Secours populaire français: "Les enfants grecs manquent de tout"

Secours populaire français - 02/02/2017 18:00:00


Chute des revenus, explosion du chômage, hausse de la mortalité infantile... depuis 2009, les Grecs sont meurtris par la pauvreté. Le SPF, qui entretient des liens étroits avec le peuple grec depuis plus de soixante-dix ans, leur apporte son appui aux côtés de l'association Solidarité populaire. Rencontre avec Haïk Apamian, un de ses représentants.

Comment se traduit le partenariat qui lie le Secours populaire français à Solidarité populaire ?

Notre association travaille en lien étroit avec le SPF depuis plusieurs années. Nous partageons les mêmes valeurs, la même conception de la solidarité, la même perspective sur les actions à mener en commun. Le SPF, dès le début de la crise, et comme il l'avait déjà fait par le passé, a tout mis en oeuvre à nos côtés pour apporter son aide à la population grecque. En 2014, les dons du SPF, 150 tonnes de nourriture et 50 tonnes de matériel de produits de première nécessité, nous ont permis de mener un large programme d'aide aux populations vulnérables dans plusieurs villes : nous avons été en mesure de leur fournir de quoi se nourrir mais aussi préparer des repas équilibrés. Une aide vitale quand on sait que la malnutrition accroît la prédisposition aux maladies.

Solidarité populaire a également tissé des liens avec plusieurs fédérations du SPF. Pouvez-vous donner quelques exemples d'initiatives communes ?

Nous avons développé des partenariats régionaux avec la fédération du Nord, de la Gironde, de Haute-Garonne, du Rhône, de l'Essonne... Dans la Loire, des enfants grecs ont été invités dans village Copain du monde... Cette solidarité ne peut aller à sens unique, nous avons donc créé un mouvement de solidarité envers les enfants de France : nous avons reçu un premier groupe d'enfants venus de Villetaneuse, en 2015, et d'Alsace , en 2016. Nous avons comme projet d'élargir ce projet à d'autres fédérations françaises.

Comment la population grecque survit-elle aux politiques d'austérité et à la pauvreté ?

Beaucoup de familles manquent de tout. Les enfants grecs manquent de tout. Ils ont un besoin vital de notre aide. Mais la pauvreté a aussi pour conséquence un sentiment d'exclusion, nous tentons donc de favoriser la création de liens sociaux, en mettant en place un accompagnement global. Notre objectif est l'émancipation de l'individu. Le Secours populaire partage ses savoir-faire, ses réseaux de solidarité et ses moyens. Pour Noël, nous avons organisé conjointement un goûter avec la projection d'un film et une distribution de pâtisseries traditionnelles, auprès de réfugiés syriens, de familles grecques et dans un centre de personnes en situation d'handicap.

Quels sont vos projets pour 2017 ?

Nous souhaitons renforcer la solidarité en Europe essentiellement auprès des enfants et des jeunes. Nous souhaitons créer un village international de la solidarité. Ce sera un espace de rencontre entre enfants, adolescents et des familles d'horizons et d'origines différentes. Créer des liens favorisant le partage et la création d'un monde commun est un projet formidable et une force de résistance exceptionnelle.