Etablissement Français du Sang : Panorama de la transfusion dans le monde

EFS - Etablissement Français du Sang - 17/12/2015 10:45:12


82 % des habitants de la planète ne sont pas sûrs de pouvoir recevoir le sang dont ils pourraient avoir besoin et, s'ils sont effectivement transfusés, n'ont pas la garantie de recevoir un sang non contaminé. Sans système de transfusion de qualité et bien organisé, il ne peut en effet y avoir de soins de santé modernes.


Les femmes sont les premières victimes de l'absence de système de transfusion fiable : 500 000 d'entre elles meurent chaque année par manque de transfusion, lors d'un accouchement ou au cours de la période post-partum. Viennent ensuite les enfants, les victimes de traumatismes et les populations les plus défavorisées...

Il est aujourd'hui admis que l'accès équitable et sûr aux produits sanguins n'est possible que par la mise en place de systèmes de transfusion au niveau national. Pourtant, en 2004, environ 80 pays ne disposaient toujours pas d'organisation pour répondre efficacement aux besoins en produits sanguins de leur population (étude réalisée sur 172 pays). Ensuite, lorsque des systèmes de transfusion stabilisés sont mis en place, les conditions assurant la qualité et la fiabilité du sang transfusé ne sont pas toujours respectées :


Le recrutement des donneurs
Plusieurs pays disposent encore de systèmes de collecte de sang basés sur une rétribution ou une compensation des donneurs, qui ne permettent pas d'offrir des produits sanguins sûrs. Des progrès notables ont cependant été accomplis dans ce domaine ces dernières années : sur 172 pays interrogés par l'OMS, 51 sont passés en 2007 à 100 % de don bénévole volontaire et non rémunéré (contre 39 en 2002).

La qualification
Les dernières études de l'OMS font part d'une évolution notable de la situation aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement : l'accès au sang s'améliore et les dons bénévoles s'accroissent. Cependant, dans plusieurs pays, notamment en Afrique subsaharienne, l'accès à des produits sanguins sûrs et de qualité est loin d'être acquis.


Dans de nombreuses régions du monde, le risque de transmission de maladies infectieuses par transfusion et d'accidents dus à des incompatibilités est élevé, faute de qualification du sang. Une quarantaine de pays n'effectue aucune qualification, d'autres ne procèdent qu'à des tests partiels. A l'origine de ces difficultés : l'absence de système de contrôle fiable, le manque de personnel et de moyens.

La transfusion dans l'Union européenne

Quatre directives de l'Union européenne régissent l'organisation des systèmes de transfusion sanguine des pays membres.

La directive 2002/98/CE du Parlement européen et du Conseil, datant du 27 janvier 2003, qui établit des normes de qualité et de sécurité pour la collecte, le contrôle, la transformation, le stockage et la distribution du sang humain, et des composants sanguins.

La directive 2004/33/CE de la Commission, datant du 22 mars 2004, qui porte application de la directive 2002/98/CE du Parlement européen et du Conseil concernant certaines exigences techniques relatives au sang et aux composants sanguins.

La directive 2005/62/CE de la Commission, datant du 30 septembre 2005, qui porte application de la directive 2002/98/CE du Parlement européen et du Conseil concernant les normes et spécifications communautaires relatives à un système de qualité dans les établissements de transfusion sanguine.

Les pays entrants sont tenus d'organiser un système similaire, basé sur de bonnes pratiques, et des normes de qualité et de sécurité.