Concertation avec les partenaires sociaux sur la mondialisation et le numérique

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 16/06/2017 18:45:00


C'était un rendez-vous, c'est devenu une habitude. Tous les ans depuis 2010, la chancelière Angela Merkel reçoit les représentants du patronat et des syndicats au château de Meseberg, à 70 kilomètres au nord de Berlin. L'objectif : faire le point sur la stratégie à adopter face aux défis économiques du futur. Au programme cette année : la mondialisation et l'impact de la révolution numérique sur le monde du travail.

« Dans un monde en proie à de profonds bouleversements », a souligné la chancelière, « nous avons ensemble la mission de poser à nouveau les bases » de l'économie sociale de marché pour garantir la prospérité de demain. Il s'agit de perpétuer cette « prospérité pour tous » qui a guidé la politique économique allemande depuis Ludwig Erhard.

Deux tables rondes étaient organisées autour d'experts et de plusieurs membres du gouvernement : la première sur le libre-échange à l'heure des tentations protectionnistes, la seconde sur les réponses à apporter à la révolution numérique du travail.

Ouverture commerciale

« Dans les deux domaines, nous estimons qu'il y a matière à agir », a affirmé la chancelière après la réunion.
« En ce qui concerne la mondialisation et la manière de la façonner, nous plaidons tous, je crois, pour l'ouverture. Nous partons du principe qu'il existe des solutions gagnant-gagnant pour le développement du monde, mais qu'il ne s'agit pas de laisser parler les seuls chiffres macroéconomiques. Les accords de libre-échange, comme le CETA [entre l'Union européenne et le Canada, ndlr], qui contient des normes en matière d'environnement, de protection des consommateurs et en matière sociale, sont importants. »

Le monde du travail à la veille d'une transformation « massive »

Quant à la révolution numérique, elle va « massivement transformer le monde du travail », a reconnu Angela Merkel. Avec des opportunités nouvelles, mais aussi des risques : « si l'on veut la considérer dans son ensemble, il ne faut pas se contenter de voir les emplois totalement nouveaux qui vont émerger. Il faut aussi regarder ceux qui vont disparaître, et considérer qu'il y a, derrière chacun d'eux, un être humain qui a besoin des qualifications et de la formation nécessaires », a dit la chancelière.

Une réponse s'impose donc : la formation. Il est « clair que nous allons avoir rapidement besoin de profils professionnels nouveaux », a dit la chancelière. Cela implique un « secteur de la formation professionnelle capable de répondre à ces nouveaux défis en termes de compétences ».

Angela Merkel souhaite ainsi « une initiative commune et coordonnée » associant des accords entre les partenaires sociaux, des mesures au niveau des entreprises et des mesures gouvernementales.

Elle a également évoqué le Livre blanc sur l'avenir du travail à l'ère 4.0, publié par la ministre allemande du Travail et des Affaires sociales, Andrea Nahles. Ce travail doit être poursuivi, a-t-elle souligné.

A.L.