"L'État et les collectivités font payer l'austérité à la population et aux salarié(e)s, à travers des budgets élaborés sans eux"

NPA - Nouveau Parti Anticapitaliste - 09/05/2015 11:30:21


Entretien. Cenon et Lormont sont deux communes de plus de 20000 habitantEs de la banlieue de Bordeaux. Ces villes sont gérées par des majorités PS-PC-Verts avec à Lormont, depuis 2014, 4 élus FN au conseil municipal. Zones franches urbaines, Cenon et Lormont «bénéficient» de la politique prioritaire de la ville. Cités-dortoirs dont plus de 50% de la population n'est pas imposable, répertoriées dans les communes les plus pauvres, elles vivent principalement des dotations d'État. Pour aborder ces questions, nous avons rencontré Christine Héraud et Mónica Casanova, élues du NPA dans ces deux villes.

L'État impose aux collectivités une baisse drastique des dotations, de plus de 11 milliards sur les trois ans à venir. Dans quelle mesure vos communes en subissent-elles les conséquences ?

C.H.: Cenon vient de voter son budget avec une baisse de la dotation forfaitaire de l'État de -12,14% (-584000 euros) sur un budget de fonctionnement de 37,5 millions. En 2015, les budgets de Cenon et Lormont ne seront maintenus à flot que grâce à la dotation de solidarité urbaine (DSU) octroyée aux communes les plus pauvres. Et il faut faire face aux augmentations de coûts, répondre aux besoins croissants des familles des quartiers populaires touchées par la dégradation de leurs conditions de vie. Le discours est donc à la «maîtrise des dépenses». À Lormont, chaque commission a eu la tâche de réduire ses dépenses de 10%!

Nous avons voté contre ces budgets contraints et dénoncé la mise à mal des communes pour des intérêts qui ne sont pas ceux des populations, mais pour servir au patronat les milliards du Pacte de responsabilité, du CICE, et de tous les cadeaux fiscaux faits aux plus riches...

M.C.: Les méfaits de cette politique se font durement sentir dans les quartiers: services publics de proximité réduits, projets abandonnés ou révisés à la baisse, subventions aux associations en recul... Des situations s'aggravent: le manque de places en crèches, la cantine refusée aux foyers dont un des parents ne travaille pas par manque de place dans les écoles... À Lormont, dans un quartier entièrement nouveau de plus de 1500 logements, la municipalité a renoncé à construire une école. Les effectifs des écoles du secteur voisin explosent. À la rentrée prochaine, les enfants seront probablement répartis sur les écoles existantes, au prix d'un allongement des trajets et du surpeuplement des écoles.

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