Comité Economique et Social Européen: Une vision partagée de l'avenir

CESE Comité Economique et Social Européen - 09/02/2017 17:00:00


La société civile et les décideurs politiques débattent de l'avenir de l'euro et de la manière de poursuivre le processus d'approfondissement de l'UEM

Il n'existe pas d'autre solution viable que celle d'une zone euro plus politique, davantage axée sur les grandes priorités qui importent à ses citoyens que sur des objectifs chiffrés et des questions techniques spécifiques. Encore une fois, le CESE invite les dirigeants politiques à accélérer le processus d'approfondissement de l'Union économique et monétaire (UEM) afin de garantir une plus grande convergence entre les États membres et de rendre l'UE dans son ensemble plus prospère, plus compétitive et plus résistante aux chocs extérieurs, dans le cadre d'un concept de souveraineté partagée.

Tels sont quelques-uns des principaux messages du débat de haut niveau organisé par le Comité économique et social européen (CESE), le 2 février, sur le thème «Quel avenir pour l'euro? Menaces et opportunités pour la deuxième étape de l'approfondissement de l'UEM». Le but de cette manifestation était d'aider à atteindre le consensus indispensable sur une feuille de route ambitieuse en vue de l'achèvement de l'UEM européenne d'ici à 2025, en tant qu'élément de la vision globale pour l'avenir de l'UE.

«Il est urgent que les citoyens et les acteurs économiques européens puissent percevoir un sentiment d'appropriation et une orientation de la part des dirigeants européens, notamment lorsqu'ils se penchent sur les pièces manquantes d'une véritable UEM», a affirmé Joost van Iersel, président de la section ECO du CESE. «Le processus d'intégration de l'UE, et particulièrement l'euro, ne peuvent être viables que si les aspects économique, budgétaire, financier, social et politique progressent de concert, quand bien même cela nécessiterait une modification du traité.»

Le président du groupe de travail sur l'euro, Thomas Wieser, a été clair: «Le cadre juridique actuel de l'UEM a atteint ses limites. Un réel changement s'impose. Même si l'euro est une monnaie stable sur la scène mondiale, les États membres ont des perceptions très différentes du rôle qui doit être celui de la politique budgétaire. Nous manquons de convergence structurelle et cet état de fait provoque des déséquilibres».

Massimo Suardi, chef de cabinet adjoint du vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, a mis en avant les réalisations actuelles et la nécessité d'un discours plus positif, tandis qu'Alfred Camilleri, secrétaire permanent du ministère des finances maltais, a présenté les priorités de la présidence du Conseil dans le domaine de l'UEM, notamment la gouvernance économique, les investissements, l'union des marchés de capitaux, la fiscalité et les services financiers. «La présidence maltaise entend inscrire le livre blanc sur l'avenir de l'Europe et de l'UEM à l'ordre du jour dès le Conseil ECOFIN informel du mois d'avril», a-t-il souligné.

Ces interventions ont été suivies par celle d'un panel d'experts sur les différentes menaces et opportunités liées à la deuxième étape de l'achèvement de l'UEM, telles qu'elles figurent dans le rapport des cinq présidents (2017-2025). Les orateurs, issus d'organisations nationales, européennes et internationales, ainsi que de différentes organisations de la société civile et autres groupes de réflexion, ont présenté de très nombreuses idées et options à étudier dans le cadre de l'évolution à court, moyen et long terme de la gouvernance de la zone euro. En dépit de points de vue différents sur les mécanismes spécifiques à utiliser, chacun a pu constater qu'un large consensus se dégageait sur le fait que nous, Européens, sommes étroitement liés et que, dans le moment présent, la volonté politique de s'inspirer d'une vision partagée de l'avenir est assurément l'élément manquant si l'on veut résoudre le casse-tête européen.

La manifestation était organisée en tant que contribution au prochain livre blanc sur l'avenir de l'Europe et de l'UEM et aux débats intervenant dans le cadre du sommet européen prévu à l'occasion du 60e anniversaire du traité de Rome, en mars de cette année.