Fin des travaux des Consultations régionales sur le Document de stratégie d'intégration régionale(DSIR) pour l'Afrique centrale 2018-2025-BAD

CEEAC - Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale - 17/09/2018 11:05:00

et de restitution de l'Etude sur l'industrialisation durable de la filière Bois dans les pays du Bassin du Congo

Débutés le 10 septembre 2018, les travaux des Consultations régionales sur le Document de stratégie d'intégration régionale pour l'Afrique centrale 2018-2025-BAD et de restitution de l'Etude sur l'industrialisation durable de la filière Bois dans les pays du Bassin du Congo ont pris fin le jeudi 13 septembre de la même année.

Les objectifs de la consultation régionale sur le DSIR-Afrique centrale étaient entre autres de :

a) Améliorer la connaissance des parties prenantes nationales et régionales (gouvernements, secteur privé, CER) et des partenaires techniques et financiers, au sujet des orientations et priorités du DSIR-AC 2018-2025 ;
b) Accroitre l'implication des gouvernements, des CER et du secteur privé dans la formulation des projets régionaux prioritaires susceptibles d'être financés par la Banque dans le cadre du DSIR-AC 2018-2025 ;
c) Proposer un cadre de concertation entre la CEEAC, la CEMAC, les autres institutions régionales, et les partenaires techniques et financiers, pour coordonner la mise en oeuvre efficace et efficiente de l'agenda d'intégration régionale en Afrique centrale.

Quant à l'Etude sur l'industrialisation durable de la filière Bois dans les pays du Bassin du Congo, elle visait à fournir un diagnostic pour chacun des pays pour qui l'Etude a été commandée par la BAD, en termes de potentiel forestier et de niveau de transformation du bois et à proposer in fine une Vision à l'horizon 2030 pour l'industrialisation de la filière bois et les priorités stratégiques qui en découlent.

Cette étude régionale a été commandée par la Banque africaine de développement et porte sur l'industrialisation durable du bois dans six pays du bassin du Congo, à savoir: Gabon, Cameroun, Congo, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Guinée équatoriale.

Contraste
L'Etude a montré le contraste qui existe entre les potentialités économiques liées à la forêt et le faible taux de mise en valeur et l'industrialisation de celle-ci.

En termes de potentiel forestier, les pays du bassin du Congo possèdent 300 millions d'hectares de forêts, dont 170 millions d'hectares de forêts tropicales denses, 51 millions d'hectares de forêts productives, 18 millions d'hectares de conservation et 100 millions d'hectares attribués. Cela fait de l'Afrique centrale, le deuxième plus grand bassin de forêt tropicale après l'Amazonie. En dépit de cette importante dotation forestière, le bois a été exploité et exporté sous forme brute (grumes) vers des pays étrangers au cours des six dernières décennies, tandis que les produits finis ont été importés avec des pertes de possibilités économiques incalculables pour la région.

Le bassin du Congo occupe une place extrêmement marginale au niveau du marché mondial: 1% de la production mondiale de sciages; 5% de la production mondiale de grumes tropicales; 6% de la production mondiale de sciages tropicaux; 7% de la production mondiale de placages tropicaux; 1% de la production mondiale de contreplaqués tropicaux; et peu ou pas de deuxième et troisième transformation du bois. Cette faible performance des pays du bassin du Congo pourrait être associée à plusieurs facteurs, notamment un faible niveau d'industrialisation du secteur du bois, l'exportation sous formes de grumes de la majeure partie de la production, la mauvaise connaissance de la base de ressources forestières existante, les faibles niveaux de plantation, le manque de diversification de la production à partir des nombreuses espèces d'arbres disponibles dans les forêts et les faibles taux d'extraction des arbres sur pied et abattus.

Recommandations
La plupart des économies d'Afrique centrale dépendent des ressources naturelles non renouvelables épuisables telles que le pétrole. Ces pays doivent procéder à des changements industriels structurels en diversifiant leurs économies pour exploiter le potentiel d'autres ressources naturelles renouvelables telles que le bois d'oeuvre pour la création d'emplois, la création de revenus et la croissance verte. Le suivi de cette recommandation garantira une trajectoire de croissance soutenue et de développement humain à long terme dans le bassin du Congo. L'étude propose une vision stratégique pour l'industrialisation de la filière bois dans le bassin du Congo d'ici à 2030, avec la nécessité d'augmenter les superficies de concessions d'environ 50 millions d'hectares aujourd'hui à 75 millions d'hectares, augmenter les loyers des concessions forestières d'une production d'environ 7 millions de m3 à 15 millions de m3 d'ici 2030, en augmentant le taux de transformation primaire de 66% à 100% en 2030, en augmentant de 50% la deuxième et troisième transformation des produits primaires à moyen terme et en développant le commerce intra-Africain des produits ligneux.