El Niño devrait durer au moins jusqu'en avril 2024 (VIDEO)

OMM - Organisation Météorologique Mondiale - 15/11/2023 10:45:00




El Niño devrait causer de nouvelles hausses de température

Ses répercussions se poursuivront jusqu'en 2024

Il exacerbera les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, les inondations et les sécheresses

Les alertes précoces pour tous sauvent des vies

Selon le nouveau Bulletin Info-Niño/Niña publié par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le phénomène El Niño devrait durer au moins jusqu'en avril 2024, une situation qui influencera les conditions météorologiques et contribuera à une nouvelle hausse des températures tant sur les terres émergées que dans les océans.

Depuis la mi-octobre 2023, les températures de surface de la mer et d'autres indicateurs océaniques et atmosphériques du centre-est du Pacifique tropical présentent des valeurs caractéristiques d'un épisode El Niño, la phase chaude du phénomène El Niño-oscillation australe (ENSO). El Niño s'est développé rapidement en juillet-août et a atteint une intensité modérée en septembre 2023. Il devrait atteindre une forte intensité à son apogée, entre novembre 2023 et janvier 2024. Il est probable à 90 % que cet épisode se poursuive tout au long de l'hiver boréal/été austral.





Compte tenu de l'évolution d'épisodes passés ainsi que des prévisions à long terme actuelles, El Niño devrait s'affaiblir progressivement au printemps boréal 2024 selon le Bulletin Info-Niño/Niña de l'OMM, qui se fonde sur des prévisions et évaluations d'experts du monde entier.

Le phénomène El Niño se produit en moyenne tous les deux à sept ans et dure en général entre 9 et 12 mois. Il s'agit d'un phénomène climatique naturel caractérisé par un réchauffement des eaux de surface dans le centre et l'est du Pacifique tropical. Il est à noter qu'il a lieu à présent dans un contexte de modification du climat par les activités humaines.

«Les effets d'El Niño sur la température mondiale se manifestent généralement dans l'année qui suit son apparition, en l'occurrence en 2024. Toutefois, en raison des records de chaleur enregistrés à la surface du globe (terres émergées et océans confondus) depuis le mois de juin, 2023 est désormais en passe de devenir l'année la plus chaude jamais observée. L'année prochaine pourrait être encore plus chaude. Cette situation est incontestablement due au rôle que jouent les activités humaines dans l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, lesquels retiennent la chaleur», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas.

«Les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les feux de forêt, les fortes pluies et les inondations s'accentueront dans certaines régions et auront de lourdes conséquences. Voilà pourquoi l'OMM a à coeur de mettre en oeuvre l'Initiative en faveur d'alertes précoces pour tous, afin de sauver des vies et de réduire au minimum les pertes économiques», a expliqué M. Taalas.

L'année 2016 a été la précédente année la plus chaude jamais enregistrée, sous l'effet d'un épisode El Niño exceptionnellement puissant et du changement climatique.