Ibeyi - Jeanne Added / Ala.ni

Philarmonie de Paris - 27/06/2015 13:30:00


19H30

WE CAN BE HEROES

Une trentaine de chanteurs interprètent en play-Back des chansons pop d'Arcade Fire, Shirley Bassey, Dominique A, Animal Collective ou Björk. Comment ? Ils entrent dans le carré, délimité au sol par du ruban adhésif et investissent les micros sur pied.

Concert performance en accès libre.

20H30

***

IBEYI

Le yoruba a trouvé en Ibeyi un ambassadeur de premier choix. Mais si Lisa-Kaindé et Naomi Diaz ne chantent pas exclusivement dans cette langue africaine importée à Cuba au XVIIe siècle par des esclaves originaires de l'actuel Nigeria, elles l'utilisent à bon escient, et avec beaucoup de naturel, pour pimenter leur soul percussive et hypnotique.

Une musique d'une grande spiritualité que les deux jumelles franco-cubaines âgées de seulement 20 ans embarquent sur un terrain souvent mélancolique, parfois festif. C'est toutefois l'épure de leur univers qui frappe. Même lorsque des effluves d'électro surgissent ou qu'un sample pointe le bout de son nez, tout est soupesé, rien n'est superflu chez Ibeyi. Car chaque son, chaque mot, chaque mélodie, est là pour magnifier leur incroyable dialogue frontal entre voix et rythmes.

JEANNE ADDED

Jusqu'ici, son nom avait surtout hanté le monde du jazz. Mais un jazz à part, que Jeanne Added s'était approprié, loin des clichés de l'évanescente chanteuse pour club enfumé à la lumière tamisée. Aux côtés de Lionel Belmondo, Bernard Lubat, André Minvielle, Riccardo Del Fra, Daniel Humair, Glenn Ferris, Vincent Courtois, Pierre de Bethmann ou bien encore Edouard Ferlet, la Rémoise avait imposé la particularité de son chant... Cette voix à peine martiale mais d'une belle souplesse, son rock électro anguleux et sombre, sa faculté à faire surgir la beauté d'un volcan de souffrance ou de douleur, Jeanne Added a évolué et déambule désormais sur un chemin nettement plus dandy. Sur les traces de Nick Cave, PJ Harvey, Sinead O'Connor et autres Nico, elle est une amazone urbaine et rock'n'roll à la diction hypnotique. Une vraie gifle.

ALA.NI

Avant de briller sur le devant de la scène, Ala.ni a agi dans l'ombre. Choriste pour Damon Albarn, Mary J. Blige, Andrea Bocelli et quelques autres, la Londonienne explose enfin, à 30 ans passés. Mais une explosion feutrée, intérieure et furieusement élégante. Il y a d'abord cette voix, susurrant des berceuses qu'on jurerait d'antan, comme échappées du répertoire d'un Cole Porter. Entre soul et jazz, sa musique est surtout là pour porter sa prose introspective, narrant ses maux à l'âme et ses peines de coeur. Un art nourri par ses multiples compétences. Vidéo, écriture, danse, théâtre, mode et mime, Ala.ni est une artiste totale, ayant trouvé dans ses chansons l'équilibre parfait. Et même si les fantômes de Billie Holiday ou Sade viennent caresser les oreilles, elle impose déjà sa propre voix avant même que ne soit sorti son premier album, attendu pour 2016.