L'Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale depuis les années 1980

OMM - Organisation Météorologique Mondiale - 27/06/2024 12:05:00

La France a connu la période de janvier à septembre la plus sèche depuis 1976, selon un rapport publié lundi par l'Organisation météorologique mondiale et le service Copernicus, qui alertent sur une "surmortalité liée aux conditions météorologiques".





Depuis les années 1980, l'Europe s'est réchauffée à un rythme de 0,5 degré par décennie, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, selon le "Rapport 2022 sur l'état du climat en Europe", publié lundi 19 juin par l'Organisation météorologique mondiale et le service Copernicus. Selon les deux organisations, presque toute la région européenne a enregistré en 2022 une température moyenne annuelle supérieure de plus de 0,5 degré à la moyenne établie entre 1991 et 2020.

L'Europe a même connu son été le plus chaud. La France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne ou encore le Royaume-Uni ont enregistré des températures annuelles record durant l'été. À cela s'ajoutent des précipitations inférieures aux moyennes habituelles dans une grande partie de la région. La France a connu la période de janvier à septembre la plus sèche depuis 1976. Les réserves d'eau de l'Espagne ont chuté et n'ont représenté que 41,9 % de leur capacité totale le 26 juillet.

Des records de températures à la surface de la mer


L'année dernière a été fortement marquée par des chaleurs extrêmes, une sécheresse estivale et des feux de forêt impressionnants. Les deux organisations alertent donc sur une "surmortalité liée aux conditions météorologiques", et en particulier les vagues de chaleur. Selon ce rapport, "les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en Europe l'an dernier ont causé 16 365 décès et touché directement 156 000 personnes". Par ailleurs, les inondations et les tempêtes ont engendré d'importants dommages économiques, estimés à environ 2 milliards de dollars américains en 2022.

Le rapport revient également sur les records de températures de surface de la mer battus en Europe l'an dernier. Dans l'est de la mer Méditerranée, la mer Baltique, la mer Noire et dans le sud de l'Arctique, les taux de réchauffement en surface des océans ont été plus de trois fois supérieurs à la moyenne mondiale. Dans l'Atlantique nord, les températures moyennes à la surface de la mer ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

Une fonte des glaciers sans précédent en 2022

La situation est aussi alarmante du côté des glaciers. La fonte des glaciers a été sans précédent en 2022, accélérée notamment par les très faibles quantités de neige en hiver et un été très chaud. Les glaciers d'Europe ont ainsi perdu environ 880 kilomètres cube de glace entre 1997 et 2022. Les Alpes ont été les plus touchées, avec une réduction moyenne de l'épaisseur de glace de 34 mètres.

Face à ce constat, l'Organisation météorologique mondiale et Copernicus observent toutefois un "signe d'espoir pour l'avenir" avec une plus grande part faite aux énergies renouvelables. Selon leur rapport, les énergies éoliennes et solaires ont généré 22,3 % de l'électricité de l'Union européenne en 2022, dépassant ainsi les combustibles fossiles (20 %) et le charbon (16 %). C'est la première fois que les énergies renouvelables ont produit davantage d'électricité que les combustibles fossiles polluants en Europe. Les organisations rappellent cela dit que "l'Union européenne s'est engagée à porter la production d'énergie renouvelable à au moins 42,5 % de la consommation totale d'ici à 2030, soit près du double des niveaux de 2019".