Chasseurs vigilants, la nature mérite mieux

Humanité et Biodiversité - 16/01/2018 14:10:00



Le Journal télévisé de 20h de France 2 a diffusé, le 10 janvier 2018, un reportage relatif au recrutement de 200 chasseurs par la Gendarmerie de l'Oise pour effectuer des missions relevant de la police des milieux naturels et forestiers.

Cette convention signée le 21 mars 2017 ne fait que marginalement référence aux agents des organismes chargés de la protection de l'environnement (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, Office National des Forêts, Agence Française de la Biodiversité,...) qui assument ces missions de police des milieux naturels et forestiers avec la compétence que leur donne une formation approfondie,

Le réseau des « chasseurs vigilants » est censé compléter ces dispositifs territoriaux affaiblis par la suppression de postes de fonctionnaires assermentés.

Les chasseurs chassent et c'est leur droit mais il est prévu que leur réseau assure la sécurisation des chasses à courre. Et les voilà donc officiellement en défense d'une activité cynégétique, donc en défenseurs de leur propre intérêt. Et à la différence des "cavaliers vigilants" et autres regroupements, ils sont armés. Le préfet de l'Oise donne l'impression d'accepter une milice ou une police parallèle... car la convention n'impose pas de déposer le fusil pour remplir la mission. Cette convention risque de produira de nouvelles tensions entre les divers utilisateurs de la nature.

Si l'Etat veut faire un corps de bénévoles auxiliaires pour la protection de l'environnement, il ne faut pas le limiter. C'est comme si les pompiers volontaires étaient accessibles uniquement à une certaine catégorie sociale. Ne risque-t-on pas de voir privilégier les chasseurs entre eux au détriment des autres notamment quand on voit les articles de presse où les relations entre randonneurs/chasseurs ou ramasseurs de champignons/chasseurs, voire agriculteurs/chasseurs, sans parler des naturalistes/chasseurs, ne sont pas toujours au beau fixe, augurant de futurs contentieux entre cette «nouvelle police» et les citoyens.

On peut avancer et essayer de construire un consensus. Pour cela, l'Etat doit ouvrir des discussions avec l'ensemble des usagers de la Nature et les élus pour mettre en place une réserve rurale citoyenne ouverte à tous.

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