L'UNESCO et les régulateurs des médias créent un réseau mondial pour coordonner la régulation des plateformes numériques

UNESCO - Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et la Culture - 03/07/2024 10:15:00




Des régulateurs des médias du monde entier se sont réunis pour la première fois cette semaine à Dubrovnik, à l'invitation de l'UNESCO et de la Croatie. Cette réunion sans précédent a abouti à la création d'un réseau mondial des régulateurs, hébergé par l'UNESCO, qui coordonnera la réponse internationale aux défis liés aux plateformes numériques.


"Face à des plateformes mondiales, des réponses mondiales sont nécessaires. Grâce à la création de ce réseau mondial de régulateurs, hébergé par l'UNESCO et déjà soutenu par des participants de 124 pays, nous relèverons les grands défis du numérique à l'échelle nécessaire. Cette action aura pour principe directeur : protéger la liberté d'expression et les droits humains."Audrey Azoulay
Directrice générale de l'UNESCO

La création de ce réseau résulte de la publication des tous premiers Principes pour la gouvernance des plateformes numériques par l'UNESCO en novembre 2023, qui constituent une feuille de route pour les gouvernements, les organes de régulations, les entreprises numériques et les citoyens afin de définir et de mettre en oeuvre des mesures équilibrées et efficaces. En 2023, plusieurs grands régulateurs régionaux et mondiaux ont demandé l'élaboration d'une stratégie de régulation cohérente à l'échelle mondiale, alignée sur les objectifs de l'UNESCO afin de préserver la liberté d'expression et l'accès à l'information tout en assurant la gouvernance des plateformes numériques.

Organisé par l'UNESCO et l'Agence croate pour les médias électroniques, le forum qui s'est tenu durant trois jours à Dubrovnik (Croatie) a rassemblé des participants de 124 pays, dont des représentants de 87 réseaux de régulateurs nationaux et régionaux, de plateformes numériques, de gouvernements, de groupes de réflexion, d'autorégulateurs, d'organes de gestion des élections et de la société civile.

Les participants se sont engagés à travailler ensemble à la mise en oeuvre des Principes de l'UNESCO en cofondant un « Forum mondial des régulateurs ». Hébergé par l'UNESCO, il se réunira régulièrement et permettra de coordonner les actions menées en vue d'une meilleure gouvernance des plateformes numériques. La réunion de Dubrovnik a constitué une première étape essentielle pour permettre aux régulateurs de tirer parti de leurs expériences respectives et de planifier la mise en oeuvre des Principes de l'UNESCO dans leurs juridictions, notamment grâce à ses tables rondes et événements consacrés à la lutte contre la désinformation et les discours haineux, à la protection des droits humains, à l'éducation aux médias et aux défis techniques liés à la régulation.





Lutter contre la désinformation et les discours haineux en ligne

Malgré les nombreux avantages des réseaux sociaux, de nombreuses études de l'UNESCO ont démontré les risques sérieux qui existent en matière de désinformation et de discours haineux en ligne, de nouvelles formes de harcèlement et de violence, ainsi que de déclin de la santé mentale des jeunes. Dans le même temps, les réseaux sociaux sont devenus la source d'information quotidienne de la plupart des citoyens, et dépassent la presse écrite, la radio et la télévision.

En novembre 2023, l'UNESCO a dévoilé les résultats d'une enquête d'opinion conduite par IPSOS pour l'Organisation auprès de 8 000 personnes dans 16 pays devant tenir des élections en 2024. 87 % des personnes interrogées craignent que la désinformation ait un impact majeur sur les prochaines élections dans leur pays, et 67 % ont été confrontées à des discours de haine sur les réseaux sociaux. 89 % des personnes interrogées estiment que « les gouvernements et les régulateurs devraient pouvoir exiger des plateformes de réseaux sociaux qu'elles mettent en place des mesures de transparence et de sécurité pendant les campagnes électorales afin de protéger l'intégrité des élections ».

Les Principes pour la gouvernance des plateformes numériques de l'UNESCO visent à prévenir ces risques. Ils sont le fruit d'une consultation mondiale sans précédent qui a recueilli plus de 10 000 contributions de la part des parties prenantes.