Création d'une plateforme des parties prenantes pour accroître l'employabilité des femmes dans le secteur des transports

CESE Comité Economique et Social Européen - 02/05/2017 13:45:00


Seuls deux travailleurs du secteur des transports sur dix sont des femmes. Avec 78 % des emplois occupés par des hommes, les transports constituent l'un des secteurs les plus touchés par les inégalités hommes-femmes. Le Comité économique et social européen (CESE) estime que la perspective d'attirer davantage de femmes vers les emplois de ce secteur constitue une urgence impérative, et propose la création d'une «plateforme pour le changement» afin de s'attaquer à cette question.

Lors de sa session plénière d'avril, le CESE a adopté un avis intitulé «Les femmes et les transports - Plateforme pour le changement» qui définit le format et le fonctionnement de ce nouveau forum des parties prenantes, et qui fournit un certain nombre de recommandations à la Commission quant à sa mise en place.

«Le secteur des transports est conçu par des hommes et pour des hommes», a déclaré Madi Sharma, la rapporteure du CESE. «Mais aujourd'hui l'augmentation du nombre de femmes dans ce secteur ne relève plus seulement de la question de l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est aussi un impératif économique et social. Le secteur a désespérément besoin de salariés compétents qui se sentent appréciés et protégés dans leur emploi afin de générer croissance et innovation.»

En effet, en faisant progresser l'égalité entre les femmes et les hommes, la plateforme permettra de relever aussi certains des défis économiques et sociaux les plus pressants qui se posent aux transports, à savoir la réduction du risque d'un futur déficit de main-d'oeuvre (un tiers de l'ensemble des travailleurs en exercice sont actuellement âgés de plus de 50 ans), l'amélioration des conditions de travail et de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la lutte contre le harcèlement ou le changement de l'image du secteur. L'objectif général consistera à faire progresser la participation des femmes, les possibilités qui leur sont offertes, le nombre d'entreprises dirigées par des femmes et celui des femmes exerçant des fonctions dirigeantes.

Mme Sharma fait valoir que « de tels problèmes ne figurent pas parmi ceux sur lesquels la Commission peut légiférer. La plateforme proposée par le CESE vise à associer tous les acteurs concernés au processus de changement de l'environnement de travail du secteur». Au nombre des participants devraient figurer des représentants des entreprises, des associations de PME, des syndicats, des associations de femmes, des ONG, des médias, du monde politique, de l'Université, etc.

Cette plateforme ne pourra fonctionner que si ses membres se l'approprient pleinement, et c'est la raison pour laquelle le CESE propose que son mandat et son champ d'application soient définis par des représentants de ses membres et de la Commission à l'occasion de leur première réunion. Afin de s'assurer qu'elle débouche sur des résultats concrets, la plateforme devrait suivre une approche pragmatique, assortie d'objectifs «SMART» (spécifiques, mesurables, réalisables, réalistes et limités dans le temps) ainsi que de mesures ciblées mettant l'accent sur la mise en oeuvre du changement et la dissémination des enseignements.

En outre, le CESE est convaincu que le suivi, l'évaluation et les révisions annuelles constituent des outils essentiels pour garantir la crédibilité et la réussite de la plateforme. Un site internet devrait être créé pour inventorier ses membres et leurs activités, ainsi que pour accueillir une base de données des différentes actions, recommandations, rapports de suivi, évaluations et bonnes pratiques.

La plateforme pour le changement est le fruit d'un travail de longue haleine du CESE sur les transports et la question de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui a débuté en 2015 avec la publication d'un premier avis exploratoire. Celui-ci s'est inspiré des méthodes de travail de la participation de la société civile telle qu'elle se pratique au sein du CESE, ainsi qu'en prenant pour référence la plateforme d'action européenne sur l'alimentation, l'activité physique et la santé de la DG SANTE qui a livré des résultats très positifs au cours de ses dix années d'existence.

M. Frans Timmermans, vice-président de la Commission, et Mme Violeta Bulc, commissaire chargée des transports, ont approuvé le concept du CESE d'une plateforme pour le changement, et le lancement de cette initiative aura lieu au siège du CESE en novembre 2017, en présence de Mme Bulc.