ADS Show : le MCO aéronautique, une priorité de la ministre des Armées
À l'occasion de l'ADS Show, salon européen du maintien en condition opérationnelle (MCO) aéronautique, Florence Parly s'est rendue sur la base aérienne 106 de Bordeaux - Mérignac le 27 septembre 2018. La disponibilité des aéronefs étant une de ses priorités déclarées, elle a souhaité rappeler la part de responsabilité dans la réussite de la transformation du MCO aéronautique que tiennent les personnels de chaque armée, la Direction générale à l'armement, le Service industriel aéronautique, la Direction de la maintenance aéronautique ainsi que les industriels partenaires.
« Le maintien en condition opérationnelle aéronautique (MCO) devenait le talon d'Achille de nos armées », a constaté Florence Parly lorsqu'elle a pris la tête du ministère des Armées. Avec une baisse de la disponibilité des aéronefs militaires de 10% en 15 ans et, en parallèle, une augmentation des coûts de maintenance de 40%, les armées étaient en danger. Le 11 décembre 2017, la ministre des Armées décide de lancer sa transformation. En seulement 4 mois une nouvelle direction, la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé), est créée. Dirigée par l'ingénieure générale Monique Legrand-Larroche et directement rattachée au chef d'état-major des Armées, c'est une direction centrale « qui a les moyens et l'autorité pour agir [...] en fonction de son intérêt », a affirmé la ministre.
La ministre a prévenu : « Si nous donnons priorité à la maintenance, il faut qu'il y ait des résultats rapides et visibles. »
Une augmentation de budget et de personnel
Le budget 2019 alloué à la défense a été dévoilé et ce sont 35,9 milliards d'euros, soit 1,7 milliard d'euros supplémentaires qui profiteront aux armées. Le MCO, placé au coeur de la Loi de programmation militaire (LPM), voit donc son crédit augmenter de 8%. Alors que de nouveaux moyens financiers viennent accompagner sa transformation, la ministre a prévenu que « si nous donnons priorité à la maintenance, [il faut qu'] il y ait des résultats rapides et visibles ». Pour stabiliser et pérenniser son action la DMAé doit « augmenter le nombre de personnels civils, plus stables dans leurs postes », a estimé Florence Parly avant de fixer comme objectif la moitié d'effectif civil d'ici la fin de la LPM en 2025.
La mise en place de contrats globaux
Pour rendre le MCO aéronautique efficient, Florence Parly a également mis en place la rationalisation et la création de contrats globaux pour supprimer notamment la multiplication des petits contrats déresponsabilisants. La ministre a annoncé que les premiers contrats pour les Fennec et les Cougar devraient être bouclés fin 2018. Elle a aussi lancé des objectifs adaptés à chaque flotte où notamment le Rafale, qui compte 25 contrats aujourd'hui, n'en verra plus que 2 en 2019. « Le Cougar, très employé par nos forces spéciales et en opérations extérieures, passera de 21 à 4 contrats, tout comme le Caracal », a-t-elle précisé. Une méthode vouée à être étendue aux aéronefs construits en coopération.
Une meilleure coordination entre État et industriels
La transformation du MCO, c'est enfin une transformation des entités de défense mais aussi des relations État - Industries. « Chacun doit faire son métier : quand l'État a des besoins, il en fait part et c'est à l'industriel, au constructeur ou au réparateur de nous les fournir, c'est sa mission. » La ministre a terminé son discours en rappelant que ces acteurs ne forment qu'une seule équipe, une équipe qu'elle est décidée à mener au succès.
