Entretien avec Raphaël Cornu-Thénard Président d'Anuncio*

Diocèse de Paris - 28/09/2015 09:10:00


Anuncio*, l'association Alpha, la communauté Aïn Karem et la communauté de l'Emmanuel organisent, du 25 au 27 septembre, leur premier « Congrès mission » au Sacré-Coeur de Montmartre (18e). Raphaël Cornu-Thénard, fondateur d'Anuncio, présente l'événement créé pour faire (re)découvrir l'évangélisation directe.

Qu'est-ce que le Congrès mission ?

Une plateforme d'évangélisation directe qui a trois objectifs : susciter un enthousiasme renouvelé pour l'évangélisation explicite. Donner, à travers témoignages et ateliers, des clés pour se lancer ou progresser à tous ceux qui veulent se mettre en mouvement pour annoncer l'Évangile. Et permettre à ceux qui pratiquent déjà l'évangélisation directe, de se rencontrer : qu'ils puissent se retrouver, nouer des relations, échanger.

D'où est venue cette idée de créer un tel événement à Paris ?

À la suite de l'Avent 2014 où la cardinal André Vingt-Trois avait demandé à Anuncio de former les paroisses à l'évangélisation, nous nous sommes rendu compte que beaucoup d'entre elles manquaient d'outils ou étaient en recherche d'idées nouvelles pour évangéliser. Le Congrès mission, c'est donc profiter de la rentrée pour préparer son année missionnaire.

Pourquoi cette nécessité de former à l'évangélisation ?

Pour répondre à l'urgence, dans une France qui continue à se déchristianiser, d'aller rencontrer les gens en dehors d'une Église qui a tendance à se replier sur elle-même, dans ses très beaux murs. Quand on va sur la plage, dans la rue, on se rend compte que le fossé se creuse de plus en plus. Que 80 % des gens que l'on rencontre n'ont jamais eu l'occasion de rencontrer le Christ. Qu'on ne leur a jamais dit que Dieu était accessible.

Mais n'est-ce pas parfois trop direct d'annoncer l'Évangile de cette manière ?

C'est l'un des préjugés que les catholiques - et eux seuls - peuvent avoir sur l'évangélisation directe. Or, on n'oblige jamais les gens à nous parler. Ils restent toujours libres. Ce que l'on propose, c'est de nouer une amitié, dans un laps de temps donné ; de se rendre disponible dans un coeur à coeur, pendant lequel Dieu, s'il le veut, se rendra présent. Il est urgent d'arrêter de croire que si l'on ouvre les portes des églises, les gens vont entrer. Il faudrait peut-être arrêter de demander des efforts, d'attendre des questions de la part des personnes éloignées de l'Église. On laisse mourir des gens sous nos yeux sous prétexte que la demande doit venir d'eux ! Jésus ne nous a-t-il pas mandatés, à travers notre baptême, pour aller vers tous et proposer la conversion ?

Contact : contact@congresmission.com

Propos recueillis par Isabelle Demangeat pour Paris Notre-Dame