Les députés débutent leurs travaux sur le paquet "élargissement" 2018

Parlement Européen - 30/04/2018 10:05:00

Les députés saluent le paquet "élargissement" 2018
Soutien à l'accélération des négociations d'adhésion avec les Balkans occidentaux
Critiques sur les négociations d'adhésion avec la Turquie

Les députés ont salué les nouvelles positives quant aux négociations d'adhésion avec l'Albanie et l'ARYM, mais remis en cause les négociations d'adhésion avec la Turquie.

"La politique d'élargissement produit des résultats", a souligné le commissaire en charge de la politique européenne du voisinage et des négociations d'élargissement, Johannes Hahn, lors d'un débat en commission des affaires étrangères sur le paquet "élargissement" 2018. Il a énuméré les réussites et les défis auxquels les pays candidats et candidats potentiels à l'adhésion ont fait face au cours de l'année passée. Le commissaire a souligné que l'Albanie et l'ancienne République yougoslave de Macédoine étaient parvenues à obtenir de la Commission la recommandation de débuter les négociations d'adhésion, tandis que la Turquie continue à s'éloigner de façon significative de l'Union européenne.''

Les députés de la commission des affaires étrangères ont salué l'analyse présentée par le commissaire Hahn, ont exprimé de grands espoirs pour que l'élan que représente l'élargissement de l'UE ne soit pas gâché et pour que de futures négociations d'adhésion ne soient pas bloquées par les États membres de l'UE. Certains députés ont également exprimé leur inquiétude quant au rapport sur la Turquie, remettant notamment en cause l'intention de la Commission de traiter la Turquie comme un partenaire stratégique malgré de graves violations en matière d'État de droit et de droits de l'homme.

Turquie
Kati Piri (S&D, NL), rapporteure sur la Turquie, a déclaré: "Selon le rapport 2017 de la Commission européenne sur la Turquie, le pays candidat fait pire qu'avant dans ses efforts pour répondre aux critères politiques de l'UE. L'état d'urgence qui remonte à presque deux ans a sérieusement entravé les droits fondamentaux, des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées en dehors de toute procédure légale, et un référendum controversé sur une nouvelle constitution a été organisé. Malgré ce constat sombre, la Commission ne tire aucune conséquence politique. Elle continue à faire croire que le processus d'adhésion peut suivre son cours, même après la mise en oeuvre d'une constitution qui n'est pas conforme aux principes fondamentaux de la démocratie. Avec cette stratégie du "chien qui aboie mais ne mord pas", la Commission a manqué l'occasion d'envoyer un message clair au Président Erdogan concernant les effets directs de sa politique sur les relations UE-Turquie.''

Serbie
David McAllister (PPE, DE), président de la commission des affaires étrangères du PE et rapporteur sur la Serbie, a déclaré: "La Serbie est l'un des pays les plus avancés dans le processus d'élargissement. Le gouvernement de Belgrade a adopté des réformes économiques importantes qui continuent à produire des résultats. Toutefois, la tâche la plus importante pour la Serbie consiste maintenant à proposer et mettre en oeuvre des réformes en matière d''État de droit et de droits fondamentaux. Belgrade et Pristina doivent renforcer de façon substantielle leur engagement vis-à-vis du dialogue. L'initiative du Président Aleksandar Vucic consistant à initier un dialogue interne en Serbie sur l'avenir des relations avec le Kosovo est donc très importante."

Albanie
Knut Fleckenstein (S&D, DE), rapporteur sur l'Albanie, a déclaré: "L'Albanie mérite pleinement cette recommandation positive. Le pays est en train de réformer en profondeur son système judiciaire, ce qui souligne de façon forte son ambition européenne, et ses progrès sont également rapides sur d'autres sujets clés. De plus, l'expérience de l'Albanie sur cette réforme pourra être utile à d'autres pays de la région. Je compte sur le Conseil européen de juin pour faire avancer encore un peu plus le processus d'adhésion du pays."

Monténégro
Charles Tannock (ECR, UK), rapporteur sur le Monténégro, a déclaré: "Le rapport de la Commission sur le Monténégro est une évaluation juste des progrès et défis auxquels le pays fait face. Avec la quasi-totalité des chapitres des négociations ouverts, le Monténégro est le pays le plus avancé dans le processus d'adhésion et est en bonne position pour consolider ses efforts sur les sujets pour lesquels une marge de progrès a été identifiée."

Ancienne République yougoslave de Macédoine
Ivo Vajgl (ADLE, SI), rapporteur sur l'ARYM, a déclaré: "En recommandant une nouvelle fois de débuter les négociations d'adhésion avec la Macédoine, la Commission européenne reste fidèle au principe consistant à juger les pays candidats sur leur mérite. La Macédoine est sur la liste d'attente depuis assez longtemps. Le dernier obstacle - la question du nom du pays en Grèce - sera je l'espère résolu bientôt et le pays pourra alors concentrer toute son énergie sur la poursuite des réformes et se conformer à tous les critères nécessaires pour devenir membre de l'UE.''

Kosovo
Igor Soltes (Verts/ALE, SI), rapporteur sur le Kosovo, a déclaré: "Il est essentiel que le gouvernement du Kosovo poursuive les réformes qu'il a déjà commencé à mettre en oeuvre: la lutte contre la corruption et le crime organisé, un système judiciaire indépendant et pleinement opérationnel. Afin que la région demeure stable, il est de la plus grande importance de poursuivre le dialogue entre Belgrade et Pristina de façon pacifique, tolérante et respectueuse. Je pense que la libéralisation du régime des visas sera accordée rapidement au Kosovo et qu'il y aura le moins d'obstacles possibles sur le chemin.''

Bosnie-Herzégovine
Cristian Dan Preda (PPE, RO), rapporteur sur la Bosnie-Herzégovine, a déclaré: "Je suis préoccupé car le rythme des réformes s'est ralenti en Bosnie-Herzégovine à cause de désaccords politiques. Le pays doit rattraper son retard par rapport à d'autres pays de la région et obtenir le statut de pays candidat. Les réformes doivent donc s'accélérer. En même temps, un compromis doit être trouvé très rapidement sur les modifications de la loi électorale, en particulier concernant la Chambre des peuples, afin que des élections crédibles puissent se tenir en octobre.''

Prochaines étapes
La commission des affaires étrangères va maintenant commencer son examen approfondi des rapports par pays afin de pouvoir préparer une résolution sur chaque pays.

Contexte
Les pays candidats à l'adhésion sont la Turquie, le Monténégro, la Serbie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine et l'Albanie. Les pays candidats potentiels sont la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo.
Les négociations d'adhésion ont été ouvertes avec la Turquie (2005), le Monténégro (2012) et la Serbie (2014).