17 juin 2020 : La France engagée en cette journée mondiale dans la lutte contre la désertification et la sécheresse

Jean-Yves LE DRIAN Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères - 17/06/2020 09:45:00

En cette journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, la France réaffirme son engagement pour éviter, réduire et inverser la dégradation des terres à l'échelle mondiale.

Les enjeux sont importants : tous les continents sont touchés, 3,2 milliards de personnes vivent aujourd'hui sur des terres vulnérables à la désertification, et 12 millions d'hectares supplémentaires sont dégradés chaque année. Ce phénomène menace la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la biodiversité, le climat et le développement économique des territoires. La situation sanitaire mondiale liée à la Covid-19 rappelle que la dégradation des écosystèmes terrestres favorise l'apparition de maladies infectieuses d'origine animale, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses à l'échelle planétaire.

La protection des écosystèmes terrestres est donc une priorité. La France renouvelle son cadre stratégique à l'international pour lutter contre la dégradation des terres et la désertification. À travers les 4 axes d'intervention et les 12 objectifs, il s'agit de valoriser et de développer les connaissances scientifiques et les savoir-faire traditionnels afin de co-construire des solutions plus adaptées et plus performantes en impliquant les acteurs de tous les secteurs concernés, et en mobilisant toutes les sources de financements, pour in fine faciliter et accélérer la mise en oeuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

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La désertification est souvent comprise -à tort- comme l'extension des déserts existants. Il s'agit en réalité de la dégradation des terres arides mais "non-désertiques" en zones sèches. Pour ces terres, se désertifier signifie perdre leur potentiel biologique, productif et économique sous l'effet notamment de pratiques agricoles inadaptées et des dérèglements climatiques.


Les zones sèches en quelques chiffres

- 40% de la superficie émergée de la planète
(environ 5 200 millions d'hectares)
- Elles sont réparties sur tous les continents
- 2 milliards d'habitants, parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, notamment des pays africains.
- Une contribution significative à l'offre alimentaire mondiale avec près de 50% des systèmes cultivés sur terre
- Habitat d'une faune et d'une flore sauvage très riche.
-Au niveau mondial 12 millions d'hectares de terres sont dégradés annuellement


La perte des espèces et services écosystémiques de ces terres représenterait 10% du PIB mondial annuel.


Les instruments internationaux de lutte contre la désertification
La convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD ou UNCCD en anglais), adoptée à Paris en 1994, est l'une des 3 conventions de Rio, au même titre que celle portant sur les changements climatiques et celle sur la diversité biologique.
La CNULCD est née de la mobilisation des pays en développement face à l'insuffisance des deux autres conventions de Rio pour traiter des enjeux qui leur étaient propres. Elle traite principalement de la conservation, gestion durable et restauration des terres et constitue un pont entre environnement et développement, et entre climat, biodiversité, et sécurité alimentaire. Cette convention est entrée en vigueur en 1996 et compte 197 Parties (196 États et l'Union européenne). La 14ème session de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification s'est tenue à New Delhi du 1er au 13 septembre 2019.

L'Observatoire du Sahara et du Sahel
L'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) est une organisation à vocation régionale créée en 1992.et a pour particularité d'être transsaharienne. Elle regroupe :

25 États africains (Afrique du Nord, de l'Ouest, de l'Est et Afrique centrale),
7 États du Nord (Allemagne, Belgique Canada, Italie, France, Luxembourg, Suisse),
7 organisations sous-régionales africaines,
4 organisations onusiennes,
3 ONG.
L'OSS intervient dans la zone saharienne et alentours en traitant de façon transversale les problèmes environnementaux (eau, terres, climat). Il peut s'agir de travaux de recherche scientifiques et techniques sur la gestion durable des ressources naturelles, de partage de connaissances, d'actions de communication ou encore de la définition et du suivi-évaluation de projets sur la lutte contre la sécheresse, la désertification et la gestion des ressources. La France en assure la vice-présidence et lui apporte un soutien technique et financier. L'OSS est accrédité au Fonds vert pour le Climat depuis octobre 2017.