Nous avons décidément le don de souffler sur les braises mal éteintes de notre histoire nationale. Je pense en ce jour à celles de la guerre d'Algérie.
Rapatriés de toutes confessions, Harkis, militaires du contingent ou d'active, chacun des acteurs de ce drame a sa mémoire et sa souffrance qu'il faut respecter. Ce qui est sûr, c'est que le sang n'a pas cessé de couler le 19 mars et après. Les tentatives faites depuis plusieurs années pour trouver une date consensuelle de commémoration de la fin de la guerre ont échoué. Fallait-il que le Chef de l'État, en solennisant le 19 mars, relance la querelle? Ne vaut-il pas mieux laisser le temps faire son oeuvre et, pour l'instant, respecter le choix de chacun? L'apaisement est souvent le meilleur chemin vers la réconciliation.
Publié le 19/03/2016 par Alain Juppé