, dans le cadre de l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ont été lancés, le 1 janvier 2021.Une fois mise en oeuvre intégralement, la ZLECAf créera un marché africain unique pour les biens et les services, couvrant une population qui est estimée à 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de plus de 2,5 mille milliards de dollars dans 55 États membres. En août 2020, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine a été officiellement ouvert à Accra (Ghana), une étape importante dans la mise en oeuvre intégrale de l'Accord de libre-échange. Ces développements couronnent un parcours héroïque pour bâtir une économie africaine intégrée qui a commencé véritablement il y a des décennies, qui a été amplifié par la dixième(10) session extraordinaire de Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine à Kigali (Rwanda), et qui a préparé le terrain à la signature de l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Afin de réaliser les aspirations de la ZLECAf, le programme pour l'industrialisation et la transformation de l'Afrique doit être soutenu aux plus hauts niveaux : national, régional, continental et mondial. Cette orientation sera pertinente afin d'accélérer les efforts dans un certain nombre de domaines politiques stratégiques, comme les infrastructures énergétiques et routières, la facilitation des échanges, le développement du secteur financier, le développement de l'éducation, la transformation agro-industrielle, l'industrialisation verte, l'innovation et la transformation technologiques. La promotion côte à côte de la ZLECAf et de l'industrialisation, grâce à des efforts délibérés pour réaliser les interdépendances qui se renforcent mutuellement entre les deux initiatives, constituera le pilier essentiel de la réussite de l'Afrique et la condition de réalisation de l'Agenda 2063.

2. COVID-19 ET NOUVEAU RÉCIT DANS LE CADRE D'UNE INDUSTRIALISATION ACCÉLÉRÉE

L'avènement de la pandémie de Covid-19 en 2020 a posé le risque le plus redoutable pour la mise en oeuvre opérationnelle effective de la ZLECAf, compte tenu de son caractère perturbateur pour les entreprises et le commerce, du fait qu'elle a égalementexposé la vulnérabilité des économies africaines, et qu'elle a causé des retards relativement à la date de lancement de la Zone de libre-échange. Ainsi la pandémie de Covid -19 a amplifié davantage les risques de perpétuer la vulnérabilité du continent en matière de commerce et d'affaires au niveau mondial, étant donné que la plupart des nations dépendent des matières premières. Si la pandémie de Covid-19 crée une crise économique et sanitaire majeure, elle représente également une occasion inestimable pour le continent de reconfigurer son récit de développement, en accordant la priorité aux initiatives qui promeuvent l'accélération de l'industrialisation de l'Afrique.

La pandémie de Covid-19 et les perturbations qu'elle entraîne dans les chaînes d'approvisionnement mondiales ont mis en lumière l'urgence et l'importance de l'industrialisation du continent. Plus fondamentalement, la pandémie a exposé ouvertement les lacunes des économies africaines sur plusieurs fronts, notamment la fragilité et la faiblesse des capacités industrielles du continent.

Il ne fait aucun doute qu'à ce stade, le développement des chaînes de valeur solides aux niveaux local/national et régional peut changer la donne afin de construire une capacité de production résiliente des PME sur le continent, et de saisir les opportunités commerciales découlant des perturbations des chaînes de valeur mondiales occasionnées par le Covid-19. Les perspectives d'industrialisation du continent reposent sur la libération du potentiel de croissance des petites et micro-entreprises, guidée par la stratégie de l'Union africaine pour les PME, dont l'élaboration a été informée par une modélisation factuelle des particularités des systèmes de production du continent. En créant dans les États membres des conditions propices aux entreprises qui peuvent améliorer le taux de longévité des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), il est possible de renforcer la dynamique d'industrialisation du continent.

Pour en savoir davantage sur les efforts et les réponses du continent dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et au-delà, veuillez cliquer ici.

3. IDDA III ET PROGRAMME D'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE

Alors que le paysage de la politique industrielle du continent remonte aux années 1980, de la Première Décennie industrielle pour l'Afrique jusqu'au Développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA, 2008), et qu'au niveau mondial, l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a encore mis en exergue l'importance de l'industrialisation de l'Afrique par l'adoption d'une résolution en juillet 2016 qui a consacré la période 2016-2025 à la troisième Décennie du développement industriel de l'Afrique (IDDA III), la performance est restée plutôt mitigée. Dans ces circonstances, les défis de développement auxquels le continent est actuellement confronté, nécessitent donc le déploiement effectif, efficace et opportun d'une action allant au-delà de la rhétorique politique pour assurer tout impact substantiel sur la réalisation d'un développement humain durable sur le continent à moyen et long terme.

Il est encourageant de constater que l'IDDA III offre une nouvelle occasion de mobiliser les partenariats et les efforts au niveau mondial pour oeuvrer de manière collective à la transformation structurelle de l'Afrique. Á ce titre, elle doit être exploitée de manière optimale dans cet effort visant à avoir un impact significatif sur le processus d' d'industrialisation durable et inclusif pour l'Afrique. Ce qui est pertinent pour l'Afrique à l'heure actuelle, c'est qu'elle doit reconnaître la nécessité de redéfinir une nouvelle orientation dans le cadre d'un programme d'industrialisation panafricain redynamisé et un cadre fondé sur les enseignements tirés des programmes antérieurs, en tenant pleinement compte des tendances sociales, économiques et politiques actuelles et en évolution, ainsi que des besoins de développement du continent. La capacité du continent à mettre en oeuvre l'Agenda 2063 dépend de l'industrialisation. Afin de renforcer ce point, les Nations Unies ont assigné l'objectif 9 des Objectifs de développement durable au développement d'industries et d'infrastructures résilientes, pour pouvoir renforcer la capacité des économies en développement à relever les défis structurels et à réduire la pauvreté. Par ailleurs, l'IDDA III doit être suffisamment souple pour prendre en compte l'industrialisation de l'Afrique dans le contexte des incertitudes, comme la pandémie mondiale de Covid-19. À l'avenir, le programme pour l'industrialisation de l'Afrique doit sans équivoque intégrer des industries qui s'avèrent résilientes face aux incertitudes et prêtes à la relance dans les meilleurs délais possible lorsque les industries sont durement touchées.

4. INDUSTRIALISATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE

L'industrialisation ne doit pas être perçue comme une voie unique pour le développement durable en Afrique. Bien au contraire, l'industrialisation, avec des liens multisectoriels et multidirectionnels forts avec les économies nationales, pourra aider les pays africains à atteindre des taux de croissance économique plus élevés et une diversification économique. La réussite de l'industrialisation sera au coeur des efforts déployés par l'Afrique pour pouvoir faire face aux principales faiblesses et fragilités de la croissance économique structurelle et du développement, dont certaines ont été mises en évidence par la pandémie de Covid-19 ; de la pauvreté et des inégalités aux services d'éducation, de santé, de logement et d'assainissement qui sont insuffisamment développés. Pour transcender les défis actuels, les décideurs doivent s'attaquer de front à d'autres goulets d'étranglement et obstacles structurels liés à l'offre, comme l'énergie et les infrastructures pour une meilleure compétitivité des entreprises. Cette situation met également la pression sur les décideurs politiques pour qu'ils améliorent les régimes commerciaux et réglementaires afin de renforcer les flux de capitaux privés, l'absorption et l'adaptation des technologies, les TIC, l'intelligence artificielle, et le transfert de compétences pour libérer le potentiel de la croissance du secteur privé.

Par ailleurs, un succès durable sur le front de l'industrialisation de l'Afrique ne sera obtenu qu'au prix d'efforts délibérés pour intégrer et traiter de manière systématique les caractéristiques de développement sous-jacentes de l'Afrique, comme les micro, petites et moyennes entreprises et l'économie informelle, la transition urbaine et rurale, la diversité socio-économique des 55 États membres de l'UA ; ainsi que les liens entre l'éducation, le développement des compétences et l'industrie. Les questions transversales telles que l'égalité hommes-femmes, les changements climatiques, la sécurité énergétique, la population jeune et le chômage croissant, afin de faciliter l'évolution d'un processus d'industrialisation durable et inclusif pour le continent.

L'Afrique a beaucoup à apprendre de ses propres expériences en matière d'industrialisation au cours des quatre ou cinq dernières décennies, ainsi que celles des autres continents. Toutefois, il est clair que les succès accomplis dans le domaine de l'industrialisation en Europe, dans les Amériques et plus récemment en Asie ne peuvent être reproduits en Afrique. En outre, l'Afrique a ses propres réalités qui lui sont uniques et bon nombre des facteurs qui ont favorisé la réussite industrielle sur d'autres continents n'existent plus. C'est pour cette raison que la promotion de l'industrialisation de l'Afrique doit également prendre en compte de manière délibérée ce qui peut et doit fonctionner pour l'Afrique, tout en assurant des interdépendances avec le reste du monde dans les domaines susceptibles d'amplifier les avantages du continent.

5. SOUS-THÈMES: PLUSIEURS DISCUSSIONS SERONT PRÉVUES AU PROGRAMME DU SOMMET

L'industrialisation et la ZLECAf - réaliser les interdépendances: Comment faire en sorte que l'industrialisation de l'Afrique (fabrication manufacturière et services commercialisables) et la ZLECAf (marchés et commerce) se renforcent mutuellement.
Industrialisation, capacité fiscale du gouvernement et création d'emplois: Industrialisation de l'Afrique - en augmentant la capacité fiscale du continent (c'est-à-dire la contribution au PIB) ainsi qu'en créant des emplois et des opportunités d'entreprenariat pour les jeunes populations africaines.
Innovations technologiques, capacité organisationnelle pour améliorer la performance industrielle et la rendre plus compétitive: Les capacités industrielles de l'Afrique (préparation à l'industrie 4.0, efficacité organisationnelle, compétences) dans les secteurs économiques de l'Afrique - exploitation minière, tourisme, TIC et services financiers, arts et culture, industrie agroalimentaire, pêches, aquaculture et industries marines.
Chaînes de valeur industrielles régionales: Miser sur les chaînes de valeur régionales pour optimiser la capacité industrielle du continent tout au long de la mise en oeuvre de la ZLECAf.
Partenariats et alliances pour réaliser l'industrialisation de l'Afrique : Mobiliser les partenariats publics-privés aux niveaux national et international pour améliorer les capacités de planification et de mise en oeuvre d'une croissance industrielle accélérée et étendue en Afrique.
Industrialisation de l'Afrique - Approches multisectorielles et intersectorielles comme condition essentielle au succès : Harmoniser les conditions et les politiques intersectorielles stratégiques pour réussir : Sécurité énergétique, institutions, politiques et législation, capital humain - compétences et capacité intellectuelle, résilience environnementale et changements climatiques (industries vertes)
PME dirigées par les jeunes et les femmes dans le succès de l'industrialisation en Afrique : L'industrialisation de l'Afrique et des facteurs transversaux spécifiques pour un succès durable : Jeunes, micro, petites et moyennes entreprises, femmes, compétitivité, transitions urbaines et rurales,
Gouvernance des ressources et mobilisation des ressources financières et non financières en faveur de l'industrialisation de l'Afrique : Réduction des risques liés à l'industrialisation de l'Afrique, promouvoir les investissements aux niveaux national et international, le transfert de technologie et les innovations locales pour stimuler la croissance industrielle de l'Afrique.
Connaissances indigènes et industrialisation de l'Afrique: Protéger les connaissances indigènes africaines par des droits de propriété intellectuelle pour les intégrer dans le processus d'industrialisation de l'Afrique.
Industries de produits médicaux dans la période post Covid-19, avec un accent particulier sur les industries pharmaceutiques.


Objectifs du Sommet

Le Sommet de l'Union africaine sur l'industrialisation et la diversification économique vise à mettre en lumière la détermination et le renouvellement de l'engagement de l'Afrique en faveur de l'industrialisation comme l'un des piliers stratégiques de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu'énoncés dans l'Agenda 2063 et l'Agenda 2030. Compte tenu des interdépendances clés et stratégiques entre l'industrialisation et l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ce Sommet a pour objectif de mobiliser l'élan politique souhaité, les ressources, les partenariats et les alliances en faveur de l'industrialisation de l'AfriqueCette démarche s'inscrit dans la volonté du continent de piloter une transformation structurelle, fondée sur l'exploitation des ressources naturelles riches et variées de l'Afrique, tout en tirant parti des progrès technologiques actuels, des tendances géopolitiques aux niveaux continental et mondial et de l'émergence de services commercialisables.

Le Sommet doit permettre d'exploiter le potentiel de l'évolution d'une base d'entreprises et de capitaux panafricaine dynamique qui ouvrira les perspectives d'une industrialisation inclusive et durable, ce qui occasionne la participation de l'ensemble des agents économiques, notamment les PME, les jeunes et les femmes, à la production de richesses nationales, à la création d'emplois et à l'expansion des possibilités d'entrepreneuriat pour les populations africaines. Les répercussions de la nouvelle pandémie de coronavirus continuent de mettre en lumière l'impérieuse nécessité de prendre des mesures ambitieuses pour apporter des changements profonds dans les principaux piliers économiques comme l'industrialisation.

Objectifs spécifiques du Sommet sur l'industrialisation et la diversification économique :

Décider d'un nouveau cadre de politique continentale sur l'industrialisation de l'Afrique, visant à susciter la détermination et l'engagement du continent en faveur d'un ensemble ambitieux de mesures en matière de politique et d'investissement pour accélérer la dynamique d'industrialisation du continent.
Renforcer le développement de chaînes de valeur industrielles régionales afin d'articuler clairement la quête de l'Afrique en matière d'industrialisation, de création d'emplois et d'opportunités d'entreprenariat pour les MPME, les jeunes et les femmes dans le contexte des tendances socio-économiques actuelles et émergentes aux niveaux continental et mondial.
Apporter un soutien politique de haut niveau afin de piloter un programme d'industrialisation de l'Afrique à l'échelle mondiale grâce à des alliances public-privé aux niveaux national, régional et continental, à des liens politiques mondiaux harmonisés et au financement des investissements. Ce programme doit tenir pleinement compte des besoins intersectoriels stratégiques actuels et émergents, notamment en matière d'énergie et d'eau, d'éducation et de formation, de science, de technologie et d'innovation, de changement climatique, de résilience environnementale et de gestion des crises.