Calendrier scolaire : la lutte contre les inégalités s'arrête au seuil des remontées mécaniques

SOS Education - 20/04/2015 13:40:00


Les 60 000 parents d'élèves et professeurs membres de SOS Éducation regrettent que les nouveaux calendriers scolaires, présentés hier par le ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, aient été élaborés en tenant compte des seules revendications des syndicats enseignants et des professionnels du tourisme, au détriment de l'intérêt des élèves.

Depuis plus de trente ans, les chronobiologistes recommandent en effet de manière unanime une alternance de 7 semaines de classe environ avec 2 semaines de vacances pour coller au rythme psychophysiologique de l'enfant.

En 2010, un rapport de l'académie de médecine réaffirmait ces préconisations et appelait en conséquence à un remaniement du premier et du troisième trimestre, alertant sur le risque de désynchronisation des élèves, c'est-à-dire « l'altération du fonctionnement de leur horloge biologique (...) entraînant fatigue et difficultés d'apprentissage. »

Malgré la reconnaissance de ce principe essentiel en préambule de la présentation du nouveau calendrier scolaire, force est de constater que le ministère a privilégié des considérations très éloignées. Il a ainsi maintenu la répartition en trois zones, qui rend impossible de trouver un équilibre proche des rythmes naturels des enfants, et avancé les vacances de printemps, afin de satisfaire les professionnels de la neige.

Les enfants les plus défavorisés, qui auraient grand besoin de rythmes éducatifs optimisés pour mieux maîtriser en fin d'année les fondamentaux, vont ainsi dans certaines académies s'épuiser sur des périodes de 10, 11, voire 12 semaines de classe, afin que leurs petits camarades fortunés puissent s'offrir au printemps un deuxième séjour d'onéreuses vacances de ski.

A l'heure où la lutte contre les inégalités sociales est brandie comme étendard de chaque intervention ministérielle, ce nouveau calendrier a décidément de quoi surprendre. SOS Éducation demande instamment au ministère de revoir sa copie, et de réduire à deux le nombre de zones afin de respecter aussi strictement que possible l'alternance 7 semaines de classe avec 2 semaines de vacances, dans l'intérêt de tous les enfants.