10 ans après le massacre d'Andijan, la situation des droits humains est pire que jamais

ACAT - Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture - 21/05/2015 13:10:00


12 mai 2015 - Le dixième anniversaire du massacre d'Andijan sera commémoré le 13 mai. A cette occasion, l'ACAT, la FIDH et Reporters sans frontières appellent la communauté internationale à ne pas oublier l'un des massacres de civils les plus sanglants d'Asie centrale.

L'indifférence de la communauté internationale par rapport au massacre d'Andijan marque un précédent historique et méprise les centaines d'hommes, de femmes et d'enfants qui reposent anonymement dans des fosses communes après avoir été abattus par l'armée. Elle les prive également de la justice que la mascarade de procès organisé par les autorités ouzbeks en 2005 ne leur a jamais accordée.

Plus grande tragédie de la nation ouzbèke depuis l'indépendance en 1991, le massacre d'Andijan n'a fait qu'aggraver la situation des droits humains dans un pays qui compte aujourd'hui des milliers de prisonniers politiques. « La tragédie du massacre d'Andijan se perpétue aujourd'hui car tout le monde, même les victimes, se tait par crainte du harcèlement, de poursuites, de la prison et de la torture » déplore Mutabar Tadjibaeva, directrice de l'association de la défense des droits humain en Ouzbékistan « Club des Coeurs Ardents », une organisation membre de la FIDH.

Le 13 mai 2005, le monde a été horrifié par le massacre sans précédent de civils dans la ville d'Andijan, dans l'est de l'Ouzbékistan. Ce jour-là, des milliers de manifestants s'étaient réunis sur la place principale de la ville. Au bout de quelques heures, des soldats ont commencé à tirer sur la foule, tuant des centaines personnes. Le décompte des tués n'a jamais pu être vérifié de manière indépendante. Les autorités ouzbeks évoquent un bilan de 187 morts, alors que d'autres sources estiment le nombre de victimes entre 500 et 1000.

Dix ans après la répression par le sang d'une manifestation pacifique pour réclamer des réformes et plus de liberté, aucune enquête indépendante n'a été autorisée par le gouvernement, et ceux qui osent évoquer la question du massacre périssent en prison ou sont forcés à l'exil.

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