Une quinzaine essentielle pour la solidarité avec le peuple grec

NPA - Nouveau Parti Anticapitaliste - 23/06/2015 14:55:00


La deuxième quinzaine de juin apparaît essentielle pour modifier le rapport de force européen qui étouffe aujourd'hui le peuple grec. Depuis l'élection du 25 janvier et la formation du nouveau gouvernement Tsipras autour de Syriza, la « Troïka » des institutions internationales capitalistes (UE BCE, FMI) n'a de cesse d'obtenir une capitulation totale de ce gouvernement pour le maintien de l'ensemble des politiques qui ont été appliquées en Grèce depuis 2008, ces mêmes orientations qui n'ont fait que plonger toujours plus le peuple grec dans la catastrophe économique et sociale.

La recherche par le gouvernement Tsipras d'un compromis avec ces institutions internationales, desserrant même un peu l'étau de l'austérité et permettant l'application d'au moins une partie de son programme électoral en manifestant une « rupture » avec les politiques antérieures s'est avéré illusoire : faire céder la Grèce est un enjeu politique pour les classes dominantes, pour briser partout toute velléité de résistance aux orientations austéritaires, sécuritaires et anti-démocratiques en Europe, et en particulier pour l'Etat espagnol confronté à une forte contestation.

Jusqu'à présent le gouvernement grec a payé sous la pression chaque échéance de remboursement de la dette qui l'étrangle et renoncé à une partie de son programme, mais n'a rien obtenu de substantiel en échange, et au mois de juin il doit rembourser 1,6 milliard d'euros alors qu'il a déjà raclé ses fonds de tiroirs. Il conserve une forte popularité parce qu'il a pris quelques mesures symboliques de gauche, et qu'il apparaît comme plus ferme que les gouvernements précédents face aux conditions de la Troïka. Mais la contestation de sa tactique monte y compris à l'intérieur de Syriza, et les prochains jours se dessinent périlleux pour chaque partie de la négociation - les dirigeants de l'UE ayant eux même peur de conséquences non maitrisées d'un éventuel « Grexit » (sortie de l'Euro) si l'affrontement domine.

Dans cette situation, le mouvement ouvrier et démocratique européen est tragiquement absent. Confronté à des combats très difficiles dans chaque pays, avec des directions traditionnelles dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles n'aident pas à reprendre confiance dans la lutte, peu sollicité par le gouvernement ou les mouvements sociaux grecs, il n'a pas pesé dans ce rapport de forces.

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