Dès 2025, la Seine à Paris va s'ouvrir à la baignade

Ville de Paris - 23/06/2023 10:00:00

Aux Jeux de Paris 2024, les athlètes inaugureront la baignade dans le fleuve avec l'organisation d'épreuves olympiques. Un renouveau qui ouvrira la voie aux loisirs aquatiques.
C'est un rêve de longue date, et il est en très bonne voie pour enfin se réaliser. Se baigner dans la Seine en toute sécurité sera possible ! Les équipes municipales sont à l'oeuvre pour que toutes les structures soient mises en place et disponibles après les Jeux de Paris 2024.


Les avancées

Les ouvrages structurants progressent

Les deux unités de désinfection des stations d'épuration du SIAAP (Service public de l'assainissement francilien) sur lesquelles repose une grande part de l'amélioration de la qualité de l'eau, seront opérationnelles à l'été 2023.
Afin d'assainir le cours du fleuve, plusieurs ouvrages sont en cours de réalisation. C'est le cas du bassin de stockage des eaux pluviales d'Austerlitz, d'une capacité d'environ 50.000 m3, qui doit être mis en service en 2024.

Qualité de l'eau : des résultats très encourageants

Début juin 2023, les analyses de l'eau de la Seine effectuées sur la base de la réglementation européenne en vigueur ont donné des «résultats excellents». Déjà à l'été 2022, sur le site des épreuves olympiques de nage en Seine, 91 % des mesures quotidiennes étaient bonnes pour la période du 20 juillet au 11 août.
Raccordement des bateaux : les mises en conformité s'accélèrent


Pour supprimer les rejets d'eaux usées des bateaux ou des établissements flottants stationnant dans les ports de Paris, la loi du 26 mars 2018 oblige le raccordement aux réseaux d'eaux usées du port de rattachement. Près de 160 bateaux sont soumis à cette obligation en amont du site des épreuves. Une centaine de bateaux a déjà réalisé ces travaux. En 2023, les particuliers peuvent bénéficier des aides disponibles : les subventions permettent de financer jusqu'à 6 000 euros pour mettre son domicile en conformité sur une facture moyenne d'environ 8 000 euros. > Pour tout savoir sur les aides


Un retour aux sources

En 1900, lors de la première édition des Jeux olympiques à Paris, les épreuves de natation se déroulaient dans la Seine, entre le pont d'Asnières et Courbevoie. Cent vingt-quatre ans plus tard, le fleuve parisien replonge dans l'olympisme, avec des compétitions de nage en eau libre, de paratriathlon et de triathlon au départ du pont Alexandre III.

Mieux : dès l'été 2025, les Parisiens pourront plonger à leur tour dans le fleuve. Cinq sites de baignade sont déjà à l'étude dans la capitale : deux sur les bords du Parc Rives de Seine (Paris Centre), un sur le bras Marie (Paris Centre), un au port de Bercy (12e), et un sur l'Allée du Bord-de-l'Eau dans le bois de Boulogne (16e). Au total, une vingtaine de sites potentiels répartis sur 16 communes de la Métropole du Grand Paris, bordées soit par la Seine soit par la Marne, sont aujourd'hui identifiés.


Les images d'Épinal en noir et blanc des Parisiens partant le week-end guincher en maillot de bain au bord de l'eau ne seront bientôt plus un lointain souvenir. Interdite en 1923, mais encore largement pratiquée, la baignade avait disparu dans les années 1960 en raison d'une dégradation de la qualité de l'eau.
La candidature de Paris aux Jeux 2024 a permis d'accélérer le projet de reconquête du fleuve. Cette olympiade a fait office de levier et de catalyseur pour investir dans une eau de qualité durable, améliorer la biodiversité et réduire les pollutions. Car au-delà de l'ouverture à la baignade, c'est tout l'écosystème du fleuve qui s'en trouvera bonifié.

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Lutter contre les rejets polluants

Pour y parvenir, les acteurs institutionnels (la Ville de Paris, l'État, le service public de l'assainissement francilien, la Métropole du Grand Paris et les collectivités locales concernées) se sont mis autour de la table avec une ambition : accélérer la reconquête environnementale et sanitaire du fleuve en réduisant, voire en supprimant les rejets polluants. La qualité de l'eau est ainsi évaluée constamment en mesurant deux bactéries indicatrices de contamination : Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques, dont les seuils sont fixés par une directive européenne.

Plusieurs actions sont engagées pour dépolluer la Seine et la Marne, un de ses principaux affluents. Un traitement supplémentaire des rejets des stations d'épuration en amont de Paris (Noisy-le-Grand et Valenton) sera réalisé. Les déversements d'eaux polluées dans les cours d'eau en cas de fortes pluies seront réduits.
Pour ce faire, il faut éviter que l'eau de pluie finisse sa course dans les réseaux d'assainissement, qui peuvent alors saturer et déverser leur surplus dans la Seine. À la place, on crée des aménagements urbains pour utiliser cette eau et lui faire retrouver son cycle naturel. Avec plusieurs bénéfices et des économies à la clé, dont le rafraîchissement de l'espace public et l'arrosage de la végétation urbaine.
Quand cette action n'est pas suffisante, des bassins de stockage peuvent être nécessaires pour retenir temporairement les eaux excédentaires et éviter des rejets polluants. L'un d'eux se construit actuellement dans le quartier Austerlitz (13e). Il pourra retenir l'équivalent de 20 piscines olympiques d'eaux pluviales avant de les restituer progressivement au réseau d'égouts, puis de les traiter dans les stations d'épuration.


Une mise aux normes des bateaux amarrés

En amont de Paris, les collectivités compétentes en assainissement et l'agence de l'eau s'emploient également à éradiquer les quelque 23 000 mauvais branchements chez les particuliers dont les eaux usées finissent dans le fleuve. Les bateaux amarrés à Paris doivent aussi se mettre aux normes.

Fini les eaux noires des toilettes et grises de la douche, de la vaisselle et de la machine à laver qui terminent dans la Seine ! La loi relative à l'organisation des Jeux de 2024, entrée en vigueur le 26 mars 2018, les obligeait à se raccorder au réseau d'assainissement du quai dans un délai de deux ans maximum à compter de sa mise en place.

Quatorze ports étaient déjà dotés d'un réseau. Haropa Ports de Paris a dû en construire seize nouveaux, et Voies Navigables de France un seul, celui du port des Champs-Élysées. En attendant de suivre la voie tracée par les athlètes olympiques et paralympiques, le fleuve poursuit son embellie, avant que ses habitants n'entrent en Seine.


Comme des poissons dans l'eau

Truites, anguilles, lamproies, aloses... Plus de trente espèces de poissons sont recensées dans les eaux parisiennes. C'est bien plus qu'il y a quarante ans, quand seules deux espèces y nageaient. Depuis les années 1980, d'importants efforts d'épuration ont permis d'améliorer la qualité de l'eau et de reconstituer un écosystème riche. Aujourd'hui, la Seine dans Paris a déjà atteint les seuils de qualité sanitaire requis pour y permettre régulièrement la baignade pendant l'été.