Après avoir diffusé sa petite musique à Montréal au printemps puis à Nantes en septembre, le projet artistique franco-québécois Eotone s'installe à Rennes jusqu'au 19 octobre. Cette installation interactive monumentale convertit la force éolienne en une harmonie changeant au gré des vents.
Le vent rennais a soufflé sur Montréal en mai dernier. Quatre structures interactives géantes installées dans la ville québécoise convertissaient en musique des données météo provenant de la capitale bretonne. Mais aussi de Nantes, Québec et Montréal. Ceci par le jeu d'un petit algorithme. Il traduit la force et la direction des vents, captées en direct dans les quatre villes, en une harmonie toujours changeante, diffusée sur les quatre installations monumentales.
« Le projet Eotone émane des artistes québécois Herman Kolgen et franco-berlinois David Letellier, raconte Cyril Guillory, coordinateur de l'association rennaise Electroni[K] (arts, musiques et technologies). « Nous les avons sollicités pour créer du lien entre ces quatre villes qui ne se connaissent pas très bien par le biais d'un projet artistique. » La collaboration entre les deux artistes, de part et d'autre de l'Atlantique, a débouché sur Eotone, une coproduction qui associe les Rennais d'Electroni[k] (Rennes), les Montréalais d'Elektra, les Québécois de Recto Verso et les Nantais de Stereolux.
« Les deux artistes ont eu envie de travailler sur le thème du vent, ce flux naturel qui souffle partout mais jamais tout à fait de la même manière. C'est une énergie très aléatoire dont les variations interprétées par les structures d'Eotone créent une mélodie toujours différente » explique Cyril Guillory.
Les Rennais à l'écoute à Montréal
Les Rennais d'Electroni[k] sont allés au Québec en mai pour écouter la petite musique d'Eotone souffler sur Montréal. Les quatre structures ont ensuite traversé l'Atlantique pour être installées sur l'Ile de Nantes en septembre. Puis sur la place Hoche (et non devant les Champs Libres comme annoncé initialement) à Rennes du 14 au 19 octobre « où des médiateurs sont constamment présents pour expliquer le projet ». Dernière étape du projet, la ville de Québec où Eotone repartira en février 2015.
« Nous envisageons déjà l'après, souligne Cyril Guillory, avec l'idée de faire tourner les quatre structures sur d'autres territoires, en France et à l'étranger. Nous avons déjà des contacts avec Bolzano (Italie), Berlin (Allemagne) et Toronto (Canada). » Eotone mettra-t-il le vent en musique un peu partout dans le monde ?