Face à la corruption, l'Ukraine a été insuffisante. Dorénavant elle mène une guerre à outrance. Voici ce que fait l'Ukraine

Ukrinform Agence nationale de presse d'Ukraine - 06/09/2023 08:45:00



Une guerre est menée par l'état

Au préalable il convient de prendre en considération ce qui suit

L'engagement de l'Ukraine pour mettre en oeuvre des mesures de lutte contre la corruption doit être réaffirmé.

Il doit l'être car la Russie continue sans relâche de semer des récits biaisés et manipulateurs pour déstabiliser le soutien de l'Occident à l'Ukraine.

C'est ainsi que les "bot farms" russes s'efforcent de discréditer l'Ukraine en tronquant détournant ou faussant toute information paraissant au grand jour relative à la corruption. Selon le Centre ukrainien pour la communication stratégique et la sécurité de l'information, qui en a obtenu les preuves, le gouvernement russe de Vladimir Poutine s'est fixé comme objectif la déstabilisation des médias occidentaux afin que leurs rédactions s'emparent du récit d'une Ukraine "pays le plus corrompu du monde".
La société et les autorités du pays en ont bien conscience.
Or, Ce discours peut prendre auprès de l'opinion publique occidentale et aussi auprès de celle de la société ukrainienne et en particulier celui de sa jeunesse. La rhétorique est d'autant plus pernicieuse que la Russie, dans ses propres opérations d'information, utilise principalement des rapports réalisés effectivement par les forces de l'ordre ukrainiennes et des documents issus d'enquêtes journalistiques du pays.


De ce fait, le Centre pour la communication stratégique et la sécurité de l'information entend expliquer pourquoi la Russie investit autant pour entretenir le mythe de l'Ukraine "totalement corrompue".

Les accusations de corruption portées contre l'Ukraine sont-elles exactes ?

Il est certain qu'il y a de la corruption en Ukraine, ainsi que des pratiques de mauvaise gestion à différents niveaux de l'administration et des opérateurs économiques, la réforme judiciaire était incomplète, avec "de nombreux trous dans la raquette" une surréglementation de certaines procédures diluant les contrôles et les responsabilités, une administration fiscale compliquée permettant des évitements difficilement en fait justifiables mais légalement fondés, etc.

Toutefois, l'Ukraine ne se le cache pas. Elle reconnaît l'existence de ces problèmes, elle en informe la société civile. Par cet exercice de vérité, elle met en oeuvre des réformes pour les résoudre, elle consolide la confiance en l'ordre social.

Il en résulte que les rapports émis par les autorités ukrainiennes elles-mêmes faisant état de la mise au jour de systèmes de corruption ne sont pas "la" preuve d'une corruption généralisée des actes économiques dans le pays. Au contraire, ces enquêtes, ces instructions, ces perquisitions et tous les documents, compte-rendus, articles de presse et rapports qui les constatent témoignent du fait que la société ukrainienne aborde débat démocratiquement de ces faits dans un état de droit, et qu'elle même de concert avec l'État ne tolère pas la corruption et que cette pratique doit disparaître.

C'est la raison pour laquelle du constat factuellement établi découle les actes de l'Ukraine

La simplification administrative pour la transparence dans la vie publique, la désoligarchisation par de nouveaux textes législatifs, l'adoption d'une législation anti-corruption en collaboration avec les parlements et experts d'Europe et d'Amérique, la formation d'organes anti-corruption en coordination avec les organes occidentaux,- qui ne sont pas vécus comme de l'ingérence mais comme un accélérateurs d'expérience et et de normes aux standarts des démocraties du monde, la liquidation d'institutions discréditées (telles que l'Inspection nationale de l'automobile ou l'Inspection nationale de l'architecture et de la construction), les travaux des administrations ukrainiennes avec celles de l'administration américaine et des services dédiés à la lutte contre la corruption de l'OCDE, du Graco, du Conseil de l'Europe, de l'Olaf, sont autant d'exemples de mesures concrètes visant à réduire le niveau de corruption en Ukraine.

Les institutions de l'Ukraine n'ont pas faibli pour destituer des agents de l'Etat à quelque niveau qu'ils se trouvent. L'arrestation du président de la cour suprême en constitue un exemple. "Après la guerre, l'Ukraine sera un pays nouveau" aime à rappeler le président Zelensky

NEWS Press



Opérations de perquisition par la police en Ukraine

Si l'on veut détailler avec précision les actions prises par le gouvernement et les institutions du pays,
celles-ci couvrent un certain nombre d'activités qui peuvent être regroupées comme suit :

1. Les organismes spécialisés dans l'application de la loi qui enquêtent sur les délits de corruption : Le Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption (NABU) et le Bureau du procureur spécialisé dans la lutte contre la corruption (SAPO) ont été créés en 2015. La Haute Cour anticorruption a été créée en 2019. Le bureau du procureur général, le bureau d'enquête de l'État, le service de sécurité de l'Ukraine et la police nationale sont également impliqués dans la lutte contre la corruption. Leurs activités sont activement couvertes par les médias et prouvent que l'Ukraine ne tolère pas la corruption mais la combat.

2. Système de déclaration électronique obligatoire du patrimoine, introduit pour les fonctionnaires, les députés et les députés locaux, les juges, les responsables de l'application des lois et d'autres agents : L'Agence nationale de prévention de la corruption, créée en 2015, contrôle les déclarations et le train de vie des fonctionnaires et détecte les conflits d'intérêts. La responsabilité pénale a été introduite pour les fausses déclarations, la non-soumission de déclarations et l'enrichissement illégal (acquisition d'actifs dont la valeur dépasse de manière significative les revenus légitimement perçus). Bien que la déclaration électronique obligatoire ait été suspendue lors de l'invasion russe à grande échelle, le 27 juillet, le parlement ukrainien a soutenu en première lecture un projet de loi visant à la rétablir même en cas de loi martiale.

3. Des informations sur les dépenses budgétaires ouvertes et disponibles pour tous : Les marchés publics en Ukraine sont passés par le système électronique ProZorro.

4. Un État démocratique et une concurrence politique : Il s'agit également d'une garantie contre la monopolisation du pouvoir, qui entraîne la corruption et la dégradation de l'appareil d'État. Depuis 2016, et afin de réglementer le rôle de l'argent en politique conformément aux normes démocratiques, le financement budgétaire des partis politiques et l'analyse de leurs états financiers ont été introduits. Il s'agit d'un grand pas vers l'augmentation du niveau de transparence des finances politiques.

5. Il n'y a pas de caste d'intouchables en Ukraine : Les députés, les maires des grandes villes, les chefs des administrations régionales, les vice-ministres et les juges sont traduits en justice. En mai 2023, le président de la Cour suprême a été placé en détention parce qu'il était soupçonné d'avoir reçu un pot-de-vin.Il a été démis de ses fonctions et traduit en justice.

6. Politique de désoligarchisation : En 2021, une loi a été adoptée pour limiter l'influence des oligarques sur les partis politiques, le gouvernement et les médias en Ukraine.

7. Liberté d'expression et liberté de fonctionnement des médias, même sous la loi martiale : Les journalistes peuvent enquêter sur le mode de vie des hommes politiques et des hauts fonctionnaires et informer les citoyens des faits découverts. Les documents journalistiques servent souvent de base à l'ouverture de procédures par les forces de l'ordre et peuvent avoir des conséquences politiques. En particulier, plusieurs députés ont renoncé à leurs fonctions à la suite de telles affaires.



8. Une société civile puissante : Les organisations publiques anti-corruption surveillent les marchés publics, analysent les dépenses budgétaires, signalent les dépenses douteuses et les risques de corruption. Elles coopèrent activement avec les médias ukrainiens, gagnent la confiance du public et sont écoutées par les autorités.

9. Tolérance zéro à l'égard de la corruption parmi les citoyens ukrainiens : La révolution orange de 2004-2005 et la révolution de la dignité de 2013-2014 étaient, entre autres, une protestation contre la corruption du gouvernement. Il s'agit d'une demande constante de la société, qui ne changera pas dans les années à venir. Selon les recherches sociologiques du Centre Razumkov, publiées en mai, 84 % des Ukrainiens considèrent la corruption comme une menace pour l'unité de la société et le soutien des partenaires, et sont favorables à la divulgation des faits découverts.

10. Une politique de déréglementation largement mise en oeuvre, qui réduit les abus potentiels des autorités de régulation : Le parlement et le gouvernement ukrainiens annulent les réglementations obsolètes, simplifient les conditions pour faire des affaires et fournissent des services administratifs aux citoyens. Le nombre de services automatisés qui ne dépendent pas de la volonté du fonctionnaire est en constante augmentation. Des centaines de services (par exemple, l'enregistrement d'une entreprise ou l'obtention de documents) peuvent être obtenus en ligne, notamment via l'application mobile Diia ou dans les centres de prestation de services administratifs.


8. Une société civile puissante : Les organisations publiques anti-corruption surveillent les marchés publics, analysent les dépenses budgétaires, signalent les dépenses douteuses et les risques de corruption. Elles coopèrent activement avec les médias ukrainiens, gagnent la confiance du public et sont écoutées par les autorités.

9. Tolérance zéro à l'égard de la corruption parmi les citoyens ukrainiens : La révolution orange de 2004-2005 et la révolution de la dignité de 2013-2014 étaient, entre autres, une protestation contre la corruption du gouvernement. Il s'agit d'une demande constante de la société, qui ne changera pas dans les années à venir. Selon les recherches sociologiques du Centre Razumkov, publiées en mai, 84 % des Ukrainiens considèrent la corruption comme une menace pour l'unité de la société et le soutien des partenaires, et sont favorables à la divulgation des faits découverts.

10. Une politique de déréglementation largement mise en oeuvre, qui réduit les abus potentiels des autorités de régulation : Le parlement et le gouvernement ukrainiens annulent les réglementations obsolètes, simplifient les conditions pour faire des affaires et fournissent des services administratifs aux citoyens. Le nombre de services automatisés qui ne dépendent pas de la volonté du fonctionnaire est en constante augmentation. Des centaines de services (par exemple, l'enregistrement d'une entreprise ou l'obtention de documents) peuvent être obtenus en ligne, notamment via l'application mobile Diia ou dans les centres de prestation de services administratifs.



Les députés votent la mise en oeuvre des E-déclarations de probité


Pourquoi la Russie utilise-t-elle le discours du "pays le plus corrompu" ?

En spéculant sur le thème de la corruption, en exagérant son ampleur et en diabolisant la société ukrainienne, le régime du Kremlin cherche à atteindre les objectifs suivants :

1. Saper l'unité des partenaires qui fournissent à l'Ukraine une assistance militaire et macrofinancière.

2. Convaincre les citoyens de ces pays que l'aide fournie sera volée, que les armes occidentales finiront sur le "marché noir" et tomberont entre les mains de terroristes.

3. Promouvoir des récits sur les Ukrainiens en tant que peuple ingrat et méchant

4. Convaincre les citoyens ukrainiens que "le véritable ennemi n'est pas à Moscou, mais à Kiev". L'objectif est de déstabiliser la situation sociopolitique, d'ébranler la confiance dans les dirigeants militaires et politiques, de susciter la haine des fonctionnaires, des députés, etc.

Malgré l'invasion russe, l'Ukraine a démontré que la lutte contre la corruption est une tendance constante qui persiste même dans les périodes les plus difficiles.

Les spéculations de la Russie sur la corruption en Ukraine visent à saper la confiance des partenaires étrangers envers l'Ukraine, à affaiblir leur soutien, à provoquer des conflits artificiels dans la société ukrainienne, à réduire la capacité de l'Ukraine à résister aux agressions extérieures et à défendre son propre État.




Ukrinform et NEWS Press


LA VOLONTE DU PRESIDENT ZELENSKY


Zelensky proposera que le Parlement assimile la corruption à la haute trahison.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis de proposer au Parlement d'assimiler la corruption à la haute trahison pendant le régime de la loi martiale.
« Le législateur ukrainien se verra proposer mes propositions visant à assimiler la corruption à la trahison en temps de guerre », a déclaré M. Zelensky lors d'un entretien avec Natalia Mossiychuk.

Selon lui, une telle initiative sera un outil très sérieux pour que personne ne pense même à des actes de corruption. Dans le même temps, il a ajouté que « ce n'est pas une fusillade, ce n'est pas du stalinisme », et que « s'il y a des preuves, une personne devrait être derrière les barreaux ».

Le président a dit que la Verkhovna Rada pourrait recevoir un projet de décision dans la semaine à venir.

Comme l'a souligné le chef de l'État, la corruption et ses risques « ne sont pas seulement des problèmes internes, ils ont aussi un écho à l'extérieur ».