Des mines antipersonnel découvertes par l'AIEA sur le site de la centrale de Zaporijjia

AIEA - Agence Internationale de l'Energie Atomique - 25/07/2023 10:10:00

Des représentants de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont découvert des mines antipersonnel sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dénoncé le directeur de l'AIEA, Raphael Grossi.

Lors d'une visite le 23 juillet, l'équipe de l'AIEA a vu plusieurs mines stockés dans la zone tampon entre les barrières des périmètres intérieur et extérieur du site, a déclaré Grossi. Les experts ont indiqué que les mines étaient situées dans une zone à laquelle le personnel de la station n'a pas accès.

« Comme je l'ai déjà signalé, l'AIEA était au courant du placement de mines à l'extérieur du périmètre du site, ainsi qu'à certains endroits à l'intérieur. Notre équipe a discuté de cette découverte particulière avec la direction de la centrale nucléaire et on lui a dit qu'il s'agissait d'une décision militaire, et dans une zone contrôlée par l'armée », a déclaré Grossi.

Il a souligné que le stockage d'objets explosifs sur le site contredisait aux normes de sécurité de l'AIEA et créait une pression psychologique supplémentaire sur le personnel.

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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a vu « quelques mines » antipersonnel dans une zone tampon de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (est), occupée par les forces russes, a-t-elle indiqué lundi, mais qui ne posent selon elle pas de danger pour la sécurité des installations.

« Lors d'une inspection le 23 juillet, l'équipe de l'AIEA a vu quelques mines situées dans une zone tampon entre les barrières des périmètres intérieur et extérieur du site », a indiqué l'agence dans un communiqué.

Ces charges explosives se trouvent dans une zone à accès réglementé interdite au personnel chargé de l'exploitation de la centrale, a-t-elle ajouté, sans communiquer le nombre exact de mines vues par les membres de l'agence.

Aucune n'a été aperçue au sein du périmètre intérieur, a ajouté l'organisation.

« L'AIEA est au courant de la pose passée de mines à l'extérieur du périmètre du site et également dans des endroits particuliers à l'intérieur [de celui-ci] », a déclaré le directeur général de l'organisation Rafael Grossi au sein du communiqué.

« La présence de tels explosifs sur le site n'est pas conforme aux normes de sûreté de l'AIEA et aux orientations en matière de sécurité nucléaire », a estimé le chef de l'agence dont le siège se trouve à Vienne.


Selon une évaluation de l'AIEA, « une détonation de ces mines ne devrait pas affecter les systèmes de sûreté et de sécurité du site », a relevé le directeur général.

L'organisation a par ailleurs dit avoir poursuivi ses inspections du périmètre de la centrale sans identifier d'équipement militaire lourd sur les lieux.

Elle continue cependant de réclamer l'accès aux toits des réacteurs et salles des turbines, explique l'AIEA.

Kyiv avait accusé début juillet Moscou de préparer une « provocation », l'armée affirmant que des « objets similaires à des engins explosifs avaient été placés » sur les toits des réacteurs 3 et 4.

Le Kremlin avait averti de son côté d'un possible « acte subversif » ukrainien aux « conséquences catastrophiques ».

Devant ces accusations mutuelles, l'AIEA avait réclamé un meilleur accès afin de « vérifier les faits sur le terrain », de manière « indépendante et objective ».

Tombée aux mains de l'armée russe le 4 mars 2022, la plus grande centrale d'Europe a été visée par des tirs et a été coupée du réseau électrique à plusieurs reprises, une situation précaire qui fait craindre un accident nucléaire majeur.