"Ce festival, c'est tellement différent de ce que je ressens dans ma vie de tous les jours..."

Festival d'Angoulême - 06/02/2015 09:40:00


L'album d'autofiction « KO à Tel Aviv » est dans la sélection officielle. Une surprise pour cet auteur et illustrateur israélien, qui a du mal à faire le grand écart mental entre sa vie quotidienne aussi calme que possible et le bouillonnement du festival.

À Angoulême, Asaf Hanuka enchaîne les interviews, tout surpris d'être si demandé. « Normalement, je passe 9h par jour seul à dessiner. Là, je ne comprends pas pourquoi tout le monde veut me parler ! » Pour ce tranquille père de famille, c'est nouveau. Mais c'est ce qui arrive quand un album est choisi pour la sélection officielle.

Des illustrations pour les journaux israéliens

Pourtant, ce projet n'était, à la base, pas du tout pensé pour un public français, mais plutôt pour ses compatriotes israéliens. « Je fais une planche à chaque fois. Parfois c'est une BD complète, parfois c'est un grand dessin. Dès le début, c'était autobiographique. J'utilise le genre autobiographique comme un déguisement, pour que les gens pensent que c'est sympa et facile à lire. Mais quand ils sont entrés dans l'histoire, je développe une réflexion plus complexe. Ma vie est morne et inintéressante, je parle de problèmes d'argent, de père de famille.... » Mais en se cachant derrière ces sujets, Asaf Hanuka aborde surtout les tensions qui traversent la société israélienne. « Il y a des choses, dans mes dessins, que l'on ne comprend que si on habite en Israël. Je parle beaucoup des tensions entre Juifs séfarades et Juifs ashkénazes, par exemple. Hors Israël, personne ne comprend. » Ce qui ne posait pas de problème tant que les dessins n'étaient diffusés que dans les journaux israéliens. « Mais au bout d'un moment, j'ai voulu toucher plus de gens. C'est pour cela que j'ai traduit mon travail en anglais et que je l'ai mis sur un blog, qui a ensuite été adapté en albums. »

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Interview d'Asaf Hanuka