Décès de Roger Trugnan : Une peine immense (Pierre Laurent)

PCF - Parti Communiste Français - 17/02/2016 11:35:00


Roger Trugnan est décédé. J'ai une peine immense. Roger était un des rares survivants de l'horreur des camps d'extermination. Sa famille, de Balta aujourd'hui en Moldavie, de confession juive, avait trouvé refuge en France, à Paris. Ses parents, sa soeur, comme lui même, croyaient en la France des lumières, aux valeurs de Liberté, d'Égalité, de Fraternité.

A 13 ans, il participe avec enthousiasme aux manifestations du Front Populaire. C'est un Gavroche du 11e arrondissement. Il soutient et aide ses parents qui, dès 1934, accueillent chez eux des réfugiés qui fuient les régimes fascistes et nazis : de Pologne, de Roumanie, de Hongrie ou d'Allemagne. A 17 ans, il entre dans la Résistance au sein des FTP MOI. Pendant 3 ans, il vit dans la clandestinité. Arrêté avec son réseau, il est interné à Drancy puis envoyé au camp d'extermination d'Auschwitz, avec ses amis Henri Krasucki et Sam Radzynski.

En avril 1945, il participera à la marche de la mort et en sortira vivant.
De retour en France, il apprendra que ses parents et sa soeur Germaine ont également été envoyés dans les camps de la mort mais n'en reviendront jamais...

Roger Trugnan était un homme d'une grande finesse. Dirigeant du Parti communiste avec d'importantes responsabilités à la Fédération de Paris, où il a laissé l'empreinte de son humanité. Spécialiste des questions européennes, notamment de l'Europe de l'Ouest, il a longtemps été l'un des animateurs de la Polex (secteur international du PCF), au coté de Jean Kanapa, Jacques Denis... C'était un homme d'une grande gentillesse, d'une grande écoute, notamment à l'égard des jeunes, d'une grande discrétion sur son passé et toujours au service de son idéal.

Je pense ce soir à sa femme Annette, à son fils, Germain, à toute sa famille, ses amis et camarades, et en particulier à Paulette Sarcey.

A toutes et tous, j'adresse toutes mes condoléances, toute mon affection.