Roland-Garros : Elias Ymer, l'héritier

Roland Garros - 27/05/2015 17:40:00


"La pression, c'est pas ce truc qu'on met dans les pneus ?" Elias Ymer pourrait faire sien l'aphorisme du basketteur Charles Barkley. Habitué à porter tous les espoirs de relève de la Suède depuis l'enfance, le jeune homme est aujourd'hui l'un des plus grands espoirs du tennis mondial. Découverte.

Stockholm, mars 2013. Le palais des congrès accueille une épreuve du Senior Tour. Tout le gotha du tennis suédois est dans la place : sur le court, il y a là Mats Wilander, Stefan Edberg, Mikael Pernfors et Magnus Larsson; dans les gradins, le grand Björn Borg en personne, mais aussi Tomas Enqvist, Jonas Björkman et Robin Soderling. Et en guise de chauffeur de salle livrant une exhibition avant le show - et sous les yeux - des célébrités : Elias Ymer. Scène de la vie (pas si) ordinaire d'un quasi-gamin portant sur ses seules épaules tous les espoirs de renouveau d'un tennis scandinave autrefois si glorieux, et aujourd'hui tellement sinistré.

Allez vous étonner après ça de voir Elias Ymer rester remarquablement calme au deuxième tour des qualifications de Roland-Garros, alors que, menant 6/2, 5-1, 30-0, il voit soudain le Slovène Blaz Rola entamer une remontée fantastique jusqu'à 5-3, 30-40... Balle pour revenir pleinement dans la partie pour la tête de série n°4. Et panne de première balle côté Suédois. Pas grave : même si sa seconde est largement perfectible, Ymer ne connaît pas le petit bras. Il persiste dans la prise de risques permanente à l'échange et cloue son adversaire sur place d'une accélération en long de ligne. Deux points plus tard, il conclut le match sur un smash rageur. "Je ne suis pas vraiment sensible à la pression, non, assène le jeune homme, n°1 suédois au classement ATP à tout juste 19 ans, et devenu l'année passée le plus jeune joueur de son pays à gagner un match en Coupe Davis depuis Mats Wilander. Au contraire, j'aime cette tension. Je pense que c'est dans ces moments-là que je donne le meilleur de moi-même."

Blanco : "Mettre la même intensité dans un premier tour de petit tournoi que dans un gros match sur un grand court"

Ses résultats ces derniers mois semblent en attester : peu à son avantage sur le circuit Challenger - un seul match gagné en trois tournois - il répond en revanche toujours présent dans les grands rendez-vous : une qualification, déjà, pour le tableau principal de l'Open d'Australie, en janvier ; une victoire en cinq sets sur Jurgen Melzer en Coupe Davis ; et deux tours passés récemment sur la terre battue de Barcelone, la ville où il s'entraîne à présent et où il bénéficie à la fois de l'expertise de Galo Blanco (lequel a mené un autre jeune prometteur, Milos Raonic, jusqu'aux portes du Top 10), et des fantastiques possibilités d'entraînement offertes par la présence sur site de nombreux joueurs de l'élite, comme Fabio Fognini ou Marcel Granollers.

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