Élections Catalogne : Inés Arrimadas, la jeune femme qui bouscule les séparatistes et qui est en tête des sondages

Ciudadanos - 19/12/2017 09:55:00


Inés Arrimadas, 36 ans, du parti de centre droit Ciudadanos, arriverait en tête du scrutin du 21 décembre, selon tous les sondages. Intelligente et ferme sur l'unité de l'Espagne, elle encaisse les coups des indépendantistes et y répond sans complexes.

Si toute spéculation sur les résultats des élections au Parlement autonome catalan de jeudi prochain est risquée, les sondages indiquent que la grande surprise du scrutin viendrait d'une femme jeune, décidée et audacieuse. Inés Arrimadas, 36 ans, donnée favorite, est la candidate de Ciudadanos (Citoyens). Ce parti de centre droit créé il y a neuf ans à peine - avec le parti de la gauche radicale Podemos - a mis fin au bipartisme en Espagne, où jusque-là les socialistes du PSOE et le Parti populaire (PP), de droite, s'étaient partagé le pouvoir.

"Intelligente, perfectionniste, bonne communicatrice", écrit d'elle le site Eldiario.es. Aux côtés du PP, elle milite pour l'unité de l'Espagne face aux partis indépendantistes. "Son discours est sans fioritures ni concessions, explique le site economiadigital.es. C'est une constitutionnaliste, de jour comme de nuit."

Pour le "vivre-ensemble"
Inés Arrimadas est née en Andalousie, à Jerez de la Frontera, mais elle est devenue catalane d'adoption après des études de droit et un Erasmus à Nice, où elle a appris à maîtriser le français - après l'anglais, l'espagnol et le catalan. Elle est fan du Barça et mariée... à un nationaliste catalan.

À propos des sondages qui la placent en tête - Ciudadanos obtiendrait 35 ou 36 sièges sur 135, contre 25 dans le Parlement sortant -, elle confie au quotidien catalan La Vanguardia : "Je suis pleine d'espoir, je veux contribuer à surmonter cette étape nationaliste pour parvenir à une autre, de vivre-ensemble, de défense de l'Europe et de réformisme." Mais, ajoute-t-elle "affronter les nationalistes n'est pas facile, quand ils te disent que si tu ne soutiens pas leurs idées, tu es contre la Catalogne."

Victime du machisme
Après les arrestations d'une partie des leaders séparatistes pour avoir organisé la déclaration unilatérale d'indépendance du 27 octobre dernier - déclarée illégale par la justice -, "elle n'a aucun complexe pour affirmer qu'il faut respecter la loi", continue economiadigital.es.

Qui plus est, cette féministe dans l'âme a dû faire face, pendant la campagne, au machisme ambiant. "J'ai subi des attaques clairement machistes, des insultes machistes, des commentaires machistes... comme toutes les femmes qui ont des responsabilités. Nos grands-mères ont lutté pour l'égalité des droits, nous devons lutter pour l'égalité réelle", continue-t-elle dans La Vanguardia.

Le poste de présidente est loin d'être assuré
En attendant les résultats du 21 décembre, même le quotidien proche des séparatistes El Nacional reconnaît qu'Inés Arrimadas est "celle qui a bénéficié" avant tout autre, du processus raté d'indépendance. Mais sept partis ou coalitions sont dans les starting-blocks pour jeudi. Donc rien ne dit que cette jeune prodige de la politique catalane deviendra la présidente de la région autonome. Dès le 22 décembre, les négociations commenceront pour savoir qui obtiendra le poste. Et il existe de multiples possibilités d'alliance.