La réforme du collège fait ressurgir le débat sur l'autonomie pédagogique des établissements, et permet à certains de réactiver un discours de peur sur la concurrence entre collègues - quelle triste vision des personnels ! - ou sur la reprise en main hiérarchique - comme si nous n'étions pas déjà sur-administrés et sur-contrôlés ! Mais la vraie question est de savoir quelle doit être la place des collègues dans la définition de leur travail.
Donner de l'autonomie aux équipes éducatives, c'est améliorer le service public et reconnaitre la valeur de ses personnels
Pour le Sgen-CFDT, ceux qui sont le plus proche des élèves sont les plus à même de décider ce qui est efficace pour les faire réussir. Une politique éducative unique, totalisante, tatillonne, conçue depuis la rue de Grenelle, sera toujours une politique aveugle, qui ignore les besoins des élèves et laisse en jachère les compétences de nos collègues. Donner de l'autonomie aux équipes éducatives, c'est donc améliorer le service public et reconnaitre la valeur de ses personnels.
Mais pour le Sgen-CFDT, l'autonomie doit aussi être le moyen de rapprocher les décisions d'organisation du travail de ceux qu'elles concernent. Quand tout se décide au loin, on dépossède les salariés du droit fondamental d'agir sur leurs conditions de travail. Qui peut prétendre dire à la place du professeur d'art plastiques s'il doit avoir dix-huit classes une heure par semaine toute l'année, ou suivre moins de classes à la fois, mais sur une période plus courte ?
Ceux qui s'opposent à l'autonomie défendent d'abord leur prétention de parler à la place des personnels.
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